Quel était le montant de l'allocation chômage en 1938 ?
Question d'origine :
quel était le montant de l'allocation chômage en 1938 montant quotidien ou mensuel
Réponse du Guichet
Le montant de l'allocation chômage dans les années 1930 pouvait connaître quelques disparités géographiques mais devait évoluer autour des 7 à 8 francs pour un chef de ménage et 3 à 4 francs pour les autres membres de la famille.
Bonjour,
La notion de chômage n'est apparue qu'à la fin du XIXe siècle. Elle visait à distinguer les actifs des inactifs. Si dans un premier temps les chômeurs sont indemnisés par des caisses privées (organisations professionnelles, syndicats), après la première guerre mondiale, l’État subventionne communes et départements pour financer des fonds publics de chômage. Ces allocations versées par les collectivités ne constituaient toutefois qu'un simple secours de subsistance.
On relève une grande diversité de configurations locales concernant l’action publique en matière de chômage. Nos recherches nous ont néanmoins dirigées vers des textes mentionnant des montants d'allocations publiques assez concordants de 7 à 8 francs pour le chef de famille et 3 à 4 francs pour les autres membres.
Voici quelques témoignages :
- 7 francs par jour pour un chef de famille, 3 à 4 francs pour le conjoint et les enfants à Perpignan en 1934.
source : Le parti des campagnes rouges : histoire du Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales / Michel Cadé · 1987
- 8 francs par jour pour le chef de ménage, 4 à 4,50 francs pour les autres membres du foyer dans le Nord en 1936
source : Histoire des sans-travail et des précaires du Nord / Marc Leleux · 2018
- 7 francs pour le chef de famille et 3 francs pour le conjoint et les enfants à Tarbes en 1933
source : Histoire de Tarbes /1982
En 1939, la situation est fixée par décret :
Les textes relatifs au chômage ont été, avant la guerre, codifiés dans le décret-loi du 6 mai 1939, paru au Journal officiel du 7 mai 1939. Ce décret définissait les conditions auxquelles les fonds de chômage, créés par les communes ou les départements, devaient répondre pour pouvoir bénéficier des subventions de l'État ; il déterminait également les conditions auxquelles les chômeurs pouvaient prétendre aux allocations de chômage : résidence minima de trois mois dans la commune ressortissant au fonds de chômage considéré, exercice de la profession pendant une durée minima de six mois; certificat d'inscription à un office public de placement. Ce décret fixait les taux minima d'allocations donnant droit à subvention de l'État : 8 francs par jour pour le chômeur, chef de ménage; 4 fr. 50 pour le conjoint, chômeur ou non travailleur; 4 francs pour chacun des enfants de moins de seize ans ; 4 fr. 50 pour chacune des autres personnes à charge.
source : CHRONIQUE DE STATISTIQUE SOCIALE / Jacques Lehoulier - Journal de la société statistique de Paris, tome 88 (1947), p. 99-109
On remarque que le montant de l'allocation chômage pouvait dépendre aussi de la taille de la commune.
Voici quelques documents que nous vous invitons à consulter pour aller plus loin :
- L'invention du chômage / Anne Vaisman - Les Echos - 22 oct. 1996
- Chômage : brève histoire d'un concept / Luc Simula - ENS - 2018
- Effets de frontière en périphérie du travail / Laurent Erbs - Revue des Sciences sociales, Presses Universitaires de Strasbourg, 2012, frontières, pp.154-160.
- Christine Daniel et Carole Tuchszirer, L’État face aux chômeurs. L’indemnisation du chômage de 1884 à nos jours, Flammarion, Paris, 1999, 394 p.
- Histoire de l’assurance chômage / Jean-Paul Domergue
- CROM, Jean-Pierre Le. Chapitre 4. L’assistance publique In : La protection sociale sous le régime de Vichy. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2001
Bonne journée.