Question d'origine :
Bonjour
comment la peste a t elle etait enrayé ?
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/08/2016 à 10h39
Bonjour
La peste, dont la forme la plus connue est la peste noire qui a décimé la population européenne lors du Moyen Age, n’a jamais été éradiquée !
By Paul Fürst publisher [Public domain], via Wikimedia Commons
L’Organisation mondiale de la Santé rappelle que la peste est toujours bien présente en Afrique, en Asie et dans les Amériques. Elle est particulièrement endémique à Madagascar, en République démocratique du Congo et au Pérou :
La peste est une zoonose bactérienne, due à Yersinia Pestis qui infecte habituellement les petits animaux et les puces qui les parasitent. Elle se transmet de l’animal à l’homme par les piqûres de puces infectées, par contact direct, par inhalation et, plus rarement, par ingestion de matières infectieuses.
Cette maladie peut être très grave chez l’homme, avec un taux de létalité de 30 à 60% en l’absence de traitement. En 2013, on a enregistré 783 cas dans le monde, avec 126 décès. Au cours de l’histoire, la peste a été responsable de pandémies étendues avec une forte mortalité. On l’a connue au XIVe siècle sous le nom de peste noire ou de « mort noire » et elle a alors provoqué 50 millions de morts selon les estimations, dont environ une moitié en Asie et en Afrique et l’autre moitié en Europe, où un quart de la population a succombé.
Signes et symptômes
Les personnes infectées développent en général des symptômes de type grippal après une période d’incubation de trois à sept jours. Les symptômes typiques sont une fièvre d’apparition brutale, des céphalées, des douleurs corporelles, un état de faiblesse, des vomissements et des nausées.
Selon la voie d’infection, il y a trois formes de peste: peste bubonique, septicémique et pulmonaire.
• La peste bubonique (la « mort noire » ou peste noire dans l’Europe médiévale) est la forme la plus courante, provoquée par la piqûre d’une puce infectée. Le bacille, Y. pestis, est alors injecté dans l’organisme et parvient par le système lymphatique jusqu’au ganglion le plus proche où il se réplique. Il en résulte une inflammation du ganglion et une tension douloureuse des tissus; c’est ce que l’on appelle le «bubon». Aux stades avancés, les ganglions enflammés finissent par s’ulcérer et suppurer.
• La peste septicémique se produit quand l’infection se propage directement dans la circulation sanguine sans former de «bubon». Elle peut résulter de piqûres de puces ou du contact direct avec des matières infectieuses à travers des lésions cutanées. Les stades avancés de la peste bubonique aboutissent aussi à la propagation directe de Y. pestis dans le sang.
• La peste pulmonaire est la forme la plus virulente et la moins courante. En règle générale, elle résulte de la propagation aux poumons d’une peste bubonique à un stade avancé. Toutefois, une personne souffrant de peste pulmonaire secondaire peut produire des aérosols contenant des gouttelettes infectieuses susceptibles de transmettre la maladie à autrui. En l’absence de traitement, cette forme a un taux de létalité très élevé.
Où observe-t-on la peste ?
Elle est endémique dans de nombreux pays d’Afrique, de l’ex Union soviétique, des Amériques et d’Asie. Sa répartition se superpose à la répartition géographique des rongeurs qu’elle infecte, présents sur tous les continents à l’exception de l’Australie, au sein d’une large ceinture couvrant les climats tropicaux, subtropicaux et tempérés chauds. Des épidémies de peste se sont produites en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud mais, depuis les années 1990, on a enregistré le plus grand nombre de cas humains en Afrique. Les trois principaux pays d’endémie sont Madagascar, la République démocratique du Congo et le Pérou. […]
Prévention
Les mesures préventives consistent à informer le public lorsque la peste zoonosique est active dans son environnement et à lui conseiller de prendre des précautions contre les piqûres de puce et de ne pas manipuler les carcasses d’animaux dans les zones d’endémie. On doit éviter tout contact direct avec des tissus infectés, comme des bubons qui suppurent, ou l’exposition à des patients atteints de peste pulmonaire.
Vaccination
On a autrefois largement utilisé les vaccins contre la peste mais ils ne se sont pas avérés très efficaces. On ne les recommande plus actuellement pendant les flambées mais on les administre encore aux groupes à haut risque (comme les personnels des laboratoires constamment exposés au risque de contamination).
Gestion des flambées épidémiques de peste
• Trouver et éliminer la source de l’infection: identifier la source la plus probable de l’infection dans la zone où le ou les cas humains ont été exposés, en recherchant typiquement des zones où des petits animaux sont morts en grand nombre. Mettre en place les mesures d’assainissement et de lutte appropriées pour éliminer la source d’exposition.
• Informer les agents de santé: sur les zones de transmission active de la peste, les caractéristiques cliniques de la maladie à rechercher et les définitions de cas.
• Assurer un traitement correct: vérifier que le traitement antibiotique adéquat soit bien administré aux patients et qu’il y ait des stocks suffisants d’antibiotiques au niveau local.
• Isoler les patients atteints de peste pulmonaire.
• Prélever des échantillons pour confirmer le diagnostic en laboratoire.
Surveillance et lutte
La surveillance et la lutte requièrent d’enquêter sur les espèces d’animaux et de puces impliquées dans le cycle de la peste dans la région et d’élaborer des programmes de gestion de l’environnement pour limiter la propagation. La surveillance active prolongée des foyers zoonosiques, associée à une réaction rapide aux flambées épidémiques chez l’animal, a permis de réduire avec succès le nombre des flambées de peste humaine.
Peste / Organisation mondiale de la Santé
La peste a également la « capacité » de « s’éteindre » avant de réapparaitre :
Epidémiologie
Près de 40 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’OMS par 24 pays au cours des quinze dernières années. L’Afrique est le continent le plus touché, suivi par l’Asie. Les foyers de peste les plus importants se situent à Madagascar, en République Démocratique du Congo et en Tanzanie. En Asie, il s’agit de la Chine, de la Mongolie et du Vietnam. Sur le continent américain, le principal foyer se trouve au Pérou mais les Etats-Unis ne sont pas épargnés : des cas autochtones de peste humaine sont rapportés chaque année dans ce pays. Quelques cas surviennent également dans certains pays de l’ex-URSS. Aucun cas de peste n’a été signalé récemment en Océanie ou en Europe. En France, les derniers cas survenus datent de 1945 en Corse.
Une des caractéristiques des épidémies de peste est leur capacité à "s’éteindre" pendant plusieurs années avant de réapparaître brutalement sous forme épidémique. Une flambée épidémique de peste a ainsi touché la Tanzanie en 1991 (1293 cas) et le Myanmar en 1992 (528 cas). En Inde, une épidémie de peste pulmonaire a éclaté en 1994, alors que l’on croyait la maladie éradiquée depuis presque 30 ans. Presque simultanément à l’épidémie en Inde, des cas de peste bubonique (128 cas) ont été enregistrés au Mozambique après plus de 15 ans de silence, et se sont propagés au Zimbabwe et au Malawi tout proches. Presque au même moment, une épidémie est survenue au Pérou (1031 cas en 1993-1994). Malgré leur apparition rapprochée, il n’existe probablement pas de lien épidémiologique entre les épidémies asiatiques, américaines et africaines.Plus récemment (1997), des cas humains de peste sont survenus en Jordanie après 80 années de silence. Enfin, la peste est réapparue en Algérie, dans la région d’Oran en 2003, après une période de silence inter-épidémique de 50 ans. Une épidémie de peste pulmonaire a de plus éclaté dans une mine de diamants en République Démocratique du Congo en Décembre 2004 et une épidémie de grande ampleur s’est à nouveau produite dans ce pays en 2006.
Peste / Institut Pasteur
Le déclin relatif de la peste dans le monde, à partir des années 1950, ne signifie nullement sa disparition : il marque seulement la fin de la dernière pandémie moderne durant laquelle la navigation a disséminé, avec les rats infectés, la maladie dans tous les ports du monde. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la dératisation (rat-proofing) généralisée à la construction des navires et des installations portuaires en a peu à peu éliminé le Rattus rattus, « commis voyageur de la peste ». Mais les immenses zones où l’enzootie continue de régner parmi les rongeurs constituent une menace permanente. La situation réelle en matière de peste et son risque potentiel ne doivent pas être appréciés d’après le nombre annuel des cas humains, mais d’après l’étendue et le degré d’activité de ces foyers de peste animale.
L’activité persistante de foyers anciens, le réveil actuel de certains autres en apparence éteints, soit spontané (Vietnam, Madagascar, Chine, Botswana, Kenya, Brésil, Bolivie, Pérou), soit favorisé par les circonstances, comme les conflits armés (République démocratique du Congo et Rwanda) et le relâchement de la surveillance sanitaire (ex-U.R.S.S., par exemple, au Kirghizstan en 2013), montrent la nécessité de cette surveillance.
Peste / Henri-Hubert Mollaret (in Encyclopédie Universalis) (article disponible dans son intégralité à la Bibliothèque municipale de Lyon)
De fait, mis à part la variole, aucune des maladies infectieuses du type peste, choléra ou lèpre n’a réellement disparues de la surface du globe :
Pourquoi voit-on réapparaître ce genre de maladies infectieuses aujourd'hui ?
En fait, elles n'ont jamais été éradiquées. Exceptée la variole (éradiquée officiellement en 1977, ndlr), aucune maladie infectieuse n'a été vaincue par l'homme. On parle de maladies ré-émergentes car on ne voit que par le petit bout de la lorgnette, alors que les animaux sont toujours concernés par ces maladies.
Simplement, le nombre de cas humains a diminué grâce aux progrès réalisés par la recherche bactériologique et virologique au début du XXe siècle. Il n'y a plus eu de pandémie depuis plus d'un siècle, mais la peste n'a jamais disparu. Aujourd'hui, des mesures prophylactiques et des traitements ont été développés. Il y a moins de cas donc moins de contrôle. Du coup, les premiers cas sont souvent diagnostiqués trop tard. Dès que les autorités sanitaires identifient la bactérie responsable, elles contrôlent la situation.
Maladies infectieuses : “aucune n’a été éradiquée, exceptée la variole” / Thomas Roure (in MetroNews)
Pour aller plus loin :
• La peste, fléau majeur / Monique Lucenet (in Bibliothèque numérique Medic@) : analyse historique de la peste
• La peste aujourd’hui / Irène Omélianenko, Emission « Sur les docks » - France Culture
• La peste, une « maladie du passé » qui hante toujours le monde moderne / Camille Belsoeur (in Slate)
• Le retour de la peste : comment le bacille a fait sa réapparition / Stanislas Kraland (in Huffingtonpost)
• La peste, une maladie ré-émergente ? / Pierre Barthélémy (in Passeur de sciences)
• Peste / Encyclopédie Larousse
Bonne lecture
La peste, dont la forme la plus connue est la peste noire qui a décimé la population européenne lors du Moyen Age, n’a jamais été éradiquée !
By Paul Fürst publisher [Public domain], via Wikimedia Commons
L’Organisation mondiale de la Santé rappelle que la peste est toujours bien présente en Afrique, en Asie et dans les Amériques. Elle est particulièrement endémique à Madagascar, en République démocratique du Congo et au Pérou :
La peste est une zoonose bactérienne, due à Yersinia Pestis qui infecte habituellement les petits animaux et les puces qui les parasitent. Elle se transmet de l’animal à l’homme par les piqûres de puces infectées, par contact direct, par inhalation et, plus rarement, par ingestion de matières infectieuses.
Cette maladie peut être très grave chez l’homme, avec un taux de létalité de 30 à 60% en l’absence de traitement. En 2013, on a enregistré 783 cas dans le monde, avec 126 décès. Au cours de l’histoire, la peste a été responsable de pandémies étendues avec une forte mortalité. On l’a connue au XIVe siècle sous le nom de peste noire ou de « mort noire » et elle a alors provoqué 50 millions de morts selon les estimations, dont environ une moitié en Asie et en Afrique et l’autre moitié en Europe, où un quart de la population a succombé.
Signes et symptômes
Les personnes infectées développent en général des symptômes de type grippal après une période d’incubation de trois à sept jours. Les symptômes typiques sont une fièvre d’apparition brutale, des céphalées, des douleurs corporelles, un état de faiblesse, des vomissements et des nausées.
Selon la voie d’infection, il y a trois formes de peste: peste bubonique, septicémique et pulmonaire.
• La peste bubonique (la « mort noire » ou peste noire dans l’Europe médiévale) est la forme la plus courante, provoquée par la piqûre d’une puce infectée. Le bacille, Y. pestis, est alors injecté dans l’organisme et parvient par le système lymphatique jusqu’au ganglion le plus proche où il se réplique. Il en résulte une inflammation du ganglion et une tension douloureuse des tissus; c’est ce que l’on appelle le «bubon». Aux stades avancés, les ganglions enflammés finissent par s’ulcérer et suppurer.
• La peste septicémique se produit quand l’infection se propage directement dans la circulation sanguine sans former de «bubon». Elle peut résulter de piqûres de puces ou du contact direct avec des matières infectieuses à travers des lésions cutanées. Les stades avancés de la peste bubonique aboutissent aussi à la propagation directe de Y. pestis dans le sang.
• La peste pulmonaire est la forme la plus virulente et la moins courante. En règle générale, elle résulte de la propagation aux poumons d’une peste bubonique à un stade avancé. Toutefois, une personne souffrant de peste pulmonaire secondaire peut produire des aérosols contenant des gouttelettes infectieuses susceptibles de transmettre la maladie à autrui. En l’absence de traitement, cette forme a un taux de létalité très élevé.
Où observe-t-on la peste ?
Elle est endémique dans de nombreux pays d’Afrique, de l’ex Union soviétique, des Amériques et d’Asie. Sa répartition se superpose à la répartition géographique des rongeurs qu’elle infecte, présents sur tous les continents à l’exception de l’Australie, au sein d’une large ceinture couvrant les climats tropicaux, subtropicaux et tempérés chauds. Des épidémies de peste se sont produites en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud mais, depuis les années 1990, on a enregistré le plus grand nombre de cas humains en Afrique. Les trois principaux pays d’endémie sont Madagascar, la République démocratique du Congo et le Pérou. […]
Prévention
Les mesures préventives consistent à informer le public lorsque la peste zoonosique est active dans son environnement et à lui conseiller de prendre des précautions contre les piqûres de puce et de ne pas manipuler les carcasses d’animaux dans les zones d’endémie. On doit éviter tout contact direct avec des tissus infectés, comme des bubons qui suppurent, ou l’exposition à des patients atteints de peste pulmonaire.
Vaccination
On a autrefois largement utilisé les vaccins contre la peste mais ils ne se sont pas avérés très efficaces. On ne les recommande plus actuellement pendant les flambées mais on les administre encore aux groupes à haut risque (comme les personnels des laboratoires constamment exposés au risque de contamination).
Gestion des flambées épidémiques de peste
• Trouver et éliminer la source de l’infection: identifier la source la plus probable de l’infection dans la zone où le ou les cas humains ont été exposés, en recherchant typiquement des zones où des petits animaux sont morts en grand nombre. Mettre en place les mesures d’assainissement et de lutte appropriées pour éliminer la source d’exposition.
• Informer les agents de santé: sur les zones de transmission active de la peste, les caractéristiques cliniques de la maladie à rechercher et les définitions de cas.
• Assurer un traitement correct: vérifier que le traitement antibiotique adéquat soit bien administré aux patients et qu’il y ait des stocks suffisants d’antibiotiques au niveau local.
• Isoler les patients atteints de peste pulmonaire.
• Prélever des échantillons pour confirmer le diagnostic en laboratoire.
Surveillance et lutte
La surveillance et la lutte requièrent d’enquêter sur les espèces d’animaux et de puces impliquées dans le cycle de la peste dans la région et d’élaborer des programmes de gestion de l’environnement pour limiter la propagation. La surveillance active prolongée des foyers zoonosiques, associée à une réaction rapide aux flambées épidémiques chez l’animal, a permis de réduire avec succès le nombre des flambées de peste humaine.
Peste / Organisation mondiale de la Santé
La peste a également la « capacité » de « s’éteindre » avant de réapparaitre :
Epidémiologie
Près de 40 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’OMS par 24 pays au cours des quinze dernières années. L’Afrique est le continent le plus touché, suivi par l’Asie. Les foyers de peste les plus importants se situent à Madagascar, en République Démocratique du Congo et en Tanzanie. En Asie, il s’agit de la Chine, de la Mongolie et du Vietnam. Sur le continent américain, le principal foyer se trouve au Pérou mais les Etats-Unis ne sont pas épargnés : des cas autochtones de peste humaine sont rapportés chaque année dans ce pays. Quelques cas surviennent également dans certains pays de l’ex-URSS. Aucun cas de peste n’a été signalé récemment en Océanie ou en Europe. En France, les derniers cas survenus datent de 1945 en Corse.
Une des caractéristiques des épidémies de peste est leur capacité à "s’éteindre" pendant plusieurs années avant de réapparaître brutalement sous forme épidémique. Une flambée épidémique de peste a ainsi touché la Tanzanie en 1991 (1293 cas) et le Myanmar en 1992 (528 cas). En Inde, une épidémie de peste pulmonaire a éclaté en 1994, alors que l’on croyait la maladie éradiquée depuis presque 30 ans. Presque simultanément à l’épidémie en Inde, des cas de peste bubonique (128 cas) ont été enregistrés au Mozambique après plus de 15 ans de silence, et se sont propagés au Zimbabwe et au Malawi tout proches. Presque au même moment, une épidémie est survenue au Pérou (1031 cas en 1993-1994). Malgré leur apparition rapprochée, il n’existe probablement pas de lien épidémiologique entre les épidémies asiatiques, américaines et africaines.Plus récemment (1997), des cas humains de peste sont survenus en Jordanie après 80 années de silence. Enfin, la peste est réapparue en Algérie, dans la région d’Oran en 2003, après une période de silence inter-épidémique de 50 ans. Une épidémie de peste pulmonaire a de plus éclaté dans une mine de diamants en République Démocratique du Congo en Décembre 2004 et une épidémie de grande ampleur s’est à nouveau produite dans ce pays en 2006.
Peste / Institut Pasteur
Le déclin relatif de la peste dans le monde, à partir des années 1950, ne signifie nullement sa disparition : il marque seulement la fin de la dernière pandémie moderne durant laquelle la navigation a disséminé, avec les rats infectés, la maladie dans tous les ports du monde. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la dératisation (rat-proofing) généralisée à la construction des navires et des installations portuaires en a peu à peu éliminé le Rattus rattus, « commis voyageur de la peste ». Mais les immenses zones où l’enzootie continue de régner parmi les rongeurs constituent une menace permanente. La situation réelle en matière de peste et son risque potentiel ne doivent pas être appréciés d’après le nombre annuel des cas humains, mais d’après l’étendue et le degré d’activité de ces foyers de peste animale.
L’activité persistante de foyers anciens, le réveil actuel de certains autres en apparence éteints, soit spontané (Vietnam, Madagascar, Chine, Botswana, Kenya, Brésil, Bolivie, Pérou), soit favorisé par les circonstances, comme les conflits armés (République démocratique du Congo et Rwanda) et le relâchement de la surveillance sanitaire (ex-U.R.S.S., par exemple, au Kirghizstan en 2013), montrent la nécessité de cette surveillance.
Peste / Henri-Hubert Mollaret (in Encyclopédie Universalis) (article disponible dans son intégralité à la Bibliothèque municipale de Lyon)
De fait, mis à part la variole, aucune des maladies infectieuses du type peste, choléra ou lèpre n’a réellement disparues de la surface du globe :
Pourquoi voit-on réapparaître ce genre de maladies infectieuses aujourd'hui ?
En fait, elles n'ont jamais été éradiquées. Exceptée la variole (éradiquée officiellement en 1977, ndlr), aucune maladie infectieuse n'a été vaincue par l'homme. On parle de maladies ré-émergentes car on ne voit que par le petit bout de la lorgnette, alors que les animaux sont toujours concernés par ces maladies.
Simplement, le nombre de cas humains a diminué grâce aux progrès réalisés par la recherche bactériologique et virologique au début du XXe siècle. Il n'y a plus eu de pandémie depuis plus d'un siècle, mais la peste n'a jamais disparu. Aujourd'hui, des mesures prophylactiques et des traitements ont été développés. Il y a moins de cas donc moins de contrôle. Du coup, les premiers cas sont souvent diagnostiqués trop tard. Dès que les autorités sanitaires identifient la bactérie responsable, elles contrôlent la situation.
Maladies infectieuses : “aucune n’a été éradiquée, exceptée la variole” / Thomas Roure (in MetroNews)
Pour aller plus loin :
• La peste, fléau majeur / Monique Lucenet (in Bibliothèque numérique Medic@) : analyse historique de la peste
• La peste aujourd’hui / Irène Omélianenko, Emission « Sur les docks » - France Culture
• La peste, une « maladie du passé » qui hante toujours le monde moderne / Camille Belsoeur (in Slate)
• Le retour de la peste : comment le bacille a fait sa réapparition / Stanislas Kraland (in Huffingtonpost)
• La peste, une maladie ré-émergente ? / Pierre Barthélémy (in Passeur de sciences)
• Peste / Encyclopédie Larousse
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