Pourquoi les Francs n'ont pas envahit l'île de Bretagne ?
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 17/03/2017 à 20h53
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Question d'origine :
Je me posais cette question car les Francs vivaient pas très loin de la côte. Ils auraient pu avoir envie de s'installer en Bretagne comme les Angles, les Saxons et d'autres.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 21/03/2017 à 17h07
Bonjour,
Effectivement, ils auraient pu avoir envie … mais ils ne l’ont pas fait ! Et c’est « L’Europe des Etats barbares : Ve-VIIIe siècles » de Jean-Pierre Leguay, qui nous a donné une des rares pistes pour répondre à votre question.
« Une place particulière doit être faite aux Francs, dont le nom n’est pas spécifique à une ethnie comme celui de Vandale ou de Goth. Ce n’est qu’un simple qualificatif (frank) synonyme de libre, de hardi (fri, frekkr), apparaissant dans un texte latin des années 240-280. Les Proto-Francs, qu’une légende médiévale fera plus tard descendre des Troyens, forment alors, comme les Alamans, un « essaim tribal », un ensemble de petits peuples menacés, vivant entre le Bas-Rhin et la Weser, signalés par la « Table de Peutinger » ou par des allusions dans les récits historiques et les vestiges funéraires. […]
Leur point commun est leur soif de liberté, leur esprit combatif, leur férocité, toutes qualités qui ont donné du fil à retordre à l’empereur Gallien vers 257 et plus récemment à Julien l’Apostat dans les années 360-363.
Contrairement à une vieille légende, les Francs n’ont pas constitué, du moins dans l’immédiat, une confédération pour mieux résister à la domination romaine. Pendant des générations, les tribus ont opéré séparément, par petites bandes sur terre et sur mer, souvent alliées aux Saxons et aux Frisons . Les empereurs du IVe siècle ont dû se mobiliser contre elles, repousser leurs assauts, renforcer les camps, les fortifications urbaines, bâtir des fortins. Mais, dès le IIIe siècle, d’autres guerriers ont choisi l’alliance avec Rome et servent comme auxiliaires dans les armées ou dans les garnisons voisines du « limes », se transforment en colons dans les campagnes gauloises tombées en friche. En 400, on trouve des mercenaires francs partout, depuis la Toxandrie (Brabant septentrional) où ils ont laissé un type de céramique appelé « protofranc », de « l’île Batave » entre Rhin et Escaut où ils se sont infiltrés, jusqu’en Espagne, en Armorique et à Constantinople, sur les bords de la mer Noire où ils servent dans les régiments de l’empire d’Orient. Des officiers supérieurs francs occupent des postes clefs dans l’Etat romain et deviennent même consuls. »
Les Francs ne constituaient donc pas une puissance suffisante (à l’époque) pour envahir l’île de Bretagne. Ce qui ne veut pas dire qu’aucun Franc ne mit les pieds sur ce territoire, comme l'indique le document précédent, et que confirme l'encyclopedie universalis :
"Les Francs, qui étaient destinés à assumer durant tout le haut Moyen Âge un rôle dirigeant parmi les peuples germaniques, apparaissent aux historiens dans des conditions obscures, vers le milieu du IIIe siècle après J.-C. Leur nom est cité pour la première fois à propos d'événements de 241 et, à partir des années 275-280, ils sont régulièrement mentionnés comme s'opposant aux Romains sur la rive droite du Rhin inférieur.
[…]
Les Francs du IIIe siècle apparaissent le plus souvent associés avec des Saxons ou des Frisons, peuples maritimes, et il est probable qu'ils prirent part, aux côtés de ceux-ci, aux raids contre les côtes de Gaule et de Bretagne. Une petite partie des Francs continua jusqu'au Ve siècle à s'intéresser aux choses de la mer, et certains jouèrent vraisemblablement un rôle dans la colonisation germanique du sud-est de la Grande-Bretagne après l'effondrement du régime romain. Mais la majorité d'entre eux chercha à gagner, par voie de terre, le cœur de la Gaule septentrionale.
Effectivement, ils auraient pu avoir envie … mais ils ne l’ont pas fait ! Et c’est « L’Europe des Etats barbares : Ve-VIIIe siècles » de Jean-Pierre Leguay, qui nous a donné une des rares pistes pour répondre à votre question.
« Une place particulière doit être faite aux Francs, dont le nom n’est pas spécifique à une ethnie comme celui de Vandale ou de Goth. Ce n’est qu’un simple qualificatif (frank) synonyme de libre, de hardi (fri, frekkr), apparaissant dans un texte latin des années 240-280. Les Proto-Francs, qu’une légende médiévale fera plus tard descendre des Troyens, forment alors, comme les Alamans, un « essaim tribal », un ensemble de petits peuples menacés, vivant entre le Bas-Rhin et la Weser, signalés par la « Table de Peutinger » ou par des allusions dans les récits historiques et les vestiges funéraires. […]
Leur point commun est leur soif de liberté, leur esprit combatif, leur férocité, toutes qualités qui ont donné du fil à retordre à l’empereur Gallien vers 257 et plus récemment à Julien l’Apostat dans les années 360-363.
Les Francs ne constituaient donc pas une puissance suffisante (à l’époque) pour envahir l’île de Bretagne. Ce qui ne veut pas dire qu’aucun Franc ne mit les pieds sur ce territoire, comme l'indique le document précédent, et que confirme l'encyclopedie universalis :
"Les Francs, qui étaient destinés à assumer durant tout le haut Moyen Âge un rôle dirigeant parmi les peuples germaniques, apparaissent aux historiens dans des conditions obscures, vers le milieu du IIIe siècle après J.-C. Leur nom est cité pour la première fois à propos d'événements de 241 et, à partir des années 275-280, ils sont régulièrement mentionnés comme s'opposant aux Romains sur la rive droite du Rhin inférieur.
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