Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur la porte de Cusset, qui faisait partie des fortifications de Villeurbanne. On peut voir derrière l'astroballe encore un vestige, juste avant l'impasse du stade G. Lyvet.
Voici une photo ici.
https://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_01IC ... b98?&query[0]=coverage:%221918-1945%22&query[1]=isubjectgeographic:%22Villeurbanne%20(Rh%C3%B4ne)%22&hitStart=13&hitPageSize=16&hitTotal=357
Pouvez vous me dire quand cette porte/fortifications a été construite? Quand elles ont été détruites? Pourquoi y a-t-il des boulet au dessus?
D'avance, merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/11/2019 à 11h36
Bonjour,
Selon un article du Progrès, c'est
" La défaite de Waterloo, en 1815, a été le détonateur pour la construction des fortifications. Il fallait se protéger des invasions et des attaques futures. On a alors construit un véritable mur de défense. Heureusement pour les Villeurbannais, l’efficacité militaire de ces fortifications n’aura jamais à être démontrée, la première guerre mondiale se déroulant sur d’autres fronts… Délaissées, les fortifications sont vite devenues un lieu de promenade et de loisir : on y pêche dans les trous d’eau. En 1931, on commence les travaux pour transformer ces fortifications en un boulevard de ceinture qui deviendra le boulevard Laurent Bonnevay, avant de s’appeler plus simplement le « périph' »."
Ce sont en réalité deux systèmes de fortifications successifs qui sont construits au cours du XIXe siècle :
" L’allongement de la portée des canons rend obsolètes les enceintes continues et la première ceinture de forts proches de la ville construits sous Louis-Philippe. Le projet pour Lyon prévoit la construction d’une seconde ceinture comprenant une série de forts beaucoup plus éloignés de la ville (5 à 10 km). Ces forts ont en général une forme polygonale, avec un angle dirigé en pointe vers l’ennemi, plus larges que profonds, protégés par d’épais massifs de terre, avec des fossés étroits et profonds. "
(Source : Musée militaire de Lyon)
Ces fortifications ne servirent jamais - c'est ainsi qu'elles servirent de base au tracé du boulevard de ceinture, dont un bref historique peut être lu sur L'Influx, le webzine de la bibliothèque :
" La Grande Guerre, avec ses engins et son armement perfectionnés, a rendu obsolètes les anciennes fortifications militaires héritées des siècles passés. A Lyon, l’armée a abandonné depuis plusieurs années déjà le long rempart de 13 kilomètres (édifié de 1885 à 1887) qui ceinture la ville ainsi que Villeurbanne et une partie de Bron .
Sans utilisation après le déclassement des fortifications, le maire de Lyon, Edouard Herriot, et le président du Conseil Général du Rhône, Laurent Bonnevay, décident en 1928 l’aménagement d’un boulevard annulaire sur l’emplacement; un « ring », comme on disait à l’époque, qui relierait toutes les voies de pénétration à Lyon et faciliterait la circulation entre les quartiers.
Les travaux débutent en 1931 lorsque les expropriations sur les communes concernées par le projet sont suffisamment avancées. Au regard de la circulation de l’époque la réalisation d’un tel projet ne s’impose pas encore, mais la construction du boulevard permet de prévoir du travail pour les nombreux chômeurs du moment, victimes de la crise économique qui faisait rage depuis 1929. "
La légende de la photo dont vous nous donnez le lien précisant que celle-ci a été prise "vers 1934", les boulets étaient probablement là à titre d'ornement symbolique, honorifique ou mémoriel...
A noter que la porte de Cusset, dans l'intervalle, avait servi de point de repère à un pont construit en 1895 :
"L'ancien pont de la Porte de Cusset devait se trouver approximativement à l'emplacement du pont de Cusset actuel, soit implanté sur la commune de Villeurbanne, au quartier Cusset dont il porte le nom. Il franchissait le canal de fuite de l'usine-barrage de Cusset, juste en aval de cette dernière. Le pont était comme tous les autres ponts du canal à poutres latérales en acier. Il présentait une longueur de 86,02 m, comprenant trois travées (27,33 m - 31,36 m - 27,33 m). Le tablier de 6,50 m de large reposait sur deux piles oblongues (formant becs), de 8,28 m de haut, et deux culées. Les piles étaient maçonnées à parement de pierre de taille à léger bossage ; les culées étaient mixtes (moellons et béton) à revêtement de pierre de taille, et à garde-corps en béton. Le tablier, à ossature métallique (acier doux) en treillis et dalles de couverture en béton, portait une chaussée de 5 m à deux voies charretières, encadrée de deux trottoirs de 0,75 m. Les poutres latérales, constituées de croix de saint André entre montants et adjointes de tiges métalliques horizontales formant parapet, étaient reliées par un contreventement supérieur. Ce pont était très semblable au pont aval de la Porte de Vaulx."
(Source : patrimoine.auvergnerhonealpes.fr)
Pour aller plus loin, nous vous conseillons l'ouvrage Les défenses de Lyon [Livre] : enceintes et fortifications / François Dallemagne ; avec la collaboration de Bernard Billier, Roger Bonijoly, Jean-Pierre Chevrier et al. ;.
Bonne journée.
Selon un article du Progrès, c'est
" La défaite de Waterloo, en 1815, a été le détonateur pour la construction des fortifications. Il fallait se protéger des invasions et des attaques futures. On a alors construit un véritable mur de défense. Heureusement pour les Villeurbannais, l’efficacité militaire de ces fortifications n’aura jamais à être démontrée, la première guerre mondiale se déroulant sur d’autres fronts… Délaissées, les fortifications sont vite devenues un lieu de promenade et de loisir : on y pêche dans les trous d’eau. En 1931, on commence les travaux pour transformer ces fortifications en un boulevard de ceinture qui deviendra le boulevard Laurent Bonnevay, avant de s’appeler plus simplement le « périph' »."
Ce sont en réalité deux systèmes de fortifications successifs qui sont construits au cours du XIXe siècle :
" L’allongement de la portée des canons rend obsolètes les enceintes continues et la première ceinture de forts proches de la ville construits sous Louis-Philippe. Le projet pour Lyon prévoit la construction d’une seconde ceinture comprenant une série de forts beaucoup plus éloignés de la ville (5 à 10 km). Ces forts ont en général une forme polygonale, avec un angle dirigé en pointe vers l’ennemi, plus larges que profonds, protégés par d’épais massifs de terre, avec des fossés étroits et profonds. "
(Source : Musée militaire de Lyon)
Ces fortifications ne servirent jamais - c'est ainsi qu'elles servirent de base au tracé du boulevard de ceinture, dont un bref historique peut être lu sur L'Influx, le webzine de la bibliothèque :
" La Grande Guerre, avec ses engins et son armement perfectionnés, a rendu obsolètes les anciennes fortifications militaires héritées des siècles passés. A Lyon, l’armée a abandonné depuis plusieurs années déjà le long rempart de 13 kilomètres (édifié de 1885 à 1887) qui ceinture la ville ainsi que Villeurbanne et une partie de Bron .
Sans utilisation après le déclassement des fortifications, le maire de Lyon, Edouard Herriot, et le président du Conseil Général du Rhône, Laurent Bonnevay, décident en 1928 l’aménagement d’un boulevard annulaire sur l’emplacement; un « ring », comme on disait à l’époque, qui relierait toutes les voies de pénétration à Lyon et faciliterait la circulation entre les quartiers.
Les travaux débutent en 1931 lorsque les expropriations sur les communes concernées par le projet sont suffisamment avancées. Au regard de la circulation de l’époque la réalisation d’un tel projet ne s’impose pas encore, mais la construction du boulevard permet de prévoir du travail pour les nombreux chômeurs du moment, victimes de la crise économique qui faisait rage depuis 1929. "
La légende de la photo dont vous nous donnez le lien précisant que celle-ci a été prise "vers 1934", les boulets étaient probablement là à titre d'ornement symbolique, honorifique ou mémoriel...
A noter que la porte de Cusset, dans l'intervalle, avait servi de point de repère à un pont construit en 1895 :
"L'ancien pont de la Porte de Cusset devait se trouver approximativement à l'emplacement du pont de Cusset actuel, soit implanté sur la commune de Villeurbanne, au quartier Cusset dont il porte le nom. Il franchissait le canal de fuite de l'usine-barrage de Cusset, juste en aval de cette dernière. Le pont était comme tous les autres ponts du canal à poutres latérales en acier. Il présentait une longueur de 86,02 m, comprenant trois travées (27,33 m - 31,36 m - 27,33 m). Le tablier de 6,50 m de large reposait sur deux piles oblongues (formant becs), de 8,28 m de haut, et deux culées. Les piles étaient maçonnées à parement de pierre de taille à léger bossage ; les culées étaient mixtes (moellons et béton) à revêtement de pierre de taille, et à garde-corps en béton. Le tablier, à ossature métallique (acier doux) en treillis et dalles de couverture en béton, portait une chaussée de 5 m à deux voies charretières, encadrée de deux trottoirs de 0,75 m. Les poutres latérales, constituées de croix de saint André entre montants et adjointes de tiges métalliques horizontales formant parapet, étaient reliées par un contreventement supérieur. Ce pont était très semblable au pont aval de la Porte de Vaulx."
(Source : patrimoine.auvergnerhonealpes.fr)
Pour aller plus loin, nous vous conseillons l'ouvrage Les défenses de Lyon [Livre] : enceintes et fortifications / François Dallemagne ; avec la collaboration de Bernard Billier, Roger Bonijoly, Jean-Pierre Chevrier et al. ;.
Bonne journée.
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