Question d'origine :
Bonjour,
j'aimerais savoir dans quel recueil de Max Jacob on peut trouver son poème "Arc en ciel", qui évoque sa conversion au catholicisme.
Je vous remercie.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2019 à 10h01
Bonjour,
Dans les Oeuvres [Livre] / Max Jacob ; édition établie, présentée et annotée par Antonio Rodriguez ;, le poème « Arc-en-ciel » appartient à la série publiée en volume dans le recueil Le Laboratoire central (1921) :
« C’était l’heure où la nuit fait gémir les montagnes,
Les rochers noirs craquaient du pas des animaux,
Les oiseaux s’envolaient des sinistres campagnes
Pour approcher la mer, un meilleur horizon.
Le diable poursuivait un poète en ce temps.
Le poète fixait la mer comme une mort
Car la mer écaillait la peau des rocs immenses.
Mais Jésus, rayonnant de feu derrière la tête,
Portant la croix, vint à monter des rochers noirs.
Le poète a tendu les bras vers le Sauveur
Alors tout s’effaça : la nuit sombre et les bêtes.
Le poète a suivi Dieu pour son bonheur. »
Notons qu’il s’agit d’une relecture pour le moins poussée de la conversion, l’intéressé l’ayant, plus prosaïquement racontée ainsi :
« Après une journée de paisible travail à la Bibliothèque nationale, rue Richelieu à Paris, je rentrais chez moi […]. Après avoir enlevé mon chapeau, je m’apprêtais, en bon bourgeois, à mettre mes pantoufles quand je poussai un cri. Il y avait sur mon mur un Hôte. Je tombai à genoux, mes yeux s’emplirent de larmes soudaines. Un ineffable bien-être descendit sur moi, je restai immobile, sans comprendre. […] Il me semble que tout m’était révélé. […] deux mots seulement m’emplissaient : MOURIR, NAÎTRE. […] il était vêtu d’une longue robe de soie jaune clair, ornée de parements bleu clair. Je le vis d’abord de dos, sa belle chevelure tombait sur ses nobles épaules. […] La campagne dans laquelle il se trouvait était un paysage très agrandi que j’avais dessiné quelques mois auparavant et qui représentait le bord d’un canal. […] »
(« Récit sur ma conversion », in La Défense de Tartufe, extases, remords, visions, prières, poèmes et méditations d’un Juif converti, cité par Catherine Fhima dans son article « Max Jacob ou la symbiose des identités paradoxales », consultable en bibliothèque sur cairn.info)
Bonne journée.
Dans les Oeuvres [Livre] / Max Jacob ; édition établie, présentée et annotée par Antonio Rodriguez ;, le poème « Arc-en-ciel » appartient à la série publiée en volume dans le recueil Le Laboratoire central (1921) :
« C’était l’heure où la nuit fait gémir les montagnes,
Les rochers noirs craquaient du pas des animaux,
Les oiseaux s’envolaient des sinistres campagnes
Pour approcher la mer, un meilleur horizon.
Le diable poursuivait un poète en ce temps.
Le poète fixait la mer comme une mort
Car la mer écaillait la peau des rocs immenses.
Mais Jésus, rayonnant de feu derrière la tête,
Portant la croix, vint à monter des rochers noirs.
Le poète a tendu les bras vers le Sauveur
Alors tout s’effaça : la nuit sombre et les bêtes.
Le poète a suivi Dieu pour son bonheur. »
Notons qu’il s’agit d’une relecture pour le moins poussée de la conversion, l’intéressé l’ayant, plus prosaïquement racontée ainsi :
« Après une journée de paisible travail à la Bibliothèque nationale, rue Richelieu à Paris, je rentrais chez moi […]. Après avoir enlevé mon chapeau, je m’apprêtais, en bon bourgeois, à mettre mes pantoufles quand je poussai un cri. Il y avait sur mon mur un Hôte. Je tombai à genoux, mes yeux s’emplirent de larmes soudaines. Un ineffable bien-être descendit sur moi, je restai immobile, sans comprendre. […] Il me semble que tout m’était révélé. […] deux mots seulement m’emplissaient : MOURIR, NAÎTRE. […] il était vêtu d’une longue robe de soie jaune clair, ornée de parements bleu clair. Je le vis d’abord de dos, sa belle chevelure tombait sur ses nobles épaules. […] La campagne dans laquelle il se trouvait était un paysage très agrandi que j’avais dessiné quelques mois auparavant et qui représentait le bord d’un canal. […] »
(« Récit sur ma conversion », in La Défense de Tartufe, extases, remords, visions, prières, poèmes et méditations d’un Juif converti, cité par Catherine Fhima dans son article « Max Jacob ou la symbiose des identités paradoxales », consultable en bibliothèque sur cairn.info)
Bonne journée.
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