Question d'origine :
pourquoi le congo est une république démocratique ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/06/2016 à 13h50
Bonjour,
Depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960, le Congo a changé quatre fois de nom. D’abord, on l’appela République du Congo de 1960 à 1964. Ensuite, il devint République Démocratique du Congo du 1er août 1964 au 27 octobre 1971 où il fut baptisé République du Zaïre. Depuis le 17 mai 1997 il est de nouveau appelé République Démocratique du Congo. Dans les faits s’agit-il vraiment d’une démocratie ? Retour sur l’histoire de cet État africain qui est sur le point de tourner une nouvelle page de son histoire…
Le premier propos du président Laurent Désiré Kabila, après son investiture le 29 mai 1997, est un appel à la « renaissance du Congo » … « pour construire l’unité africaine et ouvrir de nouveaux espaces pour les échanges régionaux ». Voici ce qu'il indique dans son discours sur la Renaissance du Congo :
30 juin 1960 – 30 juin 1997, 37 ans d’une longue et pénible lutte pour la libération nationale véritable. [..]
L’anniversaire que nous fêtons aujourd’hui a ceci de particulier, qu’il survient après une longue période de dictature pendant laquelle le pays, perdant son âme, s’est dérouté au point de ne plus avoir d’État, de ne plus être gouverné, pire, de ne plus avoir d’avenir autre qu’une mort lente et permanente. Cet anniversaire marque, de ce fait, la renaissance de notre pays et le retour à la vie de notre peuple. Ce qui inspire toute la symbolique qui l’accompagna.A sa naissance, notre pays prit le nom de « République du Congo » ; aujourd’hui, il porte celui de « République Démocratique du Congo », pour tenir compte de l’enracinement de la culture démocratique dans le mental de notre peuple. […]
Cette accumulation de symboles ne signifie nullement une quelconque volonté de revenir en arrière, d’ignorer la maturité de notre peuple lors de la période de dictature. Mais elle marque lerefus catégorique d’assumer l’héritage politique du régime défunt et de toutes les misères qui lui sont associées et, enfin, la volonté de repartir du début pour bâtir un État plus conforme aux aspirations populaires .
source : Histoire générale du Congo: de l'héritage ancien à la république démocratique / Isidore Ndaywel è Nziem
Laurent-Désiré Kabila, le successeur de Joseph-Désiré Mobutu, fut abattu, le 16 janvier 2001, par l'un de ses colonels qu’il venait de limoger. [...] Après quelques jours de désarroi et de tension autour de la mort de Kabila (père) surnommé depuis le Mzee (le «Sage»), le Parlement provisoire du Congo-Kinshasa choisit alors la «solution dynastique » et proclama, le 24 janvier 2001, en tant que «président de la République» le général-major Joseph Kabila, fils aîné du président assassiné.
[...]
En février 2006, la République démocratique du Congo s'est officiellement dotée d'une nouvelle constitution censée mettre fin à des décennies de dictature. La Constitution, qui opte pour un régime semi-présidentiel dans un État unitaire fortement décentralisé, a été approuvée à plus de 84 % par référendum le 18 décembre 2005 .
[...] En juillet 2006, des élections présidentielles ont eu lieu au Congo-Kinshasa et étaient censées mettre ce vaste pays sur la voie de la paix et de la prospérité. Le 27 novembre, Joseph Kabila fut déclaré par la Cour suprême de justice «gagnant» du deuxième tour de l'élection présidentielle, organisé le 29 octobre 2006, devenant ainsi président de la République. En principe, la RDC devenait ainsi un État de droit, indépendant, souverain et indivisible, social, démocratique et laïc.
Kabila fut réélu le 28 novembre 2011, à la suite d'un scrutin entaché par des fraudes et des actes de violence. Son principal adversaire, Étienne Tshisekedi, ancien premier ministre du Zaïre (nom de la RDC sous le régime de Mobutu) et président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a contesté les résultats et s'est autoproclamé également président de la République, prévoyant d'être investi le vendredi 23 décembre 2011. Depuis, Étienne Tshisekedi vit «encerclé» par les forces de sécurité du président Kabila.
source : Site de Jacques Leclerc / CEFAN - Université Laval
Le président Kabila, qui n'a droit qu'à deux mandats, devrait quitter le pouvoir en décembre 2016. Or il n'a toujours rien ordonné pour la préparation du scrutin présidentiel qui, légalement, devrait se tenir le 27 novembre 2016.
Si Joseph Kabila choisit de se conformer à la constitution, il sera le premier président congolais à abandonner le pouvoir volontairement pour faire place à un autre président élu — ce qui pourrait faire de lui le « père de la démocratie » en RD Congo . Cela constituerait un progrès considérable pour une nation qui a été soumise au régime colonial brutal du roi Léopold II de Belgique, à des décennies de dictature post-coloniale sous la férule de Mobutu Sésé Séko, et puis à des années de guerres meurtrières dans lesquelles une myriade de groupes rebelles et les armées de neuf pays africains se sont combattues sur le sol congolais. Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 à l'âge de 29 ans, à la suite de l'assassinat de son père, Laurent Désiré Kabila. Il peut se targuer de certaines réussites. Sous sa présidence, la RD Congo est parvenue à sortir des années sombres de la guerre et il a dirigé un gouvernement de transition qui, en 2006, a organisé les premières élections démocratiques du pays en plus de 40 ans, élections qu'il a gagnées.
source : Human rights watch
Aujourd'hui même, le site All Africa publie :
Début de polémique en République démocratique du Congo (RDC) après la manifestation de ce samedi 4 juin en soutien au président de la République Joseph Kabila. Dans un discours, le secrétaire général du parti au pouvoir Henri Mova Sakanyi, a soulevé l'idée d'organiser un référendum pour réviser la Constitution et permettre à Joseph Kabila de se présenter pour un troisième mandat.
L'annonce a fait réagir les leaders de l'opposition. La déclaration de Henri Mova est pour eux un signe que Joseph Kabila ne souhaite pas quitter le pouvoir au terme de son deuxième mandat.
source : Congo-Kinshasa: Polémique après les propos de Henri Mova sur un éventuel référendum
Le caractère démocratique de cet État africain va donc être mis à l'épreuve dans les mois qui viennent... à suivre !
A ce sujet, lire aussi :
- Le président congolais Kabila reste maître de l'agenda politique / Elise Barthet - Le Monde - Analyses, lundi 23 mai 2016
- République démocratique du Congo : Kabila seul contre tous / Renaud Girard - Le Figaro - 19/02/2016
- Élection présidentielle en RDC - La majorité sort sa dernière carte pour se maintenir au pouvoir - All Africa Cameroun
- RD Congo : les marches de l'opposition réprimées par le pouvoir - Le Point Afrique - 26/05/2016
Pour plus d'information sur la structure des institutions :
- site officiel de la Présidence de la République démocratique du Congo
- Consitution de la République démocratique du Congo - Wikipedia
- Constitution de la République Démocratique du Congo de 2006
- Les institutions politiques de la RDC : De la République du Zaïre à la République démocratique du Congo (1990 - à nos jours) / Alphonse Makengo Nkutu
Sur l'histoire du pays :
- Nouvelle histoire du Congo : des origines à la République démocratique / Isidore Ndaywel è Nziem
- Histoire du Congo Kinshasa indépendant / Henri-Pensée M'Pereng
Depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960, le Congo a changé quatre fois de nom. D’abord, on l’appela République du Congo de 1960 à 1964. Ensuite, il devint République Démocratique du Congo du 1er août 1964 au 27 octobre 1971 où il fut baptisé République du Zaïre. Depuis le 17 mai 1997 il est de nouveau appelé République Démocratique du Congo. Dans les faits s’agit-il vraiment d’une démocratie ? Retour sur l’histoire de cet État africain qui est sur le point de tourner une nouvelle page de son histoire…
Le premier propos du président Laurent Désiré Kabila, après son investiture le 29 mai 1997, est un appel à la « renaissance du Congo » … « pour construire l’unité africaine et ouvrir de nouveaux espaces pour les échanges régionaux ». Voici ce qu'il indique dans son discours sur la Renaissance du Congo :
30 juin 1960 – 30 juin 1997, 37 ans d’une longue et pénible lutte pour la libération nationale véritable. [..]
L’anniversaire que nous fêtons aujourd’hui a ceci de particulier, qu’il survient après une longue période de dictature pendant laquelle le pays, perdant son âme, s’est dérouté au point de ne plus avoir d’État, de ne plus être gouverné, pire, de ne plus avoir d’avenir autre qu’une mort lente et permanente. Cet anniversaire marque, de ce fait, la renaissance de notre pays et le retour à la vie de notre peuple. Ce qui inspire toute la symbolique qui l’accompagna.
Cette accumulation de symboles ne signifie nullement une quelconque volonté de revenir en arrière, d’ignorer la maturité de notre peuple lors de la période de dictature. Mais elle marque le
source : Histoire générale du Congo: de l'héritage ancien à la république démocratique / Isidore Ndaywel è Nziem
Laurent-Désiré Kabila, le successeur de Joseph-Désiré Mobutu, fut abattu, le 16 janvier 2001, par l'un de ses colonels qu’il venait de limoger. [...] Après quelques jours de désarroi et de tension autour de la mort de Kabila (père) surnommé depuis le Mzee (le «Sage»), le Parlement provisoire du Congo-Kinshasa choisit alors la «
[...]
[...] En juillet 2006, des élections présidentielles ont eu lieu au Congo-Kinshasa et étaient censées mettre ce vaste pays sur la voie de la paix et de la prospérité. Le 27 novembre, Joseph Kabila fut déclaré par la Cour suprême de justice «gagnant» du deuxième tour de l'élection présidentielle, organisé le 29 octobre 2006, devenant ainsi président de la République. En principe, la RDC devenait ainsi un État de droit, indépendant, souverain et indivisible, social, démocratique et laïc.
Kabila fut réélu le 28 novembre 2011, à la suite d'un scrutin entaché par des fraudes et des actes de violence. Son principal adversaire, Étienne Tshisekedi, ancien premier ministre du Zaïre (nom de la RDC sous le régime de Mobutu) et président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a contesté les résultats et s'est autoproclamé également président de la République, prévoyant d'être investi le vendredi 23 décembre 2011. Depuis, Étienne Tshisekedi vit «encerclé» par les forces de sécurité du président Kabila.
source : Site de Jacques Leclerc / CEFAN - Université Laval
Le président Kabila, qui n'a droit qu'à deux mandats, devrait quitter le pouvoir en décembre 2016. Or il n'a toujours rien ordonné pour la préparation du scrutin présidentiel qui, légalement, devrait se tenir le 27 novembre 2016.
source : Human rights watch
Aujourd'hui même, le site All Africa publie :
Début de polémique en République démocratique du Congo (RDC) après la manifestation de ce samedi 4 juin en soutien au président de la République Joseph Kabila. Dans un discours, le secrétaire général du parti au pouvoir Henri Mova Sakanyi, a soulevé l'idée d'organiser un référendum pour réviser la Constitution et permettre à Joseph Kabila de se présenter pour un troisième mandat.
L'annonce a fait réagir les leaders de l'opposition. La déclaration de Henri Mova est pour eux un signe que Joseph Kabila ne souhaite pas quitter le pouvoir au terme de son deuxième mandat.
source : Congo-Kinshasa: Polémique après les propos de Henri Mova sur un éventuel référendum
Le caractère démocratique de cet État africain va donc être mis à l'épreuve dans les mois qui viennent... à suivre !
A ce sujet, lire aussi :
- Le président congolais Kabila reste maître de l'agenda politique / Elise Barthet - Le Monde - Analyses, lundi 23 mai 2016
- République démocratique du Congo : Kabila seul contre tous / Renaud Girard - Le Figaro - 19/02/2016
- Élection présidentielle en RDC - La majorité sort sa dernière carte pour se maintenir au pouvoir - All Africa Cameroun
- RD Congo : les marches de l'opposition réprimées par le pouvoir - Le Point Afrique - 26/05/2016
Pour plus d'information sur la structure des institutions :
- site officiel de la Présidence de la République démocratique du Congo
- Consitution de la République démocratique du Congo - Wikipedia
- Constitution de la République Démocratique du Congo de 2006
- Les institutions politiques de la RDC : De la République du Zaïre à la République démocratique du Congo (1990 - à nos jours) / Alphonse Makengo Nkutu
Sur l'histoire du pays :
- Nouvelle histoire du Congo : des origines à la République démocratique / Isidore Ndaywel è Nziem
- Histoire du Congo Kinshasa indépendant / Henri-Pensée M'Pereng
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