Question d'origine :
Bonjour,
comment se fait il que l'accent sur le "é" soit appelé accent "aigu "
et que l'accent sur le "è" soit appelé accent "grave",
alors que le son émis lors de la prononciation
du premier est: un son grave
et du second :un son aigu ?...
Merci par avance pour vos lumières (accent grave) ;-)
Nicolas
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 19/02/2020 à 12h46
Réponse du département Langues et Littératures :
Bonjour,
Quand on jette un coup d’œil à l’entrée consacrée à l’adjectif aigu du Trésor de la Langue Française, on peut lire :
« Accent aigu. Dénomination empruntée aux grammairiens latins (accentus acutus traduisant le oxeia prosôidia du grec) pour désigner l'élévation du son (équivalent en grec ancien à une quinte au maximum d'après Denys d'Halicarnasse) qui constitue le ton ou accent de hauteur. Plus particulièrement, le terme est appliqué quelquefois au ton dit ascendant, qui part du grave pour aboutir à l'aigu sur une même syllabe. Le signe graphique dit accent aigu est employé avec des valeurs diverses, par ex. en français pour noter le timbre fermé de l'e, comme dans été, en métrique pour signaler la place du temps marqué, etc. »
Il semblerait donc que la réponse se trouve du côté du latin et du grec ancien . Dans son Encyclopédie méthodique datant de 1782, le grammairien Nicolas Beauzée explique que le système d’accentuation grec est apparu au moment où les romains ont commencé à envoyer leurs enfants à Athènes pour qu’ils y apprennent le grec. Les signes diacritiques ont alors été mis en place afin d’aider ces apprenants dans leur prononciation. C’est ainsi que sont apparus l’accent aigu et l’accent grave que l’on retrouvera par la suite dans la langue française.
Il écrit ainsi :
« L’accent aigu ʼ, que l’on écrivoit de droite à gauche, marquoit qu’il falloit élever la voix en prononçant la voyelle fur laquelle il étoit écrit.
L’accent grave ʽ, ainfi écrit, marquoit au contraire qu’il falloit rabaiffer la voix. »
Il apparaît donc que les dénominations de ces deux accents français ne soientpas en rapport avec nos intonations actuelles mais bel et bien avec une phonétique passée.
En outre, comme l’explique Annie Bélis dans l’article intitulé La musique dans l’Antiquité grecque et romaine, le théoricien de la musique Alypius (IVe siècle après J.C.) va même emprunter cet accent aigu afin d’indiquer une montée d’octave (et donc un passage dans les aigus) dans son système de notation musicale dit Tables d’Alypius.
Si vous désirez en savoir plus sur l’origine de nos accents, nous vous conseillons la lecture de ces deux ouvrages de référence :
- Précis d'accentuation grecque, Michel Lejeune
- L'accent, Paul Garde
Bonjour,
Quand on jette un coup d’œil à l’entrée consacrée à l’adjectif aigu du Trésor de la Langue Française, on peut lire :
« Accent aigu. Dénomination empruntée aux grammairiens latins (accentus acutus traduisant le oxeia prosôidia du grec) pour désigner l'élévation du son (équivalent en grec ancien à une quinte au maximum d'après Denys d'Halicarnasse) qui constitue le ton ou accent de hauteur. Plus particulièrement, le terme est appliqué quelquefois au ton dit ascendant, qui part du grave pour aboutir à l'aigu sur une même syllabe. Le signe graphique dit accent aigu est employé avec des valeurs diverses, par ex. en français pour noter le timbre fermé de l'e, comme dans été, en métrique pour signaler la place du temps marqué, etc. »
Il semblerait donc que
Il écrit ainsi :
« L’accent aigu ʼ, que l’on écrivoit de droite à gauche, marquoit qu’il falloit élever la voix en prononçant la voyelle fur laquelle il étoit écrit.
L’accent grave ʽ, ainfi écrit, marquoit au contraire qu’il falloit rabaiffer la voix. »
Il apparaît donc que les dénominations de ces deux accents français ne soient
En outre, comme l’explique Annie Bélis dans l’article intitulé La musique dans l’Antiquité grecque et romaine, le théoricien de la musique Alypius (IVe siècle après J.C.) va même emprunter cet accent aigu afin d’indiquer une montée d’octave (et donc un passage dans les aigus) dans son système de notation musicale dit Tables d’Alypius.
Si vous désirez en savoir plus sur l’origine de nos accents, nous vous conseillons la lecture de ces deux ouvrages de référence :
- Précis d'accentuation grecque, Michel Lejeune
- L'accent, Paul Garde
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