Où se trouvait la porte de Fourvière ?

Saint-just La « porte de Fourvière » jalonnait jadis le tracé du rempart de Fourvière

Sur le flanc nord de la petite vallée de Saint-Just, à l'angle des rues Cardinal-Gerlier, Roger-Radisson et du Télégraphe, se trouve un pan d'une porte du XIXe siècle. Il s'agit, plus précisément, d'un poste de garde abrité. La « porte de Fourvière » a été bâtie en 1845 (pour y parvenir, on a dû détruire une partie de l'aqueduc romain dont les piles se retrouvent encore rue Radisson). Elle figurait, comme quatre autres, sur le tracé d'un rempart en « pierres dorées ». Le rempart fermait la colline de Fourvière. Il reste encore bien visible le long de la rue Gerlier et de la montée du Télégraphe (où il chevauche un précédent mur du XIVe siècle), ainsi que sur le plateau de la Sarra. La « porte de Fourvière » a donc, en partie, subsisté, après la destruction de l'arche en 1923. Le vestige sert aujourd'hui de remise pour les jardiniers qui s'affairent sur la petite parcelle juste à côté.

source : Le Progrès - 07 févr. 2013

On doit cet ouvrage à Hubert Félix, baron Rohault de Fleury (1779-1886). Quelques extraits de l'ouvrage de Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications / François Dallemagne :

Aux pages 87-91 :

Après la révolution de Juillet 1830, les "Trois Glorieuses", Louis-Philippe 1^er d'Orléans devient "roi des Français". Les Bourbons chassés, l'équilibre européen menace d'être rompu. les grandes puissances, gardiennes du statu-quo, et notamment l'Autriche, risquent d'intervenir. Le nouveau gouvernement craignant la guerre, décide de fortifier les zones menacées d'une invasion : en priorité, l'est et le sud-est du pays, situés au plus près de l'ennemi probable, l'Autriche. Le souvenir des invasions de 1814 et 1815 est omniprésent. La réalisation des nouvelles défenses lyonnaises s'impose en priorité malgré une certaine réticence des Lyonnais.

Le maréchal de camp Hubert Rohault de Fleury, alors membre du Comité des fortifications, est nommé "Commandant supérieur des travaux de défense de Lyon". Muni du projet Haxo, il rejoint son poste en décembre 1830. il constate rapidement la nécessité de modifier profondément le plan, l'urbanisation ayant en effet encore progressé sur la rive gauche du Rhône. [...]

Son projet comporte finalement le rétablissement des enceintes continues de la Croix-Rousse et de Fourvière (avec des forts détachés en avant de cette dernière enceinte), l'occupation du plateau de Caluire par deux gros ouvrages face à la Dombes, le fermeture de la presqu'île par un retranchement face au sud entre Bellecour et Perrache, la construction d'un chapelet d'ouvrages des lônes de la Tête d'Or à celles de la Vitriolerie, en passant par les hauteurs du château de la Motte, et enfin la mise en place de deux puissants forts d'arrêt en avant de la ceinture fortifiée ouest pour commander les grandes routes d'accès venant de Paris et d'Auvergne, l'un sur le plateau de La Duchère, l'autre à Grange-Blanche, dominant le carrefour de la Demi-Lune à Tassin.

Le projet ainsi accepté va évoluer au cours des 23 années (de 1831 à 1854) consacrées, avec des rythmes variables, à la construction des ouvrages.

et en page 227 :

Au carrefour de la rue Cardinal-Gerlier, de la montée du Télégraphe et de la rue Roger-Radisson se situait la porte de Fourvière : il en subsiste une partie du corps de garde qui flanquait la porte à sa droite.

Deux photographies de la porte de Saint-Just montrent un ouvrage similaire à la porte de Fourvière en page 90.

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