Question d'origine :
Bonjour
connaissez vous le prix de la location de l ambassade de France a Rome ?
d avance merci
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/11/2016 à 16h43
Bonjour
L’Ambassade de France en Italie se situe au sein du Palais Farnèse à Rome.
By Myrabella (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
« Entre le Palais Farnese et la France, c'est une histoire d'amour qui dure depuis des siècles. C'est au XVIIe siècle que le bâtiment fut mis à la disposition des rois de France qui y établirent leur ambassade d'abord auprès du Saint-Siège puis, à partir de 1874 auprès de la jeune République italienne. Le palais, l'un des plus somptueux exemple de la Renaissance italienne à Rome est loué pour un euro symbolique par la France qui assure par ailleurs l'entretien des lieux . »
Ambassade de France en Italie, le Palais Farnèse révèle ses splendeurs / R. Bernard, G. Calderara, P-O. Casabianca et C. Billi (in CultureBox)
« La construction du palais Farnèse, commencée à partir de 1514 par l'architecte Antonio da Sangallo, s'est achevée en 1549 sous la direction de Michel-Ange. Celui qui a voulu ce palais, Alexandre Farnèse, devenu pape sous le nom de Paul III, est aussi le premier collectionneur. Il amasse. Il se sert dans les fouilles des termes de Carcalla, à Tivoli, recrute les meilleurs artistes de son temps. Ses héritiers - Alexandre et Ranuccio -, tous deux cardinaux, embellissent et achèvent la construction du palais avant de passer le relais à leurs descendants, qui enrichissent encore la collection. […]
Racheté par l'Etat français en 1911, le palais Farnèse retourne en 1936 à l'Etat italien, qui en accorde l'usage à la France pour quatre-vingt- dix-neuf ans. Coût de la location : 1 franc, devenu ensuite 1 euro par an, les travaux d'entretien restant à la charge de la France. »
A Rome, le palais Farnèse ouvre grand ses portes / Philippe Ridet (in Le Monde)
« Dans le cadre de la rénovation urbaine après le Sac de Rome de 1527, le choix de Paul III est de créer un lieu identitaire de sa famille dans l’espace romain et il oriente son palais vers le centre de la ville tournant le dos à l’aristocratique via Giulia et à son promoteur Jules II. […]
Le constructeur, le cardinal Alexandre Farnèse devenu le pape Paul III, n’y réside pas mais l’utilise comme lieu de représentation en quelques occasions. […]
Les premiers ambassadeurs de France
Le duc de Parme, en bonnes relations avec la France mais moins avec le pape, offre son palais à l’ambassadeur extraordinaire du roi de France dont il attend le soutien, Alphonse de Richelieu, frère du cardinal, qui y vit deux années, 1635 1636, au milieu d’une cour fréquentée, par exemple, par le poète Scarron ou le peintre Nicolas Mignard.
L’ambassadeur extraordinaire, le maréchal d’Estrées, entre à Rome le 31 mars 1636 avec, à ses côtés, François comte de Noailles, ambassadeur de Louis XIII, chez lequel il passe sa première nuit romaine après avoir été reçu par le pape au Vatican. Le lendemain, il est reçu au palais Farnèse orné des armes de France hissées sur la façade à côté de celle de Paul III. Plusieurs ambassadeurs pouvaient y séjourner en même temps. Sommé de rentrer au début d’août, Noailles fait ses adieux au pape puis s’installe au palais Farnèse, où il participe à une splendide réception offerte par Richelieu au cardinal Antonio Barberini, vice-protecteur du royaume, avant de regagner la France après une étape à Caprarola, invité dans ces lieux par Richelieu qui lui-même part le 4 octobre 1636. […]
La résidence des ambassadeurs de France
De 1662 à 1689, le siège de l’ambassade de France à Rome est au palais Farnèse, que le duc de Parme met à disposition de son allié Louis XIV. Les ambassadeurs sont tous de grands seigneurs français et ont un rôle de premier plan dans la vie romaine. L’animation habituelle des ambassades dont la vie est réglée par un protocole exigeant peut être amplifiée selon la personnalité de l’ambassadeur et le contexte politique. La fête est l’occasion de se montrer et elle est aussi l’exécution du «service royal» pour lequel les ambassadeurs se ruinent parfois. »
Le palais Farnèse : la représentation et l’identité / Martine Boiteux (in Mélanges de l’Ecole française de Rome)
La France a ainsi décidé de devenir propriétaire du palais Farnèse, où se situe son ambassade en Italie, en 1911 :
« Les plus beaux fleurons de ce patrimoine extérieur sont bien entendu le palais Farnèse acheté pour 3 750 000 frs en 1911 […]. »
Les hôtels diplomatiques : un instrument de prestige pour la République à l’étranger (1871-1914) / Isabelle Dasque (in Livraisons d’histoire de l’architecture)
Palais qui retourne à l’état italien en 1936, qui propose un bail de 99 ans et un loyer symbolique d’une lire à la France :
« Un palais que la France avait même acheté en 1911, avant que Mussolini remette la vente en cause. En 1936, un nouveau bail fut signé pour quatre-vingt-dix-neuf ans, pour la somme symbolique d’une lire annuelle.
A vrai dire, le contrat prévoyait surtout l’entretien intégral d’un bâtiment en très mauvais état. Tout le XXe siècle est ainsi ponctué de réfections et restaurations. […]
Revenir sur l’accord de 1936 serait cependant particulièrement complexe puisqu’il organise un échange avec l’élégant Hôtel de la Rochefoucauld, situé rue de Varenne à Paris, et occupé par l’ambassadeur d’Italie en France. Dernier soubresaut en date, en 2001, avec le passage à l’euro. Il a alors fallu réévaluer le loyer et le passer à un euro. Ce qui ne l’empêcha pas de rester, année après année, l’objet de courriers ubuesques avec les administrations italiennes, incapables de décider à quel budget elles devaient créditer cette «manne». […]
Les Farnèse et leurs héritiers du duché de Parme ont régulièrement abrité au palais les représentants de la France, dont ils cherchaient la protection pour leurs possessions, menacées par les papes ou des conquérants autrichiens. Henri II maria ainsi sa fille Diane à un Farnèse. Dès les années 1550, s’installa le cardinal Jean du Bellay, représentant le roi auprès du Saint-Siège, mécène qui dépensa une fortune pour restaurer le bâtiment. Son neveu, le poète Joachim du Bellay, le rejoignit pour un bref séjour, laissant des écrits le montrant malheureux dans ce palais ouvert à tous les vents, si loin des vertes vallées de la Loire. […]
Enfin, la France signa un bail de location en 1875, avec des descendants qui n’habitaient plus là depuis des lustres, peu après l’accession de Rome au titre de capitale du royaume d’Italie enfin unifié. Depuis lors, le palais Farnèse abrite l’ambassade de France, mais aussi la plus grande bibliothèque française à l’étranger, riche de 200 000 ouvrages. Un institut de recherche archéologique, appelé Ecole de Rome, accueille ainsi des centaines de chercheurs au second étage. »
Farnèse ne s’est pas fait en un jour / Vincent Noce (in Libération)
La visite virtuelle du Palais Farnèse vous permettra de découvrir la résidence des ambassadeurs français à Rome.
Bonne journée
L’Ambassade de France en Italie se situe au sein du Palais Farnèse à Rome.
By Myrabella (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
« Entre le Palais Farnese et la France, c'est une histoire d'amour qui dure depuis des siècles. C'est au XVIIe siècle que le bâtiment fut mis à la disposition des rois de France qui y établirent leur ambassade d'abord auprès du Saint-Siège puis, à partir de 1874 auprès de la jeune République italienne. Le palais, l'un des plus somptueux exemple de la Renaissance italienne à Rome est
Ambassade de France en Italie, le Palais Farnèse révèle ses splendeurs / R. Bernard, G. Calderara, P-O. Casabianca et C. Billi (in CultureBox)
« La construction du palais Farnèse, commencée à partir de 1514 par l'architecte Antonio da Sangallo, s'est achevée en 1549 sous la direction de Michel-Ange. Celui qui a voulu ce palais, Alexandre Farnèse, devenu pape sous le nom de Paul III, est aussi le premier collectionneur. Il amasse. Il se sert dans les fouilles des termes de Carcalla, à Tivoli, recrute les meilleurs artistes de son temps. Ses héritiers - Alexandre et Ranuccio -, tous deux cardinaux, embellissent et achèvent la construction du palais avant de passer le relais à leurs descendants, qui enrichissent encore la collection. […]
Racheté par l'Etat français en 1911, le palais Farnèse retourne en 1936 à l'Etat italien, qui en accorde l'usage à la France pour quatre-vingt- dix-neuf ans. Coût de la location : 1 franc, devenu ensuite 1 euro par an, les travaux d'entretien restant à la charge de la France. »
A Rome, le palais Farnèse ouvre grand ses portes / Philippe Ridet (in Le Monde)
« Dans le cadre de la rénovation urbaine après le Sac de Rome de 1527, le choix de Paul III est de créer un lieu identitaire de sa famille dans l’espace romain et il oriente son palais vers le centre de la ville tournant le dos à l’aristocratique via Giulia et à son promoteur Jules II. […]
Le constructeur, le cardinal Alexandre Farnèse devenu le pape Paul III, n’y réside pas mais l’utilise comme lieu de représentation en quelques occasions. […]
Le duc de Parme, en bonnes relations avec la France mais moins avec le pape, offre son palais à l’ambassadeur extraordinaire du roi de France dont il attend le soutien, Alphonse de Richelieu, frère du cardinal, qui y vit deux années, 1635 1636, au milieu d’une cour fréquentée, par exemple, par le poète Scarron ou le peintre Nicolas Mignard.
L’ambassadeur extraordinaire, le maréchal d’Estrées, entre à Rome le 31 mars 1636 avec, à ses côtés, François comte de Noailles, ambassadeur de Louis XIII, chez lequel il passe sa première nuit romaine après avoir été reçu par le pape au Vatican. Le lendemain, il est reçu au palais Farnèse orné des armes de France hissées sur la façade à côté de celle de Paul III. Plusieurs ambassadeurs pouvaient y séjourner en même temps. Sommé de rentrer au début d’août, Noailles fait ses adieux au pape puis s’installe au palais Farnèse, où il participe à une splendide réception offerte par Richelieu au cardinal Antonio Barberini, vice-protecteur du royaume, avant de regagner la France après une étape à Caprarola, invité dans ces lieux par Richelieu qui lui-même part le 4 octobre 1636. […]
De 1662 à 1689, le siège de l’ambassade de France à Rome est au palais Farnèse, que le duc de Parme met à disposition de son allié Louis XIV. Les ambassadeurs sont tous de grands seigneurs français et ont un rôle de premier plan dans la vie romaine. L’animation habituelle des ambassades dont la vie est réglée par un protocole exigeant peut être amplifiée selon la personnalité de l’ambassadeur et le contexte politique. La fête est l’occasion de se montrer et elle est aussi l’exécution du «service royal» pour lequel les ambassadeurs se ruinent parfois. »
Le palais Farnèse : la représentation et l’identité / Martine Boiteux (in Mélanges de l’Ecole française de Rome)
La France a ainsi décidé de devenir propriétaire du palais Farnèse, où se situe son ambassade en Italie, en 1911 :
« Les plus beaux fleurons de ce patrimoine extérieur sont bien entendu le palais Farnèse acheté pour 3 750 000 frs en 1911 […]. »
Les hôtels diplomatiques : un instrument de prestige pour la République à l’étranger (1871-1914) / Isabelle Dasque (in Livraisons d’histoire de l’architecture)
Palais qui retourne à l’état italien en 1936, qui propose un bail de 99 ans et un loyer symbolique d’une lire à la France :
« Un palais que la France avait même acheté en 1911, avant que Mussolini remette la vente en cause. En 1936, un nouveau bail fut signé pour quatre-vingt-dix-neuf ans, pour la somme symbolique d’une lire annuelle.
A vrai dire, le contrat prévoyait surtout l’entretien intégral d’un bâtiment en très mauvais état. Tout le XXe siècle est ainsi ponctué de réfections et restaurations. […]
Revenir sur l’accord de 1936 serait cependant particulièrement complexe puisqu’il organise un échange avec l’élégant Hôtel de la Rochefoucauld, situé rue de Varenne à Paris, et occupé par l’ambassadeur d’Italie en France. Dernier soubresaut en date, en 2001, avec le passage à l’euro. Il a alors fallu réévaluer le loyer et le passer à un euro. Ce qui ne l’empêcha pas de rester, année après année, l’objet de courriers ubuesques avec les administrations italiennes, incapables de décider à quel budget elles devaient créditer cette «manne». […]
Les Farnèse et leurs héritiers du duché de Parme ont régulièrement abrité au palais les représentants de la France, dont ils cherchaient la protection pour leurs possessions, menacées par les papes ou des conquérants autrichiens. Henri II maria ainsi sa fille Diane à un Farnèse. Dès les années 1550, s’installa le cardinal Jean du Bellay, représentant le roi auprès du Saint-Siège, mécène qui dépensa une fortune pour restaurer le bâtiment. Son neveu, le poète Joachim du Bellay, le rejoignit pour un bref séjour, laissant des écrits le montrant malheureux dans ce palais ouvert à tous les vents, si loin des vertes vallées de la Loire. […]
Enfin, la France signa un bail de location en 1875, avec des descendants qui n’habitaient plus là depuis des lustres, peu après l’accession de Rome au titre de capitale du royaume d’Italie enfin unifié. Depuis lors, le palais Farnèse abrite l’ambassade de France, mais aussi la plus grande bibliothèque française à l’étranger, riche de 200 000 ouvrages. Un institut de recherche archéologique, appelé Ecole de Rome, accueille ainsi des centaines de chercheurs au second étage. »
Farnèse ne s’est pas fait en un jour / Vincent Noce (in Libération)
La visite virtuelle du Palais Farnèse vous permettra de découvrir la résidence des ambassadeurs français à Rome.
Bonne journée
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