Arbres cauliflores
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 18/11/2019 à 13h04
932 vues
Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir pourquoi certains arbres sont cauliflores. Quels avantages cela a pu présenter au cours de l'évolution ? Ou bien au contraire, quels inconvénients, ce qui expliquerait que la plupart des arbres ne sont pas cauliflores ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 20/11/2019 à 13h32
Bonjour,
La cauliflorie est la caractéristique de certains arbres, généralement tropicaux, qui portent leurs fleurs et fruits directement sur le tronc ou sur les branches (on parle alors de ramiflorie) plutôt que sur les tiges. Le cacaoyer et l’arbre de Judée sont des exemples de plantes cauliflores.
La cauliflorie est particulièrement adaptée à la pollinisation par les chauves-souris (chéiroptérogamie).
Voici les explications que nous trouvons dans diverses sources :
« Le plus souvent, l’inflorescence se forme sur une tige jeune, soit au sommet de celle-ci comme chez la digitale pourpre, soit à l’aisselle d’une feuille tel un rameau latéral. Plus rarement, les fleurs ou inflorescences se forment directement sur des troncs âgés d’arbres ou sur des branches : on parle respectivement de cauliflorie ou de ramiflorie. Ce type de floraison résulte soit de l’activité tardive de bourgeons profondément enfouis sous l’écorce ou de rameaux très courts croissant très lentement sur les branches jeunes et ne fleurissant qu’au bout de nombreuses années. De ce fait, les fruits de ces arbres se retrouvent accrochés directement sur les troncs : l’exemple le plus célèbre reste le cacaoyer (Theobroma cacao) avec les grappes de cabosses pendant du tronc. La cauliflorie caractérise des arbres et arbustes tropicaux appartenant à diverses familles non parentes entre elles : la plupart des espèces concernées, mais pas toutes, sont pollinisées par des chauves-souris qui disposent d’un accès facile aux fleurs sans l’obstacle du feuillage. Près de nous, dans le Bassin méditerranéen, le caroubier (Ceratonia siliqua) et l’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) présentent aussi de telles inflorescences cauliflores. Ce sont des reliques de la riche flore d’affinités tropicales qui peuplait le Sud de l’Europe au cours de la seconde moitié de l’ère tertiaire vers – 25 millions d’années, sous un climat plus chaud et sec que le climat actuel, flore qui a été décimée par les dernières glaciations.
Source : La planète fleurs / Gérard Guillot
Nombreuses sont les fleurs à dépendre des chauves-souris, animaux particulièrement abondants sous les tropiques et dont beaucoup d'espèces sont frugivores et nectarivores. Des arbres comme les Bombacacées, famille à laquelle appartient le baobab, ont développé, au cours de l'évolution, des fleurs jaune pâle ou blanches qui s'épanouissent la nuit à la surface de la canopée pour éviter que les chauves-souris ne s'abîment les ailes en pénétrant l'inextricable entrelacs de branchages. En outre, ces fleurs sécrètent un nectar visqueux qui dégage une forte odeur aigre et acide, véritable signalisation pour les mammifères ailés. D'autres espèces végétales ont opté pour la cauliflorie, une floraison et fructification à même le tronc, situation idéale pour les oiseaux et chiroptères qui n'ont pas à se faufiler dans le dédale des branches.
Source : Milieu équatorial, Encyclopaedia Universalis
« La liste est longue des caractères de formes ou de dimensions, des organes ou encore des agencements structuraux révélant l’origine tropicale d’une plante. […]
- La cauliflorie – floraison sur le vieux bois des branches et des troncs […] – est rare aux latitudes moyennes (arbre de Judée, caroubier…) et fréquente entre les tropiques (Trichoscypha, Baccaurea, Ficus…). Des fleurs apparaissent sur les feuilles (Phyllobotryon…) […]. Des fleurs dont les dimensions, les couleurs, le parfum et l’accessibilité sont autant d’adaptations à la pollinisation par des vertébrés, oiseaux, chauves-souris ou primates (Isertia, Adansonia, Durio, Ravenala…) […]. »
Source : La condition tropicale : une histoire naturelle, économique et sociale des basses latitudes Francis Hallé
Bonne journée.
La cauliflorie est la caractéristique de certains arbres, généralement tropicaux, qui portent leurs fleurs et fruits directement sur le tronc ou sur les branches (on parle alors de ramiflorie) plutôt que sur les tiges. Le cacaoyer et l’arbre de Judée sont des exemples de plantes cauliflores.
La cauliflorie est particulièrement adaptée à la pollinisation par les chauves-souris (chéiroptérogamie).
Voici les explications que nous trouvons dans diverses sources :
« Le plus souvent, l’inflorescence se forme sur une tige jeune, soit au sommet de celle-ci comme chez la digitale pourpre, soit à l’aisselle d’une feuille tel un rameau latéral. Plus rarement, les fleurs ou inflorescences se forment directement sur des troncs âgés d’arbres ou sur des branches : on parle respectivement de cauliflorie ou de ramiflorie. Ce type de floraison résulte soit de l’activité tardive de bourgeons profondément enfouis sous l’écorce ou de rameaux très courts croissant très lentement sur les branches jeunes et ne fleurissant qu’au bout de nombreuses années. De ce fait, les fruits de ces arbres se retrouvent accrochés directement sur les troncs : l’exemple le plus célèbre reste le cacaoyer (Theobroma cacao) avec les grappes de cabosses pendant du tronc. La cauliflorie caractérise des arbres et arbustes tropicaux appartenant à diverses familles non parentes entre elles : la plupart des espèces concernées, mais pas toutes, sont pollinisées par des chauves-souris qui disposent d’un accès facile aux fleurs sans l’obstacle du feuillage. Près de nous, dans le Bassin méditerranéen, le caroubier (Ceratonia siliqua) et l’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) présentent aussi de telles inflorescences cauliflores. Ce sont des reliques de la riche flore d’affinités tropicales qui peuplait le Sud de l’Europe au cours de la seconde moitié de l’ère tertiaire vers – 25 millions d’années, sous un climat plus chaud et sec que le climat actuel, flore qui a été décimée par les dernières glaciations.
Source : La planète fleurs / Gérard Guillot
Nombreuses sont les fleurs à dépendre des chauves-souris, animaux particulièrement abondants sous les tropiques et dont beaucoup d'espèces sont frugivores et nectarivores. Des arbres comme les Bombacacées, famille à laquelle appartient le baobab, ont développé, au cours de l'évolution, des fleurs jaune pâle ou blanches qui s'épanouissent la nuit à la surface de la canopée pour éviter que les chauves-souris ne s'abîment les ailes en pénétrant l'inextricable entrelacs de branchages. En outre, ces fleurs sécrètent un nectar visqueux qui dégage une forte odeur aigre et acide, véritable signalisation pour les mammifères ailés. D'autres espèces végétales ont opté pour la cauliflorie, une floraison et fructification à même le tronc, situation idéale pour les oiseaux et chiroptères qui n'ont pas à se faufiler dans le dédale des branches.
Source : Milieu équatorial, Encyclopaedia Universalis
« La liste est longue des caractères de formes ou de dimensions, des organes ou encore des agencements structuraux révélant l’origine tropicale d’une plante. […]
- La cauliflorie – floraison sur le vieux bois des branches et des troncs […] – est rare aux latitudes moyennes (arbre de Judée, caroubier…) et fréquente entre les tropiques (Trichoscypha, Baccaurea, Ficus…). Des fleurs apparaissent sur les feuilles (Phyllobotryon…) […]. Des fleurs dont les dimensions, les couleurs, le parfum et l’accessibilité sont autant d’adaptations à la pollinisation par des vertébrés, oiseaux, chauves-souris ou primates (Isertia, Adansonia, Durio, Ravenala…) […]. »
Source : La condition tropicale : une histoire naturelle, économique et sociale des basses latitudes Francis Hallé
Bonne journée.
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