Question d'origine :
Bonjour, je voudrais savoir combien de pont existaient à Lyon au Moyen-Age et leur noms? merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 21/01/2020 à 15h02
Bonjour,
Il semble que très peu de ponts existaient à Lyon au Moyen-Âge. Seul le pont de la Guillotière permettait de franchir le Rhône, et le Pont de pierre pour la Saône.
Jean Pelletier dans son ouvrage Ponts et quais de Lyon indique qu’il n’y a aucune certitude de l’emplacement et même de l’existence d’un pont sur le Rhône à l’époque gallo-romaine ; celui qui s’écroula au passage des Croisés menés par Philippe Auguste en 1190 est d’emplacement conjectural.
Sur la Saône, ce sont les ponts successifs appelés Ponts du Change (entre Saint-Nizier et la place du Change) qui permettent de la traverser dès 1070. Le premier réutilise des matériaux romains. D’abord appelé Pont de pierre, il devient à partir du XVe siècle le Pont du Change. Il va résister à toutes les intempéries jusqu’à sa destruction en 1842.
Jean Baptiste Roch dans Histoire des ponts de Lyon : de l'époque gallo-romaine à nos jours mentionne qu’à l’époque de César il est possible de franchir la Saône sur des planches fixées, au ras de l’eau, à des outres gonflées d’air. A l’époque gallo-romaine, un bras du Rhône, appelé Rhodanus, séparait les Terreaux de Bellecour, délimitant l’île des Canabae. La colonie romaine de Lugdunum était située sur la colline de Fourvière et le bourg gaulois de Condate sur les pentes de la Croix-Rousse où se trouvait l’amphithéâtre des Trois Gaules (site du confluent). Ces deux sites étaient reliés par
Il faut attendre le XIe siècle pour que Lugdunum connaisse une nouvelle évolution des relations entre les deux rives.
La construction du pont sur la Saône face à Saint-Nizier est achevée par l’archevêque Humbert (1050-1076). Il s’agit du
Concernant les ponts sur le Rhône, Jean Baptiste Roch mentionne le pont construit par la Confrérie laïque des Frères pontifes au droit de l’actuelle rue de la Serpillière [dénommée aussi rue des Tripiers ou des Triperies supprimée en 1739 (Vanario) ], pont qui s’écroula en 1190 lors du passage des troupes de Philippe Auguste et de Richard Cœur de Lion. La construction de ce pont fut reprise en bois et en pierre encouragée par les papes Innocent III, Innocent IV et Urbain IV. L’œuvre du pont était jumelée à l’existence d’une chapelle et d’un hôpital.
Pour avoir des informations plus précises concernant 1er pont sur la Saône à Lyon du IIIe au VIe siècle, nous vous conseillons la lecture de cet article.
Dans l’article Les ponts du Rhône. Etude de géographie humaine de la revue Géo-Carrefour, nous trouvons ces précisions : Sous l’occupation romaine, …. on ne retrouve aucune trace d’un pont solide et permanent sur le Rhône en face de Lugdunum ou aux environs de la cité. Sans doute la traversée était assurée seulement par un bac ou un pont de bateaux très provisoire. A partir du XIIe siècle et pendant la fin du Moyen-Âge, trois ponts de pierre sont solidement construits par l’ordre des frères pontifes (38) Avignon [84], La Guillotière, et de Pont Saint-Esprit [30]. Concernant le Pont de la Guillotière, le 1er pont de bois achevé en 1190 sert aux Croisés mais s’écroule l’année de son achèvement. Il faut attendre deux siècles et demi (1308-1560) pour avoir un pont complètement en pierre permettant d’avoir un passage solide et permanent étant une des bases de la prospérité lyonnaise avec les foires. L’ouvrage est l’un des plus considérables du Rhône par sa longueur (19 grandes arches et 7 petites) et par son trafic.
Vous trouverez également dans le document Histoire de Lyon d’Arthur Kleinclausz à la page 269, des informations concernant la construction du 1er pont sur le Rhône.
Nous vous conseillons aussi la lecture de "La topographie de Lyon au Moyen Age" article tiré du titre "Archéologie du Midi Médiéval", page 16.
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