Question d'origine :
bonjour,
ça fait plusieurs fois que je rencontre dans les registres paroissiaux la mention "habite sous condition" à...
Est-ce une assignation à résidence ? ou un façon élégante de dire que quelqu'un est en prison ou autre ?
voici 3 cas observés dernièrement sur les archives paroissiales de Valsonne: (le permalien vous donne directement accès au bon registre)
http://archives.rhone.fr/ark:/28729/a01 ... 0IFVSx/1/1
19 août 1786: vue 8 page 300 2ème acte, la marraine habite sous condition à Saint Pierre
http://archives.rhone.fr/ark:/28729/a01 ... MPgMDW/1/1
2 avril 1785: vue 4, page 273, 4ème et dernier acte, le fils du défunt habite sous condition à St Victor
http://archives.rhone.fr/ark:/28729/a01 ... MPgMDW/1/1
29 août 1784, vue 7, page 261, 3ème acte, la marraine, pourtant originaire de Valsonne, habite sous condition à Tarare
merci d'avance - RD
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/02/2017 à 16h02
Bonjour
Il nous semble plutôt lire « en condition » :
- Pour l’acte du 19 août 1786 : « marraine Marie Fomery (?) en condition à la Paroisse de St Pierre de Lyon»
- Pour l’acte du 2 avril 1785 : « Nicolas Terfet fils de la défunte en condition à St Victor »
Les personnes « en condition » sont des jeunes gens (hommes et femmes) qui sont placés comme valets et servantes :
« En effet, l’entrée en ville se faisait surtout de deux manières : par l’arrivée en apprentissage ou en compagnonnage, ou par la mise en condition, c’est-à-dire le placement d’enfants comme valet ou servante. »
Source : Villes et hospitalité : les municipalités et leurs étrangers / sous la direction d’Anne Gotman
« Chinon, petit centre administratif et commercial, est tout près et bien des habitants de la région n’ont pas dû aller plus loin ; de nombreuses filles de la campagne se plaçaient en condition à Chinon, pour gagner un pécule, mais elles revenaient se marier dans leur village et y restaient alors ; indiquées comme venant de Chinon dans l’acte de mariage, elles sont en fait nées à Seuilly, Clinais … où elles s’établissent définitivement. »
Source : Vie et mort en chinonais au XVIIIe siècle / Annie Antoine
« Pour le meilleur et pour le pire, pour les un(e)s et pour les autres, car la « séduction » peut être aussi une tactique dans un monde où l’entrée en condition est conçue comme une étape nécessaire avant mariage. Etre servante, c’est être en attente de mari […]. »
Source : Femmes, villes et travail en France : dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle / Sabine Juratic et Nicole Pellegrin
Mention que l’on peut trouver sur les registres paroissiaux :
« 6711) 29 novembre 1851 : Décès ce jour, à midi, à l'hospice civil de cette ville, de Rose GIRARD, 41 ans, non mariée, native de Urbès, canton de Saint Amarin, y domiciliée, en condition à Colmar, fille de feus Jean Baptiste GIRARD, cultivateur et Anne THOMAS, sans profession. Témoins : Martin BOËHRER, 50 ans et Antoine DEYBACH, 74 ans, les deux hospitaliers, domiciliés à Colmar. »
Source : Quelques décès de Neuf-Brisach en 1858-1859 / Centre Départemental d’Histoire des Familles (Conseil Général du Haut-Rhin)
Pour plus d’informations - et ne sachant si notre hypothèse est la bonne - nous vous conseillons de vous rapprocher des archivistes, qui sauront répondre à vos questions
Bonne journée
Il nous semble plutôt lire « en condition » :
- Pour l’acte du 19 août 1786 : « marraine Marie Fomery (?) en condition à la Paroisse de St Pierre de Lyon»
- Pour l’acte du 2 avril 1785 : « Nicolas Terfet fils de la défunte en condition à St Victor »
Les personnes « en condition » sont des jeunes gens (hommes et femmes) qui sont placés comme valets et servantes :
« En effet, l’entrée en ville se faisait surtout de deux manières : par l’arrivée en apprentissage ou en compagnonnage, ou par la mise en condition, c’est-à-dire le placement d’enfants comme valet ou servante. »
Source : Villes et hospitalité : les municipalités et leurs étrangers / sous la direction d’Anne Gotman
« Chinon, petit centre administratif et commercial, est tout près et bien des habitants de la région n’ont pas dû aller plus loin ; de nombreuses filles de la campagne se plaçaient en condition à Chinon, pour gagner un pécule, mais elles revenaient se marier dans leur village et y restaient alors ; indiquées comme venant de Chinon dans l’acte de mariage, elles sont en fait nées à Seuilly, Clinais … où elles s’établissent définitivement. »
Source : Vie et mort en chinonais au XVIIIe siècle / Annie Antoine
« Pour le meilleur et pour le pire, pour les un(e)s et pour les autres, car la « séduction » peut être aussi une tactique dans un monde où l’entrée en condition est conçue comme une étape nécessaire avant mariage. Etre servante, c’est être en attente de mari […]. »
Source : Femmes, villes et travail en France : dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle / Sabine Juratic et Nicole Pellegrin
Mention que l’on peut trouver sur les registres paroissiaux :
« 6711) 29 novembre 1851 : Décès ce jour, à midi, à l'hospice civil de cette ville, de Rose GIRARD, 41 ans, non mariée, native de Urbès, canton de Saint Amarin, y domiciliée, en condition à Colmar, fille de feus Jean Baptiste GIRARD, cultivateur et Anne THOMAS, sans profession. Témoins : Martin BOËHRER, 50 ans et Antoine DEYBACH, 74 ans, les deux hospitaliers, domiciliés à Colmar. »
Source : Quelques décès de Neuf-Brisach en 1858-1859 / Centre Départemental d’Histoire des Familles (Conseil Général du Haut-Rhin)
Pour plus d’informations - et ne sachant si notre hypothèse est la bonne - nous vous conseillons de vous rapprocher des archivistes, qui sauront répondre à vos questions
Bonne journée
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