Question d'origine :
Jean-Jacques Rousseau, l'écrivain et philosophe, fut aussi, avec moins de bonheur certes, compositeur de musique. Mais j'aimerais savoir s'il pratiquait lui-même un ou plusieurs instruments, et lequel ou lesquels. Avec mes remerciements anticipés.
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 05/04/2017 à 10h20
Bonjour,
Il existe un lien important qui unit Jean-Jacques Rousseau à la musique. En effet, même si pour ce dernier la musique était une vocation contrariée, il en a vécu pendant un temps.
Lors de son séjour à Paris, à partir de 1770, Rousseau travailla essentiellement en tant que copiste de partitions de musique.
En plus de cela, il fut l’inventeur et promoteur d’une notation musicale. C’est dans deux de ses textes, Projet concernant de nouveaux signes pour la musique (1742) et Dissertation sur la musique moderne (1743), qu’il l’explique.
Mais Rousseau fut aussi l’auteur de manuscrits musicaux autographes, rassemblés dans le « recueil Benoît », décrit dans Jean-Jacques Rousseau, compositeur et copiste. On y trouve des textes de musique essentiellement vocale, mais aussi de genres différents (chansons, romances, ariettes, duos, fragments d’opéra…)
Mais, pour répondre plus clairement à votre question, Rousseau pratiquait effectivement des instruments. Si l'on se réfère au livre Jean-Jacques Rousseau, musicien et mélomane, il passa tout d'abord quelques mois à chanter, en 1729, dans la maîtrise de la cathédrale d’Annecy, puis il poursuivit en autodidacte l’apprentissage de la musique : la pratiquant avec des amateurs provinciaux (il chantait, jouait de la flûte et du clavecin, lors des « concerts » organisés aux Charmettes), en étudiant la théorie grâce à des traités italiens et aux textes de Rameau. Il en parle dans le Livre III des Confessions : « Par exemple, tout ce qu’on répétait à la maîtrise, tout ce qu’on chantait au chœur, tout ce qu’on y faisait, le bel et noble habit des chanoines, les chasubles des prêtres, les mitres des chantres, la figure des musiciens, un vieux charpentier boiteux qui jouait de la contrebasse, un petit abbé blondin qui jouait du violon, […] l’orgueil avec lequel j’allais tenant ma petite flûte à bec, m’établir dans l’orchestre à la tribune pour un petit bout de récit ».
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