Je cherche des renseignements sur les numéros d'un plan de Lyon presqu'île Sud d'Ainay à Perrache
Question d'origine :
Bonjour,
1 - Urbanisation de Lyon presqu'île Sud d'Ainay à Perrache - La compagnie des intéressés aux travaux du midi
L'excellent travail de Mr Rivet me donne envie d'en savoir plus sur cette "compagnie des intéressés aux travaux du midi", et notamment les programme des travaux qui était prévu et les modalités de la mise en œuvre, notamment, pour ce qui concerne le comblement des espaces entre les fortifications au Sud de l'abbaye d'Ainay et l'île Mognat, ou les autres "lônes" en rive gauche du Rhône.
2 - Urbanisation de Lyon presqu'île Sud d'Ainay à Perrache - Attribution des masses de terrain numérotés au plan de 1782 ?
Le plan de 1782 qui prend en compte le comblement de ces surfaces d'eau, répertorie les rues de Bourbon, de Conty, de Vergennes, de Condé, de Valois, et attribue aux masses de forme géométrique régulière, des numéros qui ressemblent fort aux numéros cadastraux.
Ces numéros correspondaient ils à des attributaires ?
Comment et par qui ont été faites ces attributions ?
Je vous joins le plan auquel je fais allusion
Réponse du Guichet
Nous vous invitons à consulter le dossier de l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel consacré à la compagnie Perrache (ou Compagnie des intéressés aux travaux du Midi) : Secteur urbain concerté dit Entreprise Perrache. Les nombreuses références documentaires présentées à la fin du dossier vous permettront d'approfondir.
Bonjour,
Nous vous invitons à consulter le dossier de l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel consacré à la compagnie Perrache (ou Compagnie des intéressés aux travaux du Midi) : Secteur urbain concerté dit Entreprise Perrache. Les nombreuses références documentaires présentées à la fin du dossier vous permettront d'approfondir. Voici quelques extraits qui concernent les travaux au niveau de l'enceinte d'Ainay :
Au 18e siècle, plusieurs personnalités recherchent le moyen d´étendre le territoire de la ville afin d´accroître son économie et d´apporter une solution au difficile problème du logement, tout en conservant l´activité des moulins nécessaires à l´approvisionnement de la ville et en assurant la navigation (AM Lyon : DD 274 / 30, DD 274 / 61).
C´est dans ce contexte qu´intervient Antoine-Michel Perrache (1726-1779).
Son premier projet, inspiré de celui de 1738 de Guillaume Delorme (cf. DOSSIER Secteur urbain dit Presqu´île Perrache, puis Derrière les voûtes, puis Confluent) est soumis au consulat le 1er mai 1766 (annexe 1 ; DD 275/7, DD 275 / 8) : il prévoit de remblayer la presqu´île au sud de l´enceinte d´Ainay et de repousser ainsi vers le sud le confluent du Rhône et de la Saône (fig. 5). Cette opération permettait de créer un canal de communication entre les deux fleuves à la hauteur de l´actuelle gare de Perrache, ainsi qu´un canal nord-sud qui alimenterait plusieurs moulins à blé. Par ce procédé, A.-M. Perrache entendait assurer l´approvisionnement en grains de la ville sans gêner la navigation. Il proposait également le moyen de réaliser la grande route royale du Languedoc en la faisant passer le long de la rive gauche du Rhône avec un pont à la hauteur de la Mulatière pour franchir la Saône, au lieu du projet de contournement par les coteaux de Sainte-Foy-lès-Lyon qui présentait tellement d´inconvénients qu´il était bloqué depuis plus de vingt ans. Enfin, il assurait, sur des terrains nouveaux, divers entrepôts qui faisaient défaut à la ville et prévoyait des bains publics.
Son projet, encore mal élaboré, est repoussé par une commission qui craint que les crues des deux fleuves n´entravent les travaux et les rendent trop dispendieux, sans que la Ville n´en tire les bénéfices escomptés. Surtout, ce projet entre directement en concurrence avec celui de l´administration des hospices civils qui envisage d´établir des moulins à la Tête d´Or ; il est refusé le 26 juin 1766 (annexe 2).
En mai 1769, A.-M. Perrache présente son second projet : il reprend, de façon plus élaborée, le principe de son projet précédent, à l´exclusion des bains (annexe 3 ; dess. 1 ; fig. 8). La coupure de la presqu´île en deux est déjà prévue avec l´urbanisation au sud du mur d´enceinte d´Ainay (à détruire) jusqu´à l´actuelle place Carnot, à partir d´un plan de voirie radial, et la construction de la gare d´eau en travers de la presqu´île, au sud d´une promenade de 30 m. de largeur ; de grandes lignes nord-sud ponctuent l´extrémité du confluent : canal des Moulins au centre et chaussée Perrache à l´est ; à l´extrême sud, le pont de la Mulatière relie la presqu´île à la rive droite de la Saône. [...]
La construction de la chaussée du Rhône (Cf. DOSSIER Quai Perrache) se poursuit régulièrement ; le 12 septembre 1775, le prévôt des marchands et les échevins décident que ce nouveau quai, en aval du pont du Rhône, entre l´hôpital de la Charité et la nouvelle porte de la ville à la hauteur de la gare d´eau, sera appelé quai Monsieur (BM Lyon : Fds Coste ms 23135) ; ce quai est presque achevé lorsque le 13 février 1777, le consulat ordonne, à la demande de Perrache, la démolition de l´enceinte d´Ainay (AM Lyon : BB 345, fol. 9). Les fondements du pont de la Mulatière (cf. DOSSIER Pont de la Mulatière) sont jetés en 1776, et à cette même date, 6 moulins sont prêts à l´essai (AM Lyon : DD 275 bis / 71). [...]
Le 23 avril 1782, Anne-Marie Perrache doit abandonner la direction de la Compagnie au comte Espérance de Laurencin, mais l´entreprise ne résistera pas aux destructions engendrées par la crue de janvier 1783, qui emporte le pont de la Mulatière et ravine berges et jardins. Par le traité du 23 septembre 1784, le comte de Laurencin cède au roi la seigneurie directe sur l´ensemble des terrains depuis l´ancienne enceinte d´Ainay jusqu´à la Mulatière ; le roi s´engage à faire réaliser les remblais dans les 2 ans, reconstruire le pont de la Mulatière en pierre, et prête 300 000 livres aux actionnaires pour rembourser leurs dettes (AD Rhône : 1 C 154 ; AM Lyon : DD 275 / 61). [...]
Bien qu´à la fin du XVIIIe siècle, les travaux de Perrache ne soient qu´à peine esquissés, l´état actuel de l´urbanisme de la presqu´île découle directement de son projet, dans le plan orthonormé du quartier entre Ainay et la place Carnot, dans la grande voie transversale au sud de cette place (actuel cours de Verdun), dans le quai Perrache le long du Rhône, planté d´arbres et relié au pont de la Mulatière (fig. 22).
Nous supposons que vous avez déjà pris connaissance de cet article de Félix Rivet, dont vous mentionnez le travail : Le quartier Perrache, contribution à l'histoire et à la géographie de Lyon, Félix Rivet, Géocarrefour, Année 1946 21-3-4 pp. 125-130
Vous pourriez aussi être intéressé par ce document : Basilique d’Ainay - Mémoire urbaine de l'ancien confluent, Nicolas Bruno Jacquet.
Concernant vos interrogations sur le plan de 1782, le document que nous avons reçu en pièce jointe est illisible. Il nous sera donc difficile de vous apporter une réponse. Par ailleurs, merci de noter que les messages adressés au Guichet du Savoir ne doivent comporter qu'une question chacun, comme l'indique notre rubrique Comment ça marche.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Je voudrais savoir de quelle année date la fête baladoire...