Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaite lire un livre qui fait du bien, agréable tout en ayant du fond.
Pouvez-vous m'aider ?
Merci d'avance
Solene
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/04/2016 à 13h39
Bonjour,
Il est difficile de vous répondre car nous ne savons pas ce que vous entendez par « plaisant ». Cherchez-vous une lecture dont l’histoire est légère, amusante ou un livre dont l’histoire pourrait être triste mais d’écriture plaisante. La notion de « fond » est tout autant subjective .
Par ailleurs, souhaitez-vous lire des ouvrages récemment publiés ?
A titre personnel, nous vous suggérons ces quelques lectures qui, nous l’espérons pourrons vous convenir.
Vous pourriez tout d’abord vous plonger dans des romans proposant une approche historique. Bien qu’un peu ancien, nous avons parcouru avec passion'L’Enchanteresse de Florence, par Salman Rushdie (2008) : Début du XVIe siècle, au cœur des Indes : un jeune florentin qui se fait appeler Mogor dell'Amore arrive à la cour d'Akbar, le Grand Moghol. Il prétend être le fils de l'enchanteresse de Florence et se hisse très vite à un rang élevé parmi la cour. Une rencontre entre Orient et Occident où se mêlent la magie étourdissante des Indes et la sulfureuse sensualité florentine.
Puis avons poursuivi avec L’échange des princesses par Chantal Thomas (2013) : En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans – qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard.
Plus récemment, notons la parution de L'enchantement du monde par Olivier Weber, présenté sur France info : En 1479, Gentile Bellini, peintre vénitien, est invité par le sultan Mehmet II à se rendre à Constantinople pour peindre son portrait, alors que jusqu'à présent la représentation de l'homme à son image était interdite en terre d'islam. Au milieu de réformes religieuses, de révoltes militaires et d'intrigues amoureuses, la vie du peintre est profondément bouleversée.
Le roman Le grand marin par Catherine Poulain devrait vous aider à poursuivre votre voyage puisqu’il s’agit d’une femme rêvant de partir :
Après un long voyage, elle arrive à Kodiak (Alaska). Tout de suite, elle sait : à bord d’un de ces bateaux qui s’en vont pêcher la morue noire, le crabe et le flétan, il y a une place pour elle. Dormir à même le sol, supporter l’humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, la peur, les blessures…
C’est la découverte d’une existence âpre et rude, un apprentissage effrayant qui se doit de passer par le sang. Et puis, il y a les hommes. À terre, elle partage leur vie, en camarade.
Traîne dans les bars.
En attendant de rembarquer.
C’est alors qu’elle rencontre le Grand Marin.
Pour changer de continent, vous pourriez aussi livre les nombreux ouvrages d’Orhan Pamuk dont Mon nom est rouge : La confrontation entre Orient et Occident est mise en scène dans l'Empire ottoman du XVIe siècle. Un peintre enlumineur veut éviter la réalisation d'un livre impie commandé par le Sultan. Il est assassiné. Kara, le Noir, est amoureux, sans espoir, de Shékuré, fille de son maître miniaturiste. La guerre, l'assassinat de ce dernier lui permettent de prouver sa valeur et de gagner son amour.
Mentionnons également Boussole par Mathias Énard : Insomniaque, sous le choc d'un diagnostic médical alarmant, Franz Ritter, musicologue viennois épris d'Orient, fuit sa longue nuit solitaire dans les souvenirs d'une vie de voyages, d'étude et d'émerveillements. Nuit mélancolique et mélodieuse, sur un motif de fugue à deux voix puisqu'entrelaçant le fil de son attachement pour le grand est (Alep, Palmyre, Damas, Istanbul, Beyrouth, mais aussi l'Iran et le désert), avec celui de sa grande histoire avec Sarah - la passionnée des fous d'Orient -que Franz se raconte, comme pour la réinventer mieux qu'il n'a su la vivre. Tissée de destinations lointaines et de rencontres marquantes au fil de destins voyageurs - séjours universitaires ou archéologiques, débats historiques ou philologiques -, cette histoire est celle d'une main tendue, d'un désir pur de mélanges et de découvertes que l'actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l'âme blessée des personnages comme il traverse le livre.
Mais si nous souhaitions revenir sur la notion de plaisant :
Gagner la guerre : récit du vieux royaume par Jean-Philippe Jaworski, 2015 : Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur des nouvelles de Janua vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur roman français de fantasy.
La septième fonction du langage, de Laurent Binet : Le 25 février 1980, Roland Barthes est assassiné alors qu'il transportait un document sur la septième fonction du langage, une fonction qui permet de convaincre n'importe qui de n'importe quoi. Le commissaire Jacques Bayard et le sémiologue Simon Herzog enquêtent parmi la crème du milieu intellectuel français et découvrent l'existence d'une société secrète, le Logos Club.
Ou dans un tout autre registre Vernon Subutex par Virginie Despentes : Vernon Subutex, ancien disquaire à la dérive, ne peut guère compter que sur Alex Bleach pour l'aider à payer ses factures. Quand celui-ci meurt d'overdose, Vernon est expulsé de son appartement parisien et doit se faire héberger à droite et à gauche, sans se douter que tout le monde le recherche afin de mettre la main sur la vidéo que lui a laissée la pop star avant de mourir.
Un peu plus ardu mais d’écriture toujours plaisante avec du fond :
Crash ! par Ballard : Après avoir connu l'expérience d'un accident de voiture, le narrateur est pris de fascination pour les crashes automobiles. Enrôlé par Vaugham, un ancien scientifique qui organise des reconstitutions d'accidents célèbres et qui pour assouvir ses pulsions, va jusqu'à en provoquer, il est initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie. Un classique de la littérature contemporaine.
Enfin, si vous souhaitez occuper de longues soirées pluvieuses, vous pouvez vous plonger dans l’univers de David Foster Wallace.
Il est difficile de vous répondre car nous ne savons pas ce que vous entendez par « plaisant ». Cherchez-vous une lecture dont l’histoire est légère, amusante ou un livre dont l’histoire pourrait être triste mais d’écriture plaisante. La notion de « fond » est tout autant subjective .
Par ailleurs, souhaitez-vous lire des ouvrages récemment publiés ?
A titre personnel, nous vous suggérons ces quelques lectures qui, nous l’espérons pourrons vous convenir.
Vous pourriez tout d’abord vous plonger dans des romans proposant une approche historique. Bien qu’un peu ancien, nous avons parcouru avec passion'L’Enchanteresse de Florence, par Salman Rushdie (2008) : Début du XVIe siècle, au cœur des Indes : un jeune florentin qui se fait appeler Mogor dell'Amore arrive à la cour d'Akbar, le Grand Moghol. Il prétend être le fils de l'enchanteresse de Florence et se hisse très vite à un rang élevé parmi la cour. Une rencontre entre Orient et Occident où se mêlent la magie étourdissante des Indes et la sulfureuse sensualité florentine.
Puis avons poursuivi avec L’échange des princesses par Chantal Thomas (2013) : En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans – qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard.
Plus récemment, notons la parution de L'enchantement du monde par Olivier Weber, présenté sur France info : En 1479, Gentile Bellini, peintre vénitien, est invité par le sultan Mehmet II à se rendre à Constantinople pour peindre son portrait, alors que jusqu'à présent la représentation de l'homme à son image était interdite en terre d'islam. Au milieu de réformes religieuses, de révoltes militaires et d'intrigues amoureuses, la vie du peintre est profondément bouleversée.
Le roman Le grand marin par Catherine Poulain devrait vous aider à poursuivre votre voyage puisqu’il s’agit d’une femme rêvant de partir :
Après un long voyage, elle arrive à Kodiak (Alaska). Tout de suite, elle sait : à bord d’un de ces bateaux qui s’en vont pêcher la morue noire, le crabe et le flétan, il y a une place pour elle. Dormir à même le sol, supporter l’humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, la peur, les blessures…
C’est la découverte d’une existence âpre et rude, un apprentissage effrayant qui se doit de passer par le sang. Et puis, il y a les hommes. À terre, elle partage leur vie, en camarade.
Traîne dans les bars.
En attendant de rembarquer.
C’est alors qu’elle rencontre le Grand Marin.
Pour changer de continent, vous pourriez aussi livre les nombreux ouvrages d’Orhan Pamuk dont Mon nom est rouge : La confrontation entre Orient et Occident est mise en scène dans l'Empire ottoman du XVIe siècle. Un peintre enlumineur veut éviter la réalisation d'un livre impie commandé par le Sultan. Il est assassiné. Kara, le Noir, est amoureux, sans espoir, de Shékuré, fille de son maître miniaturiste. La guerre, l'assassinat de ce dernier lui permettent de prouver sa valeur et de gagner son amour.
Mentionnons également Boussole par Mathias Énard : Insomniaque, sous le choc d'un diagnostic médical alarmant, Franz Ritter, musicologue viennois épris d'Orient, fuit sa longue nuit solitaire dans les souvenirs d'une vie de voyages, d'étude et d'émerveillements. Nuit mélancolique et mélodieuse, sur un motif de fugue à deux voix puisqu'entrelaçant le fil de son attachement pour le grand est (Alep, Palmyre, Damas, Istanbul, Beyrouth, mais aussi l'Iran et le désert), avec celui de sa grande histoire avec Sarah - la passionnée des fous d'Orient -que Franz se raconte, comme pour la réinventer mieux qu'il n'a su la vivre. Tissée de destinations lointaines et de rencontres marquantes au fil de destins voyageurs - séjours universitaires ou archéologiques, débats historiques ou philologiques -, cette histoire est celle d'une main tendue, d'un désir pur de mélanges et de découvertes que l'actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l'âme blessée des personnages comme il traverse le livre.
Mais si nous souhaitions revenir sur la notion de plaisant :
Gagner la guerre : récit du vieux royaume par Jean-Philippe Jaworski, 2015 : Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur des nouvelles de Janua vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur roman français de fantasy.
La septième fonction du langage, de Laurent Binet : Le 25 février 1980, Roland Barthes est assassiné alors qu'il transportait un document sur la septième fonction du langage, une fonction qui permet de convaincre n'importe qui de n'importe quoi. Le commissaire Jacques Bayard et le sémiologue Simon Herzog enquêtent parmi la crème du milieu intellectuel français et découvrent l'existence d'une société secrète, le Logos Club.
Ou dans un tout autre registre Vernon Subutex par Virginie Despentes : Vernon Subutex, ancien disquaire à la dérive, ne peut guère compter que sur Alex Bleach pour l'aider à payer ses factures. Quand celui-ci meurt d'overdose, Vernon est expulsé de son appartement parisien et doit se faire héberger à droite et à gauche, sans se douter que tout le monde le recherche afin de mettre la main sur la vidéo que lui a laissée la pop star avant de mourir.
Un peu plus ardu mais d’écriture toujours plaisante avec du fond :
Crash ! par Ballard : Après avoir connu l'expérience d'un accident de voiture, le narrateur est pris de fascination pour les crashes automobiles. Enrôlé par Vaugham, un ancien scientifique qui organise des reconstitutions d'accidents célèbres et qui pour assouvir ses pulsions, va jusqu'à en provoquer, il est initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie. Un classique de la littérature contemporaine.
Enfin, si vous souhaitez occuper de longues soirées pluvieuses, vous pouvez vous plonger dans l’univers de David Foster Wallace.
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