Question d'origine :
La Force est un concept central de l'univers Starwars. Elle viendrait de micro-organismes, les midi=chloriens. D'où viennent ce terme, et cette idée ? Y a-t-il une pensée ou une analyse philosophique de la Force ? Est-elle inspirée du taoïsme ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/01/2020 à 15h27
Bonjour,
Dans Faire des sciences avec Star Wars [Livre] Roland Lehoucq fait remarquer que les fameuxmidichloriens sont une invention de George Lucas. Voici comment il tente de faire le point sur leur nature biologique :
« Pour commencer, notons que les midichloriens ne peuvent être des virus car ceux-ci sont plutôt considérés comme des parasites intracellulaires, alors que la définition de Qui-Gon est claire : les midichloriens sont des symbiotes. Pour tenter de préciser leur nature, remarquons que le mot « midichlorien », forgé par Lucas, semble être un assemblage des mots « mitochondrie » et « chloroplaste », qui sont deux organites, c’est-à-dire deux structures spécialisées des cellules terriennes. La mitochondrie, dont la taille est généralement de l’ordre de quelques millionièmes de mètres, récupère l’énergie fournie par les nutriments et la stocke sous forme de molécules d’ATP (adénosine triphosphate). La mitochondrie est donc l’usine énergétique des cellules à noyau, dites eucaryotes, aussi bien animales que végétales. En revanche, le chloroplaste est un organite spécifique des cellules végétales qui capte la lumière grâce à la chlorophylle qu’il contient. Le chloroplaste est donc à l’origine de la photosynthèse et joue un rôle important dans la transformation du carbone atmosphérique (gaz carbonique) en carbone organique (sucre). La fait que mitochondrie et chloroplaste possèdent leur propre ADN suggère une origine exogène : ces organites seraient en effet les lointains cousins ou descendants de bactéries qui auraient été « adoptées » (et non phagocytées), voici 1,5 à 2 milliards d’années, par des cellules alors procaryotes (sans noyau) et dans lesquelles elles finirent par vivre en symbiose. Cette hypothèse de l’endosymbiose, publiée en 1967, a été appuyée par la découverte de l’ADN spécifique des mitochondries en 1980. Mais, même s’ils semblent partager des propriétés symbiotiques identiques aux organites connus sur Terre, la définition donnée par Qui-Gon Jinn suggère bien que les midichloriens sont des organismes à part entière et non des organites. On pourrait même mes considérer comme des organismes mutagènes et, du point de vue microbiologique, les Jedi seraient alors des individus « porteurs », voire « vecteurs » si les midichloriens peuvent passer d’un Jedi à l’autre. Une simple sérologie permettrait alors d’identifier le stade de contamination, voire le degré de contagion ! »
Cette dernière hypothèse semble être confirmée par le fait que le taux de midichlorien est mesurée chez l’aspirant-Jedi par prélèvement sanguin, mais l’affaire est plus complexe, puisque le conseil des Jedi, se demandant si Anakin Skywalker, du fait de son taux exceptionnel, ne serait pas un être créé de toutes pièces par les midichloriens pour ramener l’équilibre dans la force font implicitement dudit Anakin un super-organisme, les midichloriens étant alors à l’image de certaines méduses qui vivent collées les unes aux autres pour former un individu géant…
Ce n’est pas tout : l’auteur fait également remarquer que la répartition des Jedi sur de nombreuses espèces et planètes implique que les midichloriens soient extrêmophiles (pouvant survivre dans des condition très variables, y compris le vide sidéral), à l’instar de certaines bactéries terriennes (très près de nous, Escherida coli, une de nos bactéries intestinales, pourrait d’ailleurs résister sur Mars). A vrai dire, leur aire de répartition est si vaste qu’on peut même imaginer qu’il puisse s’agir de nos aïeux à tous :
« Et si l’ancêtre commun à toute forme de vie, le fameux LUCA (acronyme de Last Universal Common Ancestor ), organisme archaïque hypothétique âgé de 3,6 à 4,1 milliards d’années, était un midichlorien ? »
Nous vous laissons former votre opinion à partie de ces hypothèses et abordons les influences philosophiques possible de George Lucas.
Dans Star Wars, la philo contre-attaque [Livre] : la saga décryptée, Gilles Vervisch compare la conception du karma diffusée par Taisen Deshimaru (1914-1982), propagateur du zen en France, avec « la philosophie orientale et plus ou moins taoïste qu’il y a dans Star Wars . » Il ajoute :
« [Dans Star wars le destin n’est pas si implacable que ça, et n’empêche pas d’avoir le choix. Taisen Deshimaru dit à peu près la même chose : « La notion de karma n’exclut pas la possibilité d’échapper à son destin. » C’est que le karma ne ressemble pas tout à fait au destin au sens où on peut l’entendre dans la philosophie occidentale en général, et dans la philosophie stoïcienne en particulier. D’ailleurs, il commence par rappeler que dans le Bouddhisme ou l’hindouisme, il n’y a pas de Dieu comme dans la religion occidentale. Il s’agit plutôt d’une « puissance cosmique fondamentale » ou « force cosmique » : « Nous en sommes tous les fils, nous faisons partie du Tout cosmique. » Tiens, tiens, ça rappelle quelque chose et ce que Ben Kenobi dit à Luke de la « Force » à leur première rencontre : « C’est un champ d’énergie créé par tout être vivant. Elle nous entoure et nous pénètre. Elle relie la galaxie tout entière. » »
Cette force ressemble à s’y méprendre au tao, « Principe régulateur de l'Univers, et par extension le système absolu de la perfection en toute chose » comme le définit l’Encyclopaedia universalis. Ce que ne manque pas de noter le philosophe Frédéric Ducarme dans Le Monde :
« Parmi toutes les traditions philosophiques auxquelles on a rattaché cette Force de Star Wars , le taoïsme est sans doute la source la plus probable. Cette synthèse entre le chevalier et la force de la nature est la « voie », le Tao qu'il faut découvrir pour le maîtriser en fusionnant avec lui; le terme « tao » a d'ailleurs, lui aussi, une connotation guerrière, puisqu'il est le suffixe des arts martiaux japonais, nipponisé en - do . La voie de la maîtrise de la force ( aï-ki-do ), la maîtrise de soi et l'initiation guerrière forment une même entité, qui se ressent dans les sentences laconiques de maître Yoda (très inspirées du Tao-te-king de Lao Tseu). »
Cependant, comme le dit l’article d’Universalis, il s’agit là d’ « un sujet de spéculation commun à tous les penseurs de la Chine ancienne et non l'apanage exclusif des mystiques auxquels, par la suite, on a donné le nom de taoïstes ». Gilles Verlisch, dans l’ouvrage précité, montre que cette conception cosmique structure également le bouddhisme, et par là deux dimensions de la voie du samouraï, le zen et le budo :
« A l’origine, le zen fait partie du bouddhisme venu de l’Inde. C’est un moine bouddhiste, le mythique Bodhidharma, qui l’a introduit en Chine au Vie siècle. El c’est vers le XIIIe siècle qu’il est arrivé dans un Japon dominé par les samouraïs. De cette histoire et de ce mélange est né le bushido, « la voie du guerrier », qui associe le zen aux arts martiaux, et dont la forme « canonique » a été gravée dans le marbre par les fameux maîtres de sabre comme Yagyû Munenori et Miyamoto Musashi :
A vrai dire, il semble difficile de déterminer si Musashi a étudié le zen pour maîtriser l’art de la guerre, ou l’art de la guerre pour maîtriser le zen.
C’est bien ce mélange qu’on retrouve dans Star wars : d’abord, avec tous ces noms d’inspiration indienne (Padawan), chinoise (Qui-Gon Jinn) et japonaise (Obi-Wan Kenobi). Puis, le mot zen vient du chinois t’chan , qui vient lui-même du sanskrit dyhana . Mais c’est surtout Yoda qui incarne le mieux cette combinaison : tout à la fois moine bouddhiste et guerrier, il serait en partie inspiré du personnage de Shimada, le chef des samouraïs dans Les Sept samouraïs . »
Ce qui n’est pas un hasard, tant l’œuvre de Kurosawa est une influence forte de la saga : l’ouvrage Il était une fois "La guerre des étoiles" [Livre] : la galaxie George Lucas / Fabrice Labrousse et Francis Schall rapporte des propos de George Lucas dans lesquels le réalisateur revendique sa dette vis-à-vis du cinéaste japonais, soulignant notamment que le prologue de l’épisode IV est une citation de la première séquence de La Forteresse cachée… la fascination de Lucas pour l’Asie se retrouve d’ailleurs dans les combats de sabre, le design du casque de Dark Vador, les kimonos, ou même l’appellation de Jedi :
« Ce terme vient très probablement du japonais jedai […] mot qu’on trouve en particulier dans l’expression jidai-geki signifiant « théâtre historique », désignant dans le cinéma du Pays du Soleil Levant les films traitant de sujets historiques se déroulant avant l’ère Meiji […] (notons au passage que dans le même ordre d’influence, en japonais obi désigne une longue et large ceinture et ken-obi signifie littéralement sabre-ceinture . »
Evidemment, ce n’est qu’une des influences de Lucas : les mêmes sources ne font aucun mystère de l’aspect composite de l’inspiration de celui-ci, allant du moyen-âge occidental, au western, au péplum, au comics… et évidemment au space-opera.
Pour aller plus loin :
- Star Wars [Livre] : anatomie d'une saga / Laurent Jullier
- "Star wars", le retour de la philo [Livre] / Gilles Vervisch
- Le rebelle et l'empereur [Livre] : étude sur Star Wars / coordonné par Pierre Berthomieu ; Sylvain Angiboust, Christophe Beney Renan Cros... [et al.]
Bonnes lectures.
Dans Faire des sciences avec Star Wars [Livre] Roland Lehoucq fait remarquer que les fameux
« Pour commencer, notons que les midichloriens ne peuvent être des virus car ceux-ci sont plutôt considérés comme des parasites intracellulaires, alors que la définition de Qui-Gon est claire : les midichloriens sont des symbiotes. Pour tenter de préciser leur nature, remarquons que le mot « midichlorien », forgé par Lucas, semble être un assemblage des mots « mitochondrie » et « chloroplaste », qui sont deux organites, c’est-à-dire deux structures spécialisées des cellules terriennes. La mitochondrie, dont la taille est généralement de l’ordre de quelques millionièmes de mètres, récupère l’énergie fournie par les nutriments et la stocke sous forme de molécules d’ATP (adénosine triphosphate). La mitochondrie est donc l’usine énergétique des cellules à noyau, dites eucaryotes, aussi bien animales que végétales. En revanche, le chloroplaste est un organite spécifique des cellules végétales qui capte la lumière grâce à la chlorophylle qu’il contient. Le chloroplaste est donc à l’origine de la photosynthèse et joue un rôle important dans la transformation du carbone atmosphérique (gaz carbonique) en carbone organique (sucre). La fait que mitochondrie et chloroplaste possèdent leur propre ADN suggère une origine exogène : ces organites seraient en effet les lointains cousins ou descendants de bactéries qui auraient été « adoptées » (et non phagocytées), voici 1,5 à 2 milliards d’années, par des cellules alors procaryotes (sans noyau) et dans lesquelles elles finirent par vivre en symbiose. Cette hypothèse de l’endosymbiose, publiée en 1967, a été appuyée par la découverte de l’ADN spécifique des mitochondries en 1980. Mais, même s’ils semblent partager des propriétés symbiotiques identiques aux organites connus sur Terre, la définition donnée par Qui-Gon Jinn suggère bien que les midichloriens sont des organismes à part entière et non des organites. On pourrait même mes considérer comme des organismes mutagènes et, du point de vue microbiologique, les Jedi seraient alors des individus « porteurs », voire « vecteurs » si les midichloriens peuvent passer d’un Jedi à l’autre. Une simple sérologie permettrait alors d’identifier le stade de contamination, voire le degré de contagion ! »
Cette dernière hypothèse semble être confirmée par le fait que le taux de midichlorien est mesurée chez l’aspirant-Jedi par prélèvement sanguin, mais l’affaire est plus complexe, puisque le conseil des Jedi, se demandant si Anakin Skywalker, du fait de son taux exceptionnel, ne serait pas un être créé de toutes pièces par les midichloriens pour ramener l’équilibre dans la force font implicitement dudit Anakin un super-organisme, les midichloriens étant alors à l’image de certaines méduses qui vivent collées les unes aux autres pour former un individu géant…
Ce n’est pas tout : l’auteur fait également remarquer que la répartition des Jedi sur de nombreuses espèces et planètes implique que les midichloriens soient extrêmophiles (pouvant survivre dans des condition très variables, y compris le vide sidéral), à l’instar de certaines bactéries terriennes (très près de nous, Escherida coli, une de nos bactéries intestinales, pourrait d’ailleurs résister sur Mars). A vrai dire, leur aire de répartition est si vaste qu’on peut même imaginer qu’il puisse s’agir de nos aïeux à tous :
« Et si l’ancêtre commun à toute forme de vie, le fameux LUCA (acronyme de Last Universal Common Ancestor ), organisme archaïque hypothétique âgé de 3,6 à 4,1 milliards d’années, était un midichlorien ? »
Nous vous laissons former votre opinion à partie de ces hypothèses et abordons les influences philosophiques possible de George Lucas.
Dans Star Wars, la philo contre-attaque [Livre] : la saga décryptée, Gilles Vervisch compare la conception du karma diffusée par Taisen Deshimaru (1914-1982), propagateur du zen en France, avec « la philosophie orientale et plus ou moins taoïste qu’il y a dans Star Wars . » Il ajoute :
« [Dans Star wars le destin n’est pas si implacable que ça, et n’empêche pas d’avoir le choix. Taisen Deshimaru dit à peu près la même chose : « La notion de karma n’exclut pas la possibilité d’échapper à son destin. » C’est que le karma ne ressemble pas tout à fait au destin au sens où on peut l’entendre dans la philosophie occidentale en général, et dans la philosophie stoïcienne en particulier. D’ailleurs, il commence par rappeler que dans le Bouddhisme ou l’hindouisme, il n’y a pas de Dieu comme dans la religion occidentale. Il s’agit plutôt d’une « puissance cosmique fondamentale » ou « force cosmique » : « Nous en sommes tous les fils, nous faisons partie du Tout cosmique. » Tiens, tiens, ça rappelle quelque chose et ce que Ben Kenobi dit à Luke de la « Force » à leur première rencontre : « C’est un champ d’énergie créé par tout être vivant. Elle nous entoure et nous pénètre. Elle relie la galaxie tout entière. » »
Cette force ressemble à s’y méprendre au tao, « Principe régulateur de l'Univers, et par extension le système absolu de la perfection en toute chose » comme le définit l’Encyclopaedia universalis. Ce que ne manque pas de noter le philosophe Frédéric Ducarme dans Le Monde :
« Parmi toutes les traditions philosophiques auxquelles on a rattaché cette Force de Star Wars , le taoïsme est sans doute la source la plus probable. Cette synthèse entre le chevalier et la force de la nature est la « voie », le Tao qu'il faut découvrir pour le maîtriser en fusionnant avec lui; le terme « tao » a d'ailleurs, lui aussi, une connotation guerrière, puisqu'il est le suffixe des arts martiaux japonais, nipponisé en - do . La voie de la maîtrise de la force ( aï-ki-do ), la maîtrise de soi et l'initiation guerrière forment une même entité, qui se ressent dans les sentences laconiques de maître Yoda (très inspirées du Tao-te-king de Lao Tseu). »
Cependant, comme le dit l’article d’Universalis, il s’agit là d’ « un sujet de spéculation commun à tous les penseurs de la Chine ancienne et non l'apanage exclusif des mystiques auxquels, par la suite, on a donné le nom de taoïstes ». Gilles Verlisch, dans l’ouvrage précité, montre que cette conception cosmique structure également le bouddhisme, et par là deux dimensions de la voie du samouraï, le zen et le budo :
« A l’origine, le zen fait partie du bouddhisme venu de l’Inde. C’est un moine bouddhiste, le mythique Bodhidharma, qui l’a introduit en Chine au Vie siècle. El c’est vers le XIIIe siècle qu’il est arrivé dans un Japon dominé par les samouraïs. De cette histoire et de ce mélange est né le bushido, « la voie du guerrier », qui associe le zen aux arts martiaux, et dont la forme « canonique » a été gravée dans le marbre par les fameux maîtres de sabre comme Yagyû Munenori et Miyamoto Musashi :
A vrai dire, il semble difficile de déterminer si Musashi a étudié le zen pour maîtriser l’art de la guerre, ou l’art de la guerre pour maîtriser le zen.
C’est bien ce mélange qu’on retrouve dans Star wars : d’abord, avec tous ces noms d’inspiration indienne (Padawan), chinoise (Qui-Gon Jinn) et japonaise (Obi-Wan Kenobi). Puis, le mot zen vient du chinois t’chan , qui vient lui-même du sanskrit dyhana . Mais c’est surtout Yoda qui incarne le mieux cette combinaison : tout à la fois moine bouddhiste et guerrier, il serait en partie inspiré du personnage de Shimada, le chef des samouraïs dans Les Sept samouraïs . »
Ce qui n’est pas un hasard, tant l’œuvre de Kurosawa est une influence forte de la saga : l’ouvrage Il était une fois "La guerre des étoiles" [Livre] : la galaxie George Lucas / Fabrice Labrousse et Francis Schall rapporte des propos de George Lucas dans lesquels le réalisateur revendique sa dette vis-à-vis du cinéaste japonais, soulignant notamment que le prologue de l’épisode IV est une citation de la première séquence de La Forteresse cachée… la fascination de Lucas pour l’Asie se retrouve d’ailleurs dans les combats de sabre, le design du casque de Dark Vador, les kimonos, ou même l’appellation de Jedi :
« Ce terme vient très probablement du japonais jedai […] mot qu’on trouve en particulier dans l’expression jidai-geki signifiant « théâtre historique », désignant dans le cinéma du Pays du Soleil Levant les films traitant de sujets historiques se déroulant avant l’ère Meiji […] (notons au passage que dans le même ordre d’influence, en japonais obi désigne une longue et large ceinture et ken-obi signifie littéralement sabre-ceinture . »
Evidemment, ce n’est qu’une des influences de Lucas : les mêmes sources ne font aucun mystère de l’aspect composite de l’inspiration de celui-ci, allant du moyen-âge occidental, au western, au péplum, au comics… et évidemment au space-opera.
Pour aller plus loin :
- Star Wars [Livre] : anatomie d'une saga / Laurent Jullier
- "Star wars", le retour de la philo [Livre] / Gilles Vervisch
- Le rebelle et l'empereur [Livre] : étude sur Star Wars / coordonné par Pierre Berthomieu ; Sylvain Angiboust, Christophe Beney Renan Cros... [et al.]
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