Question d'origine :
Bonjour, je souhaiterai avoir une liste, la plus exhaustive possible, des différents rites d'initiation au passage à l'age adulte dans les différentes traditions du monde.
Si le travail est trop dur (ouin ouin) j'accepterai volontiers une redirection vers une bibliographie .
(et oui, promis, ce n'est que de la curiosité personnelle pas du travail que je vous fait me faire)
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/08/2019 à 10h32
Bonjour,
Pour vous répondre, nous commencerons par mentionner l’article sur les" rites de passage" publié par Universalis - consultable dans les Bibliothèques municipales de Lyon - qui cite l’ouvrage incontournable sur les rites de passage d’Arnold van Gennen – présenté dans sciences humaines - que vous devrez impérativement consulter :
L'expression « rites de passage » remonte à l'ouvrage d'Arnold Van Gennep qui, paru en 1909, porte ce titre. Dans le domaine de l'anthropologie, elle a connu, jusqu'à nos jours, une fortune remarquable – et exceptionnelle pour une discipline qui s'est profondément renouvelée depuis le début du xxe siècle. Ce succès se traduit aussi bien par la fréquence d'utilisation de l'expression, qui sert à expliquer de nombreux faits sociaux, que par l'abondante littérature spécialisée qu'elle a suscitée, surtout dans les pays anglo-saxons, et qui porte davantage sur le problème de sa validité.
Ce concept doit son extension au fait qu'il permettait d'unifier et d'expliquer des phénomènes jusque-là considérés comme hétérogènes ou insignifiants : par la manière dont il l'a élaboré, A. Van Gennep a permis de rassembler des rituels ressortissant à des époques (de l'Antiquité à la période contemporaine), à des aires géographiques et à des formations sociales (sociétés « primitives », sociétés rurales européennes, sociétés historiques) tout à fait différentes les unes des autres ; de même, il a pu, par ce moyen, rapprocher des rituels apparemment sans relation, tels ceux qui entourent la naissance, la puberté, le mariage, les cycles saisonniers ou l'intronisation d'un souverain, quelles que soient l'époque et l'organisation sociale où se situent ces rituels .
Ceci étant dit, et sans faire de liste exhaustive, le site globalcitizen.org mentionne quelques rituels dont voici un extrait :
-Rite de passage le Sateré-Mawé: L’initiation à la fourmi balle de fusil
En Amazonie brésilienne, les jeunes garçons appartenant à la tribu Sateré-Mawé marquent leur rite de passage à l’âge de 13 ans lors d’une initiation à la fourmi balle de fusil. Ainsi se passe la tradition: ils cherchent des fourmis balle de fusil dans la jungle qui sont sous sédation par un chef qui les plonge dans une solution à base de plantes. Les fourmis sont ensuite tissées dans des gants avec les dards pointés vers l'intérieur. Une heure plus tard, les fourmis se réveillent plus en colère que jamais, et l'initiation commence. Chaque garçon doit porter les gants pendant dix minutes. Endurer la douleur démontre que les garçons sont prêts pour assumer la virilité de l’âge adulte – alors très peu crient car cela indiquerait de la faiblesse. Chaque garçon finira par porter les gants 20 fois en l'espace de plusieurs mois avant que l’initiation ne soit terminée.
-Rite de passage hispanique: Quinceanera
Dans de nombreuses régions de l'Amérique centrale et du Sud, les jeunes filles célèbrent leur Quinceanera quand elles atteignent l'âge de 15 ans. Ce rite de passage commence généralement avec une messe catholique où la jeune fille renouvelle ses vœux de baptême et se consolide son engagement envers sa famille et la foi. Juste après la messe, une fête; où les amis et la famille mangent et dansent, est célébrée.
-Rite de passage Inuits: l'île du Nord de Baffin
À l'Île du Nord de Baffin, les garçons Inuits âgés de 11 et 12 ans partent souvent dans la nature avec leurs pères pour tester leurs compétences de chasse et s’acclimater aux très rudes la températures de l’Arctique. Selon la tradition, un chaman serait appelé pour ouvrir les lignes de communication entre les hommes et les animaux. Aujourd'hui, cependant, cette tradition a été étendue aux jeunes filles ainsi, ainsi que les «camps » sont établis loin de la communauté pour que les compétences traditionnelles soient transmises et pratiquées par les jeunes hommes et femmes.
-Rite de passage Khatam Al Coran: Malaisie
En Malaisie, 11 ans est un anniversaire spécial pour certaines jeunes filles musulmanes, car il marque le moment où ils peuvent célébrer Khatam Al Coran, un rituel prestigieux qui témoigne de leur maturité auprès de leur mosquée. Les filles passent des années à se préparer pour ce jour, à apprendre le Coran afin qu'elles puissent réciter le chapitre final pendant une cérémonie devant leurs familles et amis.
-Rite de passage Maasai: Tanzanie et Kenya
Les Maasai du Kenya et de la Tanzanie ont plusieurs rites de passage qui transportent les garçons à l'âge adulte. Les garçons âgés de 10 à 20 ans sont réunis pour être initiés comme nouveaux «guerriers » de la tribu, placés dans des dizaines de maisons construites pour l'occasion. La nuit avant la cérémonie, les garçons dorment dehors dans la forêt, et à l'aube, ils reviennent pour une journée de chant et de danse. Ils boivent un mélange d'alcool, de sang de vache et de lait, tout en consommant de grandes portions de viande. Après ces festivités, ils sont prêts à être circoncis, ce qui rend officielle leur transformation en homme, guerrier et protecteur. Comme dans d'autres rites de passage, les garçons ne peuvent pas flancher, car cela serait la honte pour leurs familles et montrerait leur manque de bravoure.
Pour les 10 prochaines années, les garçons vont rester au camp des guerriers où ils apprennent diverses compétences. Après la cérémonie marquant leur passage de guerrier à guerrier supérieur, ils ont droit d’épouser la femme de leur choix.
-Rite de passage éthiopien: Le saut de vache Hamar
En Ethiopie, certains futurs mariés ont leurs propres « enterrement de vie de garçon » - un rite de passage qu'ils doivent effectuer avant de pouvoir se marier. Les participants doivent réussir sauter par-dessus un bœuf castré, quatre fois tout nus, symbolisant l'enfance, qu’ils laissent derrière eux. En cas de succès, ils seront désormais considérés comme l'un des Maza- les autres ont qui ont déjà passé le test et ils passeront les prochains mois à superviser ces événements dans les villages du territoire Hamar.
-Rite de passage au Vanuatu: Le saut du Gol
Les amateurs de saut à l’élastique apprécieront: au Vanuatu, un petit pays insulaire au milieu du Pacifique Sud, pour leur rite de passage les jeunes garçons sautent d'une tour de 98 mètres de haut avec une liane attachée à leurs chevilles, qui les retient de fracasser contre le sol. Le hic? Contrairement à un cordon élastique, la liane manque d'élasticité, et la moindre erreur de calcul de longueur pourrait conduire à des fractures ou même à la mort.
Les garçons commencent d'abord sauter à environ 7 ou 8 mètres, même si ils sont autorisés à sauter d'une tour plus courte. Dans leurs premières plongées leur mère tiendra un élément représentant leur enfance, et après le saut l'objet sera jeté, symbolisant la fin de l'enfance. Comme les garçons grandissent, ils vont sauter de tours plus hautes, ce qui montre leur virilité à la foule.
-Rite de passage confucéen: Ji Li et Li Guan
Dans certaines parties de la Chine, il y a eu récemment une résurgence du style confucéen des rites de passage Ji Li (pour les filles) et Guan Li (pour les garçons). Les cérémonies honorent généralement les jeunes qui ont eu 20 ans, offrent une bonne occasion de porter le costume traditionnel. Pour les filles, c’est aussi l'occasion de suivre des pratiques typiques du Ji Li telles que de porter des chignons, se fixer les cheveux avec des épingles, et rendre hommage à Huangdi, un ancêtre chinois.
- Rite de passage Apache: La cérémonie du levé du soleil
Il n'y a pas de place pour la timidité chez les jeunes filles Apache. Bien que cette cérémonie soit rarement pratiquée aujourd'hui, traditionnellement toutes les filles étaient tenues de participer à la cérémonie de lever du soleil, aussi connue comme Na'ii'ees ou la cérémonie de la puberté, au cours de l'été suivant leur première menstruation. Lors de la cérémonie de quatre jours, les filles doivent respecter certaines règles, les empêchant de se laver, de toucher leur peau, ou de boire autre chose que leurs tuyaux à boire. Elles doivent aussi reconstituer le mythe d'origine Apache en dessinant chaque participante au plus près de l’image de la première femme, connue sous le nom de Femme Peinte en Blanc, Femme Changeante, ou simplement Esdzanadehe. En le faisant, elles obtiennent son pouvoir pendant cette période spéciale.
Il y a actuellement 1,8 milliard de jeunes dans le monde. C’est un quart de notre population qui est actuellement en train de faire le saut vers l'âge adulte. Pourtant, les jeunes ne peuvent pas faire une transition en douceur vers l'âge adulte si ils n’ont pas d’occasions de le faire - comme aller à l'école ou en étant à la recherche d’opportunités professionnelles.
Nous devons investir dans la jeunesse, car leurs droits de l'homme comptent, parce que leurs besoins comptent, et parce que ouvrir leur potentiel est nécessaire pour créer un avenir durable. Il est maintenant temps pour les gouvernements du monde entier d’agir pour assurer un avenir sain et prospère pour tous les jeunes…
Dans une précédente réponse sur le Upanayana - Rite hindous nous expliquions qu’il s’agit d’un « Rituel initiatique hindou réservé aux trois classes sociales (varṇa) supérieures, l'upanayana marque l'entrée d'un enfant mâle dans la vie d'étudiant (brahmacārin) et son admission comme membre à part entière de la communauté religieuse. L'âge auquel on y accède peut se situer entre cinq et vingt-quatre ans, le décalage reflétant les différences entre les prescriptions éducatives des trois classes supérieures : brahmanes (prêtres et enseignants), kshatriyas (guerriers et dirigeants) et vaishyas (marchands et commerçants).
Après un bain rituel, le garçon revêt les vêtements de l'ascète et est conduit devant son guru ; celui-ci le revêt d'une peau de cerf, à porter par-dessus les autres vêtements, et lui remet un bâton et le fil sacré (upavīta ou yajñopavīta). Le cordon de coton, constitué de façon symbolique de trois fibres nouées et tressées, est remplacé régulièrement, de façon à pouvoir être porté pendant toute la vie, habituellement en diagonale sur la poitrine, de l'épaule gauche à la hanche droite. Il consacre son porteur comme dvija, ou « deux fois né », cette seconde naissance correspondant à la transmission par le guru à l'étudiant de la vérité contenue dans le mantra « Gāyatrī », qui est un vers sacré du Rig-Véda. À la fin de la cérémonie d'initiation, l'étudiant allume le feu sacrificatoire et reçoit l'aumône qui symbolise sa dépendance à l'égard d'autrui durant son stage de brahmacārin. »
Nous vous laissons aussi consulter une réponse précédente Objets et rites de passage contemporains qui, bien qu’ancienne – certains liens ne fonctionnent plus – présente des ouvrages eux aussi fondamentaux.
Voici, une brève bibliographie mais votre sujet est tellement vaste qu’il vous faudra vous-même poursuivre vos recherches – rite passage Asie, rite passage Afrique, rite initiation puberté … - sur les bases de données cairn, Persée, le catalogue universitaire sudoc ….
• Sexualité et rites en Afrique: Hier et aujourd'hui / Gaspard Musabyimana, 2016 : « L’Afrique a une multitude d’ethnies et conséquemment une pluralité de coutumes. Les rites d’initiation sexuelle ont une place de choix dans ce vaste champ de variétés culturelles.
Hier sujet tabou, la sexualité est aujourd’hui vulgarisée surtout avec l’apparition de nouveaux médias et d’Internet. Cependant, force est de constater qu’en Afrique, la sexualité garde encore une certaine spécificité faite de secrets, de croyances et d’interdits.Souvent insolites, barbares, choquants, affreux voire cruels, les pratiques et les rites sexuels en Afrique jalonnent chaque stade de développement de la vie : de la procréation à l’accouchement et de la puberté au mariage. Même les deuils sont ponctués de pratiques ayant rapport à la sexualité.La spécificité de la sexualité en Afrique a également trait aux méthodes sexuelles. Certaines sont tellement originales qu’elles ne sont trouvables ni en Occident ni en Orient, régions qui ont pourtant presque tout exploré en la matière ».
• Agir pour un autre : la construction de la personne masculine en Papouasie Nouvelle-Guinée / Pascale Bonnemère, 2015 : « L'auteure se fonde sur son expérience en Papouasie-Nouvelle-Guinée auprès de femmes ankave, dont elle a partagé la vie, pour analyser les initiations vécues par les hommes. Elle met en lumière les changements dans les relations du jeune homme avec les femmes de sa parenté. »
• From boys to men of heart : hunting as a rite of passage / by Randall L. Eaton ; with interviews of Michael Gurian, Jon Young, Don Four Arrows Jacobs,...[et al.], 2009.
• Le rite du kaandu chez les Basolongo du Bas-Congo (RDC) / Nathalis Lembe Masiala, 2008 : « Les Basolongo sont lune des nationalités ethniques de la République Démocratique du Congo. Ces Bantu appartiennent à la grande famille des Bakongo qui comprend elle-même une trentaine de sous-groupes sociaux. Très croyants, ils conçoivent lunivers selon deux mondes : le visible et linvisible. Liés à cette cosmogonie, leurs rituels, rassemblant parole et gestuelle, se rapportent aux différentes dimensions de la vie sociale, économique, politique et spirituelle. Cet ouvrage consacré au káandu, qualifié tantôt de kindoki, sorcellerie, et tantôt de nkisi, fétiche, entend ainsi apporter des réponses aux préoccupations fondamentales du peuple Basolongo ».
• Architecture, société et paysage Bétammaribé au Togo: contribution à l 'anthropologie de l'habitat/ Guy-Herman Padenou, Monique Pastor-Barrué, 2006.
• Le tasfih en Tunisie : un rituel de protection de la virginité féminine / Ibtissem Ben Dridi, préface Michèle Cros, 2004 : « Etude sur une pratique rituelle profane en Tunisie : le tasfih. Montre que ce rituel intervient dans un champ religieux lié à la prescription coranique recommandant la virginité des jeunes filles jusqu'à leur mariage. Démontre que ce rituel permet aussi de "retrouver" la vertu perdue ou d'en donner l'illusion lors du jour du mariage ».
• Les rites initiatiques des Dii de l'Adamaoua (Cameroun) / Jean-Claude Muller, 2004 : « Cette étude est consacrée au rite de passage qu'est la circoncision chez les Dii de l'Adamaoua au Cameroun. La manipulation génitale des fillettes ou tiraillement du clitoris est également observée ».
Divers sites mentionnent les rites initiatiques au Malawi dont bbc.com ou demotivateur.fr.
Plus généralement, nous vous laissons jeter un coup d'oeil : Clémentine Raineau, Du rite de passage au souci de soi : vers une anthropologie de la jeunesse ?»,, 24 | 2006.
Pour vous répondre, nous commencerons par mentionner l’article sur les" rites de passage" publié par Universalis - consultable dans les Bibliothèques municipales de Lyon - qui cite l’ouvrage incontournable sur les rites de passage d’Arnold van Gennen – présenté dans sciences humaines - que vous devrez impérativement consulter :
L'expression « rites de passage » remonte à l'ouvrage d'Arnold Van Gennep qui, paru en 1909, porte ce titre. Dans le domaine de l'anthropologie, elle a connu, jusqu'à nos jours, une fortune remarquable – et exceptionnelle pour une discipline qui s'est profondément renouvelée depuis le début du xxe siècle. Ce succès se traduit aussi bien par la fréquence d'utilisation de l'expression, qui sert à expliquer de nombreux faits sociaux, que par l'abondante littérature spécialisée qu'elle a suscitée, surtout dans les pays anglo-saxons, et qui porte davantage sur le problème de sa validité.
Ce concept doit son extension au fait qu'il permettait d'unifier et d'expliquer des phénomènes jusque-là considérés comme hétérogènes ou insignifiants : par la manière dont il l'a élaboré, A. Van Gennep a permis de rassembler des rituels ressortissant à des époques (de l'Antiquité à la période contemporaine), à des aires géographiques et à des formations sociales (sociétés « primitives », sociétés rurales européennes, sociétés historiques) tout à fait différentes les unes des autres ; de même, il a pu, par ce moyen, rapprocher des rituels apparemment sans relation, tels ceux qui entourent la naissance, la puberté, le mariage, les cycles saisonniers ou l'intronisation d'un souverain, quelles que soient l'époque et l'organisation sociale où se situent ces rituels .
Ceci étant dit, et sans faire de liste exhaustive, le site globalcitizen.org mentionne quelques rituels dont voici un extrait :
En Amazonie brésilienne, les jeunes garçons appartenant à la tribu Sateré-Mawé marquent leur rite de passage à l’âge de 13 ans lors d’une initiation à la fourmi balle de fusil. Ainsi se passe la tradition: ils cherchent des fourmis balle de fusil dans la jungle qui sont sous sédation par un chef qui les plonge dans une solution à base de plantes. Les fourmis sont ensuite tissées dans des gants avec les dards pointés vers l'intérieur. Une heure plus tard, les fourmis se réveillent plus en colère que jamais, et l'initiation commence. Chaque garçon doit porter les gants pendant dix minutes. Endurer la douleur démontre que les garçons sont prêts pour assumer la virilité de l’âge adulte – alors très peu crient car cela indiquerait de la faiblesse. Chaque garçon finira par porter les gants 20 fois en l'espace de plusieurs mois avant que l’initiation ne soit terminée.
-Rite de passage hispanique: Quinceanera
Dans de nombreuses régions de l'Amérique centrale et du Sud, les jeunes filles célèbrent leur Quinceanera quand elles atteignent l'âge de 15 ans. Ce rite de passage commence généralement avec une messe catholique où la jeune fille renouvelle ses vœux de baptême et se consolide son engagement envers sa famille et la foi. Juste après la messe, une fête; où les amis et la famille mangent et dansent, est célébrée.
-
À l'Île du Nord de Baffin, les garçons Inuits âgés de 11 et 12 ans partent souvent dans la nature avec leurs pères pour tester leurs compétences de chasse et s’acclimater aux très rudes la températures de l’Arctique. Selon la tradition, un chaman serait appelé pour ouvrir les lignes de communication entre les hommes et les animaux. Aujourd'hui, cependant, cette tradition a été étendue aux jeunes filles ainsi, ainsi que les «camps » sont établis loin de la communauté pour que les compétences traditionnelles soient transmises et pratiquées par les jeunes hommes et femmes.
-
En Malaisie, 11 ans est un anniversaire spécial pour certaines jeunes filles musulmanes, car il marque le moment où ils peuvent célébrer Khatam Al Coran, un rituel prestigieux qui témoigne de leur maturité auprès de leur mosquée. Les filles passent des années à se préparer pour ce jour, à apprendre le Coran afin qu'elles puissent réciter le chapitre final pendant une cérémonie devant leurs familles et amis.
-
Les Maasai du Kenya et de la Tanzanie ont plusieurs rites de passage qui transportent les garçons à l'âge adulte. Les garçons âgés de 10 à 20 ans sont réunis pour être initiés comme nouveaux «guerriers » de la tribu, placés dans des dizaines de maisons construites pour l'occasion. La nuit avant la cérémonie, les garçons dorment dehors dans la forêt, et à l'aube, ils reviennent pour une journée de chant et de danse. Ils boivent un mélange d'alcool, de sang de vache et de lait, tout en consommant de grandes portions de viande. Après ces festivités, ils sont prêts à être circoncis, ce qui rend officielle leur transformation en homme, guerrier et protecteur. Comme dans d'autres rites de passage, les garçons ne peuvent pas flancher, car cela serait la honte pour leurs familles et montrerait leur manque de bravoure.
Pour les 10 prochaines années, les garçons vont rester au camp des guerriers où ils apprennent diverses compétences. Après la cérémonie marquant leur passage de guerrier à guerrier supérieur, ils ont droit d’épouser la femme de leur choix.
-
En Ethiopie, certains futurs mariés ont leurs propres « enterrement de vie de garçon » - un rite de passage qu'ils doivent effectuer avant de pouvoir se marier. Les participants doivent réussir sauter par-dessus un bœuf castré, quatre fois tout nus, symbolisant l'enfance, qu’ils laissent derrière eux. En cas de succès, ils seront désormais considérés comme l'un des Maza- les autres ont qui ont déjà passé le test et ils passeront les prochains mois à superviser ces événements dans les villages du territoire Hamar.
-
Les amateurs de saut à l’élastique apprécieront: au Vanuatu, un petit pays insulaire au milieu du Pacifique Sud, pour leur rite de passage les jeunes garçons sautent d'une tour de 98 mètres de haut avec une liane attachée à leurs chevilles, qui les retient de fracasser contre le sol. Le hic? Contrairement à un cordon élastique, la liane manque d'élasticité, et la moindre erreur de calcul de longueur pourrait conduire à des fractures ou même à la mort.
Les garçons commencent d'abord sauter à environ 7 ou 8 mètres, même si ils sont autorisés à sauter d'une tour plus courte. Dans leurs premières plongées leur mère tiendra un élément représentant leur enfance, et après le saut l'objet sera jeté, symbolisant la fin de l'enfance. Comme les garçons grandissent, ils vont sauter de tours plus hautes, ce qui montre leur virilité à la foule.
-
Dans certaines parties de la Chine, il y a eu récemment une résurgence du style confucéen des rites de passage Ji Li (pour les filles) et Guan Li (pour les garçons). Les cérémonies honorent généralement les jeunes qui ont eu 20 ans, offrent une bonne occasion de porter le costume traditionnel. Pour les filles, c’est aussi l'occasion de suivre des pratiques typiques du Ji Li telles que de porter des chignons, se fixer les cheveux avec des épingles, et rendre hommage à Huangdi, un ancêtre chinois.
-
Il n'y a pas de place pour la timidité chez les jeunes filles Apache. Bien que cette cérémonie soit rarement pratiquée aujourd'hui, traditionnellement toutes les filles étaient tenues de participer à la cérémonie de lever du soleil, aussi connue comme Na'ii'ees ou la cérémonie de la puberté, au cours de l'été suivant leur première menstruation. Lors de la cérémonie de quatre jours, les filles doivent respecter certaines règles, les empêchant de se laver, de toucher leur peau, ou de boire autre chose que leurs tuyaux à boire. Elles doivent aussi reconstituer le mythe d'origine Apache en dessinant chaque participante au plus près de l’image de la première femme, connue sous le nom de Femme Peinte en Blanc, Femme Changeante, ou simplement Esdzanadehe. En le faisant, elles obtiennent son pouvoir pendant cette période spéciale.
Il y a actuellement 1,8 milliard de jeunes dans le monde. C’est un quart de notre population qui est actuellement en train de faire le saut vers l'âge adulte. Pourtant, les jeunes ne peuvent pas faire une transition en douceur vers l'âge adulte si ils n’ont pas d’occasions de le faire - comme aller à l'école ou en étant à la recherche d’opportunités professionnelles.
Nous devons investir dans la jeunesse, car leurs droits de l'homme comptent, parce que leurs besoins comptent, et parce que ouvrir leur potentiel est nécessaire pour créer un avenir durable. Il est maintenant temps pour les gouvernements du monde entier d’agir pour assurer un avenir sain et prospère pour tous les jeunes…
Dans une précédente réponse sur le Upanayana - Rite hindous nous expliquions qu’il s’agit d’un « Rituel initiatique hindou réservé aux trois classes sociales (varṇa) supérieures, l'upanayana marque l'entrée d'un enfant mâle dans la vie d'étudiant (brahmacārin) et son admission comme membre à part entière de la communauté religieuse. L'âge auquel on y accède peut se situer entre cinq et vingt-quatre ans, le décalage reflétant les différences entre les prescriptions éducatives des trois classes supérieures : brahmanes (prêtres et enseignants), kshatriyas (guerriers et dirigeants) et vaishyas (marchands et commerçants).
Après un bain rituel, le garçon revêt les vêtements de l'ascète et est conduit devant son guru ; celui-ci le revêt d'une peau de cerf, à porter par-dessus les autres vêtements, et lui remet un bâton et le fil sacré (upavīta ou yajñopavīta). Le cordon de coton, constitué de façon symbolique de trois fibres nouées et tressées, est remplacé régulièrement, de façon à pouvoir être porté pendant toute la vie, habituellement en diagonale sur la poitrine, de l'épaule gauche à la hanche droite. Il consacre son porteur comme dvija, ou « deux fois né », cette seconde naissance correspondant à la transmission par le guru à l'étudiant de la vérité contenue dans le mantra « Gāyatrī », qui est un vers sacré du Rig-Véda. À la fin de la cérémonie d'initiation, l'étudiant allume le feu sacrificatoire et reçoit l'aumône qui symbolise sa dépendance à l'égard d'autrui durant son stage de brahmacārin. »
Nous vous laissons aussi consulter une réponse précédente Objets et rites de passage contemporains qui, bien qu’ancienne – certains liens ne fonctionnent plus – présente des ouvrages eux aussi fondamentaux.
Voici, une brève bibliographie mais votre sujet est tellement vaste qu’il vous faudra vous-même poursuivre vos recherches – rite passage Asie, rite passage Afrique, rite initiation puberté … - sur les bases de données cairn, Persée, le catalogue universitaire sudoc ….
• Sexualité et rites en Afrique: Hier et aujourd'hui / Gaspard Musabyimana, 2016 : « L’Afrique a une multitude d’ethnies et conséquemment une pluralité de coutumes. Les rites d’initiation sexuelle ont une place de choix dans ce vaste champ de variétés culturelles.
Hier sujet tabou, la sexualité est aujourd’hui vulgarisée surtout avec l’apparition de nouveaux médias et d’Internet. Cependant, force est de constater qu’en Afrique, la sexualité garde encore une certaine spécificité faite de secrets, de croyances et d’interdits.Souvent insolites, barbares, choquants, affreux voire cruels, les pratiques et les rites sexuels en Afrique jalonnent chaque stade de développement de la vie : de la procréation à l’accouchement et de la puberté au mariage. Même les deuils sont ponctués de pratiques ayant rapport à la sexualité.La spécificité de la sexualité en Afrique a également trait aux méthodes sexuelles. Certaines sont tellement originales qu’elles ne sont trouvables ni en Occident ni en Orient, régions qui ont pourtant presque tout exploré en la matière ».
• Agir pour un autre : la construction de la personne masculine en Papouasie Nouvelle-Guinée / Pascale Bonnemère, 2015 : « L'auteure se fonde sur son expérience en Papouasie-Nouvelle-Guinée auprès de femmes ankave, dont elle a partagé la vie, pour analyser les initiations vécues par les hommes. Elle met en lumière les changements dans les relations du jeune homme avec les femmes de sa parenté. »
• From boys to men of heart : hunting as a rite of passage / by Randall L. Eaton ; with interviews of Michael Gurian, Jon Young, Don Four Arrows Jacobs,...[et al.], 2009.
• Le rite du kaandu chez les Basolongo du Bas-Congo (RDC) / Nathalis Lembe Masiala, 2008 : « Les Basolongo sont lune des nationalités ethniques de la République Démocratique du Congo. Ces Bantu appartiennent à la grande famille des Bakongo qui comprend elle-même une trentaine de sous-groupes sociaux. Très croyants, ils conçoivent lunivers selon deux mondes : le visible et linvisible. Liés à cette cosmogonie, leurs rituels, rassemblant parole et gestuelle, se rapportent aux différentes dimensions de la vie sociale, économique, politique et spirituelle. Cet ouvrage consacré au káandu, qualifié tantôt de kindoki, sorcellerie, et tantôt de nkisi, fétiche, entend ainsi apporter des réponses aux préoccupations fondamentales du peuple Basolongo ».
• Architecture, société et paysage Bétammaribé au Togo: contribution à l 'anthropologie de l'habitat/ Guy-Herman Padenou, Monique Pastor-Barrué, 2006.
• Le tasfih en Tunisie : un rituel de protection de la virginité féminine / Ibtissem Ben Dridi, préface Michèle Cros, 2004 : « Etude sur une pratique rituelle profane en Tunisie : le tasfih. Montre que ce rituel intervient dans un champ religieux lié à la prescription coranique recommandant la virginité des jeunes filles jusqu'à leur mariage. Démontre que ce rituel permet aussi de "retrouver" la vertu perdue ou d'en donner l'illusion lors du jour du mariage ».
• Les rites initiatiques des Dii de l'Adamaoua (Cameroun) / Jean-Claude Muller, 2004 : « Cette étude est consacrée au rite de passage qu'est la circoncision chez les Dii de l'Adamaoua au Cameroun. La manipulation génitale des fillettes ou tiraillement du clitoris est également observée ».
Divers sites mentionnent les rites initiatiques au Malawi dont bbc.com ou demotivateur.fr.
Plus généralement, nous vous laissons jeter un coup d'oeil : Clémentine Raineau, Du rite de passage au souci de soi : vers une anthropologie de la jeunesse ?»,, 24 | 2006.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/08/2019 à 09h38
En complément de notre réponse, nous vous renvoyons aussi vers le site de Unesco qui fournit une liste du patrimoine immatériel dont certains rites comme L’Enkipaata, l’Eunoto et l’Olng’esherr, trois rites de passage masculins de la communauté masaï ou le Le Kankurang, rite d’initiation mandingue.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter