Répercution des vibrations sonores sur le corps humain
SANTÉ
+ DE 2 ANS
Le 12/12/2019 à 22h01
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Question d'origine :
Etant donné que le corps humain est composé à 65% d'eau environ, je m'interroge sur les répercussions des vibrations somores (musique ou même fréquences vibratoires écoutées au casque notamment) dans le corps, sur les organes, dans les organes et également les tensions et éventuellement les "tumeurs". Des tests ont'ils été effectué en la matière et dans la.positive Existe-t-il des etudes qui repertorient ces effets ? Merci de votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 14/12/2019 à 10h20
Bonjour,
Vous vous interrogez sur les effets des vibrations sonores sur le corps humain. Nous n'avons pas trouvé d’études, validées et reconnues par la communauté scientifique, concernant une relation de cause à effets entre l’eau contenue dans le corps humain et les vibrations sonores. Il n’y en a pas non plus concernant les thérapies alternatives comme la morathérapie, la biorésonance, la sonothérapie, les soins par les bols tibétains… En revanche, il en existe sur les effets de la musique sur le cerveau, sur la psychoacoustique, ainsi que sur les pathologies liées à l’utilisation d’outils de travail vibrants. Par ailleurs, nous n’avons trouvé aucune mention de tumeurs directement liées à des vibrations. Dans un premier temps, nous allons tout d’abord aborder les thérapies alternatives basées sur le son et les vibrations, nous continuerons ensuite, dans un second temps, sur les vibrations sonores et les vibrations non sonores.
Mais tout d’abord, de brèves définitions du mot vibration, de Wikipedia et du CNRTL :
Mouvement, état d'un corps qui vibre; effet sonore qui en résulte.
PHYS. ,,Mouvement autour d'une position d'équilibre des particules d'un milieu élastique (vibrations acoustiques) ou d'un système matériel élastique (vibrations mécaniques)`
- La médecine vibrationnelle décrite par les québécois à travers le site sceptiques.qc.ca
- La sonothérapie vue par le site marieclaire.fr
- La biorésonance par wikipedia
- Description de la morathérapie par un thérapeute suisse
- La morathérapie (en deuxième partie d’un article sur la médecine quantique) sur le site pseudo-sciences.org, dont voici un extrait :
Le cas de la Morathérapie :
J’en profite pour faire un petit détour du côté de la Morathérapie, à titre d’exemple d’une approche pseudo-thérapeutique relevant de la MQ. Les syllabes Mo et Ra font référence aux premières lettres des concepteurs de la méthode, Franz Morel et Erich Rasche. L’aspect scientifique de celle-ci est souligné par l’utilisation de "nouvelles technologies basées sur l’électronique et l’informatique", ce qui se traduit par l’usage d’un appareil fatalement sophistiqué, l’appareil MORA, décliné en plusieurs modèles, assez coûteux, que l’on peut commander sur Internet.
Comment se déroule une séance de Morathérapie ? Selon un témoignage que j’ai pu recueillir d’une pratiquante assidue, elle débute par un diagnostic général effectué en plaçant des sondes en laiton sur différents points d’acupuncture, reliées à un appareil "de type Geiger", afin d’évaluer l’équilibre de divers organes. Les aiguilles de cadrans permettent de quantifier certains déséquilibres, lesquels peuvent être corrigés après prescription d’huiles essentielles. Des voyants lumineux affichent les "bandes de fréquence" correspondant à différents aspects (cancer, psychisme, bactéries, "microvirus", génétique). En cas de fréquence anormale, de l’eau de source est "irradiée" avec une "bande de fréquence inversée", produisant une solution thérapeutique, le morasol. Ainsi, l’appareil MORA a détecté chez mon interlocutrice, dans la partie "génétique", une bande de fréquence trahissant un potentiel à déclarer un cancer de l’ovaire. Le "nettoyage" qui a suivi démontrerait tout l’intérêt de la morathérapie, celle de permettre la détection d’une maladie et d’y remédier avant qu’elle ne se manifeste.
Se déclarant cartésienne – pharmacienne de profession - et ouverte, mon interlocutrice compte devenir à son tour morathérapeute, en se formant, avec d’autres, auprès de celui qui lui a prodigué ses "soins" durant pas moins de quinze années. Le formateur n’est pas un inconnu : médecin psychiatre, depuis peu à la retraite, il est l’auteur d’un livre Les nouvelles voies de la guérison psychique, au sous-titre évocateur : De la médecine chinoise à la médecine quantique.
En guise de bilan, nous avons pu constater que les promoteurs de la MQ recherchent une certaine légitimité scientifique. Incompétents en physique quantique, ils se contentent d’un « vernis » suffisant à contenter ceux qui leur sont acquis. Cela conduit à un travestissement de termes scientifiques (dualité onde-corpuscule, énergie,…) au sein d’un jargon (performatif) qui ne connaît guère de limite. Des écoles relevant de la MQ sont en apparence bien implantées (au moins sur le web) et s’adressent à un public relativement « éduqué » qui sans doute croit sincèrement au discours qui leur est distillé. Au-delà de cette vitrine qui entretient l’apparence de l’officiel, la pratique est exercée et transmise de façon officieuse, alimentant un business apparemment lucratif (appareillages, formations,…).
- Un article du site du magazine Psychologies autour des effets de la musique sur le cerveau et le corps humain. Une partie est consacrée aux vibrations dont voici un extrait :
Des vibrations qui soignent
En partant de ce principe, le chercheur français Fabien Maman, fondateur de l’Académie de tama-do (la « voie de l’âme » en japonais) à Londres, a fait sa propre synthèse de l’univers vibratoire (sons, couleurs, odeurs, mouvements) et a mis au point une technique très originale : pour soigner, il pose des diapasons – ces petites fourches qui servent à accorder les instruments – directement sur les points d’acupuncture. Les vibrations courent le long des muscles, des nerfs, des os… et « raccordent » notre corps et nos énergies.
Hélène d’Hennezel, musicothérapeute formée au tama-do, travaille aussi avec des sourds : « Leurs oreilles ne fonctionnent plus mais leur corps entend les messages qui lui sont envoyés. Au cours de certaines séances, j’arrive presque à voir le parcours des ondes sonores tant leur présence est palpable. »
Voilà pourquoi certaines fréquences musicales – ou des sons de notre environnement quotidien – entrent en résonance avec celles de notre système nerveux et procurent une sensation d’apaisement, de bien-être. Tandis que d’autres vibrations entrent en conflit avec nos fréquences intérieures provoquant des « fausses notes » qui malmènent notre système nerveux. Ce phénomène physique explique aussi l’effet calmant des musiques dites de relaxation : les rythmes du cerveau s’adaptent à ceux de la musique, ralentissent leur intensité et nous font parfois plonger dans un profond sommeil.
- Un extrait du travail de mémoire d’un étudiant en pharmacologie sur Les ondes sonores et leurs impacts sur la santé de Florent Delcros, dont voici un extrait :
L’urbanisation, l’industrialisation, la croissance économique et la motorisation sont les grands moteurs des sociétés de consommation ainsi que les plus grandes sources de nuisances sonores. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), deux français sur trois considèrent être victimes de nuisances sonores. De la simple gêne à des conséquences sur la santé bien plus traumatisantes et handicapantes, les nuisances sonores impacts de façon significative la qualité de vie des populations. La réduction de ces nuisances est devenue durant la dernière décennie un enjeu majeur de santé public dans la majorité des pays développés et en voie de développement. L’OMS considère qu’1,1 milliard de personnes dans le monde entre 12 et 35 ans seraient concernées par un risque de déficience auditive consécutif à l’utilisation excessive de dispositifs audio tels que les smartphones ou à des activités de loisir de niveaux sonores excessifs. (1)
En 2001, une étude réalisée par le Commissariat Général du Plan (CGP) estime le coût du préjudice imputable au bruit en France à 3,43 milliards d’euros. Ces études s’appuient sur le prix que les riverains sont prêts à mettre pour obtenir un « confort auditif ». Somme à laquelle peut s’ajouter les dépenses de la sécurité sociale concernant la surconsommation de médicaments et la dégradation de l’état psychique et physique des populations exposées au bruit.
La nocivité des sons
Contrairement à la gêne, le degré de nocivité d’un son dépend de ses caractéristiques physiques. Le niveau sonore, la durée et l’impulsivité d’un son conditionnent sa nocivité. En effet, l’oreille n’est pas adaptée pour supporter des sons de niveaux sonores supérieurs à 85 dB(A) qui sont émis, pour la plupart d’activité humaine. A ce niveau sonore, la nocivité intervient après plusieurs années d’expositions. Ce cas d’exposition est le plus fréquemment rencontré en milieux professionnels. A partir de 100 dB(A), les lésions du système auditif apparaissent plus rapidement et s’aggravent avec un temps d’exposition prolongé. Pour exemple, l’OMS définit un son comme étant dangereux lorsque le niveau sonore atteint les 85 dB(A) sur un temps d’exposition de 8 heures ou lorsqu’il est supérieur à 100 dB(A) pendant 15 minutes. [pour les temps d’exposition selon les décibels voir tableau page 67 du document]
Plus un son est impulsif et plus il est toxique, contrairement au son continu régulé partiellement par le reflexe stapédien. Cependant, cette contraction du muscle stapédien est limitée dans le temps et fonctionne principalement avec les basses fréquences. Elle est de 7 secondes à 121 dB, 1 minute 52 secondes à 109 dB et d’environ 15 minutes à 100 dB. (45)
De plus, la fréquence et la pureté d’un son ont une incidence sur sa nocivité. Plus un son possède une fréquence élevée, plus il sera nocif. Il en est de même pour sa pureté. La fréquence la plus toxique est aux alentours de 4 kHz, là où la sensibilité de la cochlée est la plus grande.
[Vous pourrez retrouver d’autres informations à partir de la page 70 du document :]
Les conséquences du bruit sur la santé
La fatigue auditive ou hypoacousie réversible
La surdité traumatique ou hypoacousie
La rupture du tympan
La luxation des osselets
Les acouphènes
Les hyperacousies
- dans la revue Acoustique et technique : Perception des vibrations de E. Parizet de l’INSA. Un article de 2019, assez accessible et bien construit sur les effets des vibrations sonores et non sonores sur le corps humain. L’auteur précise qu’il y a, en effet, peu d’études sur le sujets des vibrations sonores, contrairement aux vibrations physiques étudiées dans le cadre de pathologies dues au travail, voici un extrait :
A niveaux et durées d’exposition élevés, les vibrations sont, comme le bruit, dangereuses pour la santé. Des conducteurs d’engin de chantiers peuvent, par exemple, développer des pathologies dorsales dont certaines sont reconnues comme maladies professionnelles. Cet important risque sanitaire a justifié la conduite de nombreuses études ayant permis de proposer des indicateurs d’exposition normalisés ([1] pour le corps entier et [2] pour les vibrations transmises au système main-bras par des machines) et des valeurs réglementaires dans de telles situations [3]. En revanche, pour les niveaux vibratoires usuels mesurés dans des bâtiments ou dans des véhicules de transport (automobiles par exemple), la problématique est plutôt celle du confort. Ce document est une revue bibliographique des connaissances dans ce domaine, en se limitant au cas de vibrations transmises à l’ensemble du corps. On s’intéressera donc à des phénomènes de fréquences schématiquement comprises entre 1 et 50 Hz, plage dans laquelle on trouve l’essentiel des stimuli vibratoires ressentis dans un bâtiment. Les fréquences plus basses sont typiques du mal des transports (en bateau ou en voiture) et celles plus élevées concernent surtout les vibrations transmises au système main-bras (cas de personnes travaillant avec des outils électriques ou pneumatiques, qui pose également de vrais problèmes de santé) [4].
Le parallèle sera souvent fait avec la psycho-acoustique : on verra que, dans le domaine des vibrations, de nombreuses questions restent ouvertes.
Les organes permettant la détection sensorielle des vibrations sont nombreux. Ils peuvent être organisés en trois catégories principales : - le système vestibulaire de l’oreille interne, comprenant les canaux semi-circulaires (plus spécialisés dans la détection des accélérations angulaires) et les organes otolithiques (pour la détection des accélérations linéaires). Les mécanismes de codage des informations sont similaires à ceux existant dans la cochlée (cellules ciliées transformant des déformations de leurs stéréocils en signaux nerveux transmis au système nerveux central); - les capteurs de la peau : corpuscules de Meissner, de Ruffini et de Pacini, situés à différentes positions de l’épiderme ou du derme. Ils sont sensibles à des stimulations de caractéristiques différentes; - enfin, d’autres capteurs du système proprioceptif général : des corpuscules de Ruffini et de Pacini sont présents dans les muscles et les tendons du corps. Cependant, la perception de vibrations peut aussi provenir d’organes sensoriels spécialisés pour d’autres types de stimuli. Voir des objets vibrer, ou entendre le bruit issu de ces vibrations participe à cette perception. La perception d’un phénomène vibratoire va donc utiliser des informations sensorielles provenant d’organes très divers.
- Une thèse autour del’impact des vibrations sur le corps humain d’un étudiant de l’INSA. Très technique et très orientée ingénieur, elle est cependant intéressante pour ces quelques extraits qui replacent le contexte :
Les vibrations de fréquence basse (1-20 Hz) provoquent des douleurs de dos (lombago) lombosciatique, hernies du disque, des maladies qui peuvent survenir après un certain temps d'exposition aux vibrations.
Les vibrations de fréquences très basses (inférieures à 1 Hz) dues à l'action des variations d'accélération sur le labyrinthe de l'oreille interne, produisent des déséquilibres et des sensations de vomissement (mal de mer, de véhicule, d’avion etc.).
Les vibrations mécaniques qui agissent sur le corps humain peuvent produire:
- la diminution de l'activité physique et intellectuelle;
- des dommages mécaniques (os cassés, des dommages aux poumons);
- des phénomènes subjectifs (gêne, douleur et peur).
L’exposition de courte durée aux vibrations a comme effets:
- l’épuisement plus rapide;
- le manque de concentration;
- l’aggravation des troubles de la vision.
L'exposition à court terme aux vibrations a comme conséquences:
- des troubles musculo-squelettiques – notamment des problèmes de la colonne vertébrale;
- des affections de la circulation sanguine, notamment aux doigts.
[…]
Il existe beaucoup de récepteurs dans l’être humain qui réagissent aux
vibrations: la partie du corps qui est en contact avec la surface vibrante, l'intérieur du corps où se transmettent les vibrations (les récepteurs de la peau, suivis par les systèmes et les centres récepteurs dans différents tissus), l’appareil auditif qui réagit aux vibrations quand elles agissent sur le corps entier.
Toute partie du corps peut être affectée par l'exposition à une quantité suffisamment importante de vibrations (les parties du corps qui seront affectées le plus probablement pendant l'exposition aux vibrations à action générale sont influencées par la distribution dans le corps des vibrations, cette répartition dépendant de la fréquence et de la direction des vibrations et du mode de couplage du corps à la source de vibration).
L’interférence des vibrations avec l’activité déposée (par exemple l’écriture ou la lecture) peut être parfois considérée comme une cause/une source de d’inconfort. Les effets dépendent de la nature de cette activité.
[…]
Les vibrations mécaniques qui sont transmises sur l'homme ont une action nocive complexe, affectant la santé de l’homme par les effets physiques et pathologiques. […] Les plus importants effets produits par l'action des vibrations sont de nature : physiologique, mécanique, thermique. Les deux derniers sont dominants.
[…]
La plupart des études ont comme base les effets indésirables provoqués par les vibrations sur l’organisme, mais les vibrations ne sont pas toujours une source d'agacement. Par exemple, les effets bénéfiques des
vibrations sont utilisés à la construction des appareils médicaux (de dialyse, de massage etc.
- Etude des vibrations sur la perte de masse osseuse (ostéoporose) du magazine femme actuelle : La vibration du corps, aussi efficace que l'exercice régulier ?
- Une thèse en accès restreint : Les effets des vibrations corps entier sur l’appareil musculosquelettique : efficacité ou science-fiction ? : De l’étude animale à l’essai clinique par Marion Pasqualini (Mourier). Vous pouvez éventuellement vous la procurer auprès des bibliothèques universitaires.
- Effets sur la santé des vibrations transmises à l’ensemble du corps humain du magazine Hygiène et santé au travail
- Risques professionnels des vibrations transmises à l’ensemble du corps de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité)
Cordialement,
L’équipe de la Médiathèque du Bachut Santé .
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