Question d'origine :
Bonjour,
Merci de bien vouloir me renseigner sur les 3 ébénistes qui signent :
-FW JACOB (secrétaire Directoire fin 18ème début 19ème siècle)
-BOSSON (fauteuils Louis XV bois naturels 18ème siècle)
-TESSOT FRERES (fauteuils Napoléon III bois noirci 19ème siècle).
Merci beaucoup et bon courage.
Sébastien.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 14/09/2005 à 12h50
Nous avons cherché des renseignements sur ces trois ébénistes (orthographiés tels que vous nous l’indiquiez) et nous en ressortons avec plus de questions que de réponses.
Pour FW Jacob ; rien à ce prénom ; en revanche à ce nom une grande dynastie d’ébénistes très célèbre :
«Les activités de cette famille d’ébénistes, sans aucun doute la plus importante de l’époque, s’étendent de la fin de l’Ancien Régime jusqu’à la moitié du XIXe siècle, durant 82 ans ; d’une qualité de très haut niveau, dans le goût des arrangements intérieurs, cette maison prévint et lança les principaux thèmes de l’époque. Les créations des ateliers Jacob ont été fort imitées, si bien qu’il est quelquefois difficile de reconnaître les originaux. Sept cachets ont été utilisés d’après les raisons sociales successives.»
In : Les ébénistes du XIXe siècle d'Edy Baccheschi, éd. Payot.
Voici ces différents noms des ébénistes de cette famille : Georges Jacob ; Georges Jacob II (Jacob frères) ; François-Honoré-Georges Jacob (dit Jacob-Desmalter) ; Georges-Alphonse Jacob-Desmalter ; Henri Jacob.
Le Vicomte Charles du Peloux, dans son ouvrage Répertoire biographique et bibliographique des artistes du XVIIIe siècle français, éd. Champion, mentionne encore un Jacob (initiale H), sans parenté avec les autres ; celui-là a été maître en 1779 et a imité les ouvrages des autres Jacob, et a travaillé pour la Reine (Fontainebleau, Chaalis).
Quant à leurs signatures (ou estampilles), pour les voir et les identifier, il serait préférable de consulter l'ouvrage de Denise Ledoux-Lebard : Le mobilier français du XIXe siècle : dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, éd. de l'Amateur, qui est très complet et fouillé.
Pour Bosson, une mention dans Le mobilier français du XVIIIe siècle de Denis Kjellberg, aux éd. de l'Amateur :
«Un grand canapé d’alcôve Louis XV reposant sur huit pieds, sculpté de feuillages et de volutes, 93x196x63 cm, porte cette estampille. Il est passé en vente à Paris le 23 septembre 1988, salle 4. Dans un style très différent, Mme Ledoux-Lebard [voir ci-dessus] mentionne, comme travail provincial de l’époque du Consulat, un fauteuil curule en acajou vendu à Sannois, près de Paris, le 29 mars 1969.»
Il existe aussi plusieurs ébénistes dont le nom est «Cosson», actifs du milieu du XVIIIe à la fin du XIXe siècle ; voir encore l’ouvrage de Denise Ledoux-Lebard.
Quant à : Les artistes décorateurs du bois de Henri Vial, éd. Schmit, il mentionne un Jean Bossu, né en 1754 et mort en 1807 à Paris...
Pour Tessot frères, nos recherches ont été infructueuses.
Nous ne pouvons que vous conseiller, pour avoir un diagnostic fiable, de vous adresser à un expert. Il aura les meubles sous les yeux et saura vous apporter les précisions nécessaires. En effet, si, comme la citation de Mr Kjellberg le laisse penser, il peut s’agir de signatures provinciales, moins bien répertoriées, ou même de copies d’autres meubles, puisque la notion de propriété artistique n’existait pas alors…
Autres ouvrages consultés :
L'art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle de Jean Nicolay, éd. Pygmalion ;
Le style Louis XV de Gérard Mabille, éd Bachet et Cie ;
Les ébénistes du style Louis XV d'Alvar Gonzales-Palacios , éd. Payot ;
Argus Valentine's des ventes aux enchères : mobilier de 1300 à 1900, éd. Argusvalentines ;
Le mobilier français : Napoléon III, années 1880, d’Odile Nouvel, éd. Massin ;
Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution d'Alexandre Pradère, éd. du Chêne.
Commentaire de
Deloche :
Publié le 05/02/2016 à 16:06
Bonjour,
C'est une précision plus qu'une question relative à ce que vous avez écrit sur le menuisier en sièges Bosson en 2005. Dans la première édition de mon livre "Nogaret et le siège lyonnais" (en coll. avec J.-Y. Mornand, Lyon, éd. Jacques André, 2008), je m'étais fié aux maigres informations fournies par P. Kjellberg. Or, depuis 2008, nous avons eu l'occasion de rencontrer plusieurs sièges portant une estampille de Bosson, ces sièges sont manifestement faux, c'est-à-dire au mieux du début du XXe siècle. J'ai fait des corrections pour la 2e édition parue en 2012 et, s'il y en a une troisième, je supprimerai totalement la référence à Bosson. Nous nous proposons d'ailleurs de rédiger un article sur cet épineux problème.
Avec mes salutations dévouées.
Bernard Deloche
Professeur émérite, Université Lyon 3
Membre du Conseil international des musées (ICOM)
Expert près la Cour d'appel de Lyon (ER)
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Commentaires 1
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