Poudre d'église ou poudre de pierre
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 23/06/2020 à 20h13
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Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche dans le Rhône, et plus particulièrement dans les monts et coteaux du Lyonnais, des exemples d’églises ou d’autres édifices religieux dont les pierres présentent des traces ou marques de grattage.
Ces raclements ou rainures avaient pour but d’extraire de la poudre de pierre d'un lieu sacré : diluée dans du vin, cette poudre était censée soigner toutes sortes de maux.
Merci !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 26/06/2020 à 08h39
Bonjour,
Dans l’ouvrage Des énigmes gravées dans la pierre depuis la nuit des temps en Pays Beaujolais et autres contrées [Livre] on retrouve des indications sur les pratiques d’inscriptions dont vous faites mention dans votre question.
« Signes d’une activité spirituelle populaire, ces marques sur les murs sont souvent composées de stries et de cupules (petits trous arrondis aux pointes). Ce dont on peut être relativement certain c’est qu’il s’agit d’entailles faites par les croyants, sur les parties tendres des pierres composant les murs des églises, au plus proche du chœur mais à l’extérieur. » p52
L’auteur repère deux origines à ces gravures :
« l’une des motivations de ces gravures aurait été de récupérer de la poudre de pierre sur les édifices religieux ou sur les lieux naturels considérés saints. »p52 et plus loin « Les croyants et les pèlerins devaient récolter de la poudre de pierre issue du grattage, soit en signe de reconnaissance pour solliciter la protection d’un saint transporté dans une bourse comme objet de culte, soit pour en faire un objet de talisman protecteur, soit pour faire ingérer aux malades en poudre sèche ou diluée dans l’eau, ce que l’on appelait l’aspirine du croyant ou aspirine du pauvre. L’usage de cette poudre que l’on pouvait mélanger avec un cocktail de plantes fut fort bien transmis par les ancêtres. »p53
La seconde motivation repérée par ce même auteur est l'inscription de prières sur la pierre des édifices :
« Certaines de ces marques, que Matthew Champion appelle marques de sorcière, ou localement en Beaujolais griffes du diable sont présentes dans toute la France, dans la plupart des églises médiévales anglaises et dans tout l’ouest de l’Europe médiévale. Partout où les chrétiens ont élevé des monuments où exprimer leur foi, ces marques sont connues sous le nom de marques de protection rituelle. Les gens du Moyen-Age croyaient que ces symboles les éloigneraient des influences du diable. »p56
Vous trouverez également dans ce livre une étude brève d’églises du Beaujolais ayant des marques inscrites dans la pierre :
-Eglise Sainte-Marie, aujourd’hui église Saint-Pancrace, Le Breuil
-Eglise Saint-Laurent-de-Chervinges, Gleizé
-Eglise Saint-Julien-Saint-Antoine de Belmont-d’Azergues
-Eglise Saint-Pierre, Moiré
-Eglise Saint-Outrille ou Saint Austrégésile, Frontenas
-Eglise Saint-Christophe de Lissieu
-Chapelle Notre-Dame-du-Sou, Lacenas
-Eglise Saint-Etienne, Saint-Etienne-La-Varenne
Dans les Brèves d'églises et de chapelles dans les Monts du Lyonnais [Livre] , qui fait l’histoire de 28 églises des Monts du Lyonnais nous n’avons pas retrouvé d’indication faisant état de stries et de cupules, Il pourrait être intéressant de vous rapprocher de l’ARAIRE afin de vous aider dans la suite de vos recherches.
Bonne journée.
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