Question d'origine :
LYON sous le III° Empire
De nouvelles églises ont été construites sous l’impulsion du cardinal Bonald
Le III° empire était sous le régime du concordat
Qui finançait la construction de ces nouvelles églises ?
D ‘avance Merci
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Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 23/03/2016 à 14h31
Effectivement, par exemple dans : Archevêques de Lyon, on peut lire, à propos du cardinal Bonald dans un chapitre intitulé L’évêque bâtisseur :
Sous l’impulsion du cardinal, Lyon devint à partir de 1840 un vaste chantier religieux. Il réussit à créer dix-sept paroisses nouvelles, dont douze à Lyon : Saint-André, l’Immaculée Conception, la Rédemption, Saint-Maurice, Saint-Vincent de Paul et Sainte-Anne du Sacré Cœur sur la rive gauche du Rhône ; Saint-Bernard, le Bon-Pasteur, Saint-Eucher et Saint-Augustin à la Croix-Rousse ; l’Annonciation à Vaise et Sainte-Blandine à Perrache. A l’exception de la Rédemption et dans une moindre mesure de Saint-Eucher, il s’agissait de paroisses populaires ; à lire les demandes adressées par le cardinal au préfet du Rhône, leur fondation répondait à un besoin de « moraliser » et de « régénérer » des populations ouvrières anciennes (Croix-Rousse) ou nouvelle (rive gauche du Rhône, Vaise, Perrache). « Cette politique résolue d’équipement est menée le plus rapidement possible, avec un souci tout relatif des opinions contraires ou des coûts de l’opération. (…)
Bonald ne fut pas seulement un gestionnaire énergique et habile. Autant que possible il voulut, pour l’édification du peuple, des édifices majestueux ; quelques-unes des églises nouvelles, telle l’Immaculée-Conception, apparaissent à titre rétrospectif comme des prototypes de Fourvière. Il fut aussi un grand reconstructeur (Saint-Georges) ou restaurateur (Saint-Martin d’Ainay) d’églises anciennes. Surtout, il fut à l’origine de la basilique de Fourvière.
Dans la base d’articles Persée, dans un article de Philippe Dufieux La restauration des églises à Lyon au XIXe siècle, on peut lire par exemple en note que en 1829, la ville a alloué une somme de 3000 francs sur un devis de 9800 pour des travaux d’agrandissement et de restauration de Saint-Martin d’Ainay.
Dans le texte de Pierre-Yves Saunier : L’église et l’espace de la grande ville au XIXe siècle : Lyon et ses paroisses, Revue historique, Presses Universitaires de France, 1991, CCLXXXVIII/2, p.322-348, on peut lire, notamment :
Des subventions sont sollicitées auprès du conseil municipal lequel est placé de 1852 à 1870 sous la direction du préfet
(...) Les finances municipales servent puissamment l’effort d’équipement paroissial jusqu’au début des années 1860 ou les disponibilités budgétaires se raréfient.
(...) Il faut inspirer confiance sur le plan financier que ce soit au gouvernement au conseil municipal et au préfet.
Dans l’ouvrage d’ André Pelletier, Jacques Rossiaud, Françoise Bayard, Pierre Cayez : Histoire de Lyon des origines à nos jours, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, novembre 2007, vous pourriez lire le chapitre IV intitulé « L’Eglise familière des pouvoirs (1802-1877) ». Quelques extraits :
En régime concordataire, l’évêque et le préfet décident ensemble le nombre et l’étendue des paroisses ainsi que le nom de leurs curés. (…) Pour être nommé curé, il fallait prêter entre les mains du préfet un serment « d’obéissance et fidélité au gouvernement » . (…)
La façon dont s’est opérée au début de l’Empire, la réorganisation des cultes, manifestent clairement qu’ils sont une des administrations au service de la vie publique. Les ministres du culte sont des fonctionnaires salariés et dépendants de l’Etat, situation qui dure jusqu’en 1906. Familière des pouvoirs, l’Eglise catholique enseigne le respect du pouvoir établi dans les églises, les écoles et les journaux, et bénéficie de diverses manières de la proximité du pouvoir d’Etat, en particulier pour la création de nouvelles paroisses. (…)
Comme on peut le lire toujours dans ce chapitre les terrains sont parfois cédés par des familles, par exemple les Vitton, les Serre, les Combalot, ou aussi par les HCL :
(…) Les Hospices civils, qui réalisent de nombreuses opérations immobilières sur la rive gauche, consentent un rabais pour l’achat du terrain en vue de l’actuel temple du quai Augagneur, ou cèdent des surfaces pour la construction de Saint-Pothin (1841), l’Immaculée Conception et la Rédemption (1868).
(…) Quelquefois, le curé participe manuellement à la construction d’une chapelle provisoire ; il invite ensuite les fidèles à financer le bâtiment définitif. L’abbé Viennois, curé de la nouvelle paroisse de Saint-Joseph, y met tout son argent. Même si les nouvelles paroisses sont en général érigées dans des quartiers habités de fraîche date, et donc pauvres, certains notables financent la construction : il n’est pas rare que les vitraux des chapelles latérales représentent les donateurs.
A consulter également : Philippe Dufieux : Le mythe de la primatie des Gaules. Pierre Bossan et l’architecture religieuse en Lyonnais au XIXe siècle, la première partie : « Les bâtisseurs d’églises »
(…) Sous le Second Empire, les considérations morales et l’encadrement des populations rejoignent la mission de l’Eglise. Le soutien du préfet Vaïsse aux initiatives du cardinal de Bonald, s’avère tout à fait précieux pour obtenir des subventions du conseil municipal. Alors que la ville se trouve engagée dans le financement de grandes opérations urbaines, les subsides municipaux participent largement à l’effort d’équipement paroissial, qui lui-même contribue à l’embellissement de la ville. (…)
L’acquisition préalable d’un terrain, la construction d’un sanctuaire provisoire, l’organisation et le soutien des souscriptions, le patronage de projets sont autant d’arguments qui penchent en faveur de subventions, d’aides de la Ville ou de secours de la part du ministère des Cultes.
(…) En 1858, dans une pétition adressée au préfet du Rhône, les curés de Lyon invitent les autorités civiles à s’engager dans des constructions nouvelles afin de concourir à l’embellissement de la ville. (…)
Vous pourriez consulter aussi : Le cardinal de Bonald archevêque de Lyon : sa vie et ses œuvres / par Joannès Blanchon.
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