Peut-on extraire régulièrement du venin d'un cône géographe ?
Question d'origine :
Bonjour à vous ,
Tout d'abord je tenais personnellement à vous féliciter pour le travail que vous faite.
Ma question est : Dans la technique faite en 1995 avec l'appât de l'extraction du Venin ( alias la conotoxine ) du cône géographe , j'ai bien compris que son défaut est qu'elle génère peu de venin mais est ce que vous pouvez me rassurer , me confirmer si c'est possible de renouveler cette technique sur un cône 5 fois par semaine ? Cela est-il dangereux pour l'organisme marins ? Ou c'est possible seulement deux jours de repos pour le cône ?
( Cela est à fins pharmacologique )
Merci
Réponse du Guichet

Pour Conus purpurascens, la majorité des individus peuvent être traits régulièrement deux fois par semaine, pour une période de 6 mois à 1 an. Les ressources auxquelles nous avons accès ne nous permettent pas de déterminer si le même rythme est valable pour Conus geographus, mais nous vous fournissons ci-dessous des références et des noms de spécialistes qui vous apporteront peut-être la réponse à votre question.
Bonjour,
Si nous comprenons bien votre question, vous souhaitez savoir à quelle fréquence on peut traire le venin du cône vivant (méthode qui permet d'éviter de sacrifier l'animal pour extraire son appareil venimeux).
Dans l'article de 1995 auquel vous faites référence (Hopkins C, Grilley M, et al. A new family of Conus peptides targeted to the nicotinic acetylcholine receptor. J Biol Chem. 1995;270(38):22361–22367.), les chercheurs précisent que la traite des cônes est effectuée environ deux fois par semaine.
Par ailleurs ce rythme peut être variable selon les individus :
There seemed to be considerable variation in how often it was possible to milk individual snails. Some specimens seemed unable or unwilling to harpoon the surrogate at all under these conditions, but the majority of the specimens of C. purpurascens could be milked regularly twice a week. Most of the specimens of C. purpurascens could be milked on this schedule for 6 months to a year. Among the other Conus species milked by this procedure are: C. striatus, Conus obscurus, Conus stercusmuscarum, Conus ermineus, Conus monachus and Conus catus.
Traduction :
Il semblait y avoir une variation considérable dans la fréquence à laquelle il était possible de traire les escargots individuels. Certains spécimens semblaient incapables ou peu disposés à harponner le substitut dans ces conditions, mais la majorité des spécimens de C. purpurascens pouvaient être traits régulièrement deux fois par semaine. La plupart des spécimens de C. purpurascens pouvaient être traits selon ce programme pendant 6 mois à un an. Parmi les autres espèces de Conus traites par cette procédure sont : C. striatus, Conus obscurus, Conus stercusmuscarum, Conus ermineus, Conus monachus et Conus catus.
Vous aurez sans doute noté que la méthode décrite concerne Conus purpurascens et quelques autres espèces de cônes, mais Conus geographus ne semble pas en faire partie. Les observations ci-dessus peuvent donc ne pas s'appliquer de manière identique chez ce dernier...
Nous n'avons pas pu consulter directement cet article, en accès payant :
Bingham JP, Broxton NM, Livett BG, Down JG, Jones A, Moczydlowski EG. Optimizing the connectivity in disulfide-rich peptides: alpha-conotoxin SII as a case study. Anal Biochem. 2005 Mar 1;338(1):48–61. 2005.
La lecture de l'article Cone snail milked venom dynamics--a quantitative study of Conus purpurascens nous laisse penser qu'une méthode de traite y est aussi décrite ("Specimens were fed weekly, using Carassius auratus auratus (goldfish; weight 2-5 grams) and consequentially milked of venom using a modified method previously described in Hopkins et al. (1995) and Bingham et al. (2005).")
Si vous avez accès à une bibliothèque universitaire abonnée à Science Direct, vous pourrez le consulter dans son intégralité.
Un article plus récent (Bingham JP, Baker MR, Chun JB. Analysis of a cone snail’s killer cocktail–The milked venom of Conus geographus. Toxicon 2012) porte spécifiquement sur la traite de Conus geographus, mais ne nous renseigne pas sur la fréquence de collecte sur un individu donné.
Vous auriez peut-être intérêt à contacter directement les auteurs pour en apprendre plus sur la méthode qu'ils ont utilisée et en particulier la fréquence à laquelle vous pourrez collecter le venin de Conus geographus. On trouve notamment des coordonnées pour Jon-Paul Bingham sur la page de Science Direct (cliquez sur le nom du chercheur) et sur cette page de l'université de Hawaï.
Si vous avez des inquiétudes concernant la quantité de venin collecté, une solution serait d'augmenter le nombre d'individus de votre élevage, via la reproduction...
Bonne journée.