Avez-vous des renseignements sur les haberts des alpages de Chartreuse ?

Nous avons consulté plusieurs ouvrages sans trouver l'information que vous cherchez : Patrimoine d'Isère, Porte des Alpes, Atlas du patrimoine de l'Isère,  Architecture rurale française du Dauphiné.

Dans ce dernier ouvrage voilà ce qu'on peut lire au sujet des haberts (ou jasses, dans le Vercors) :

Dans la plaine du Grésivaudan qui sépare le massif de la Chartreuse de celui de Belledonne, les types de maisons sont variés : on y trouve la maison dauphinoise dans toute sa pureté aussi bien que la maison rhodanienne qui en est dérivée. Par ailleurs, de nombreuses autres maisons présentent plutôt les caractéristiques de l'habitat de montagne. Les pentes du massif de Belledonne n'offrent que des pâturages médiocres et de superficie restreinte. Bien que les activités pastorales y soient réduites, " le bétail n'en reste pas moins la grande ressource de la région ". Il semble que son exploitation ait été plus active autrefois, liée davantage à un système d'élevage utilisant les hauts pâturages individuellement ou en commun. "On ne trouve plus aujourd'hui que des traces de la jasse et de l'habert, simple construction en bois ou en pierre où le berger vient coucher et qui peut abriter le troupeau en cas d'orage... Ces chalets sont peu nombreux sur le versant occidental où l'on a coutume de faire paître les bêtes en troupeau commun... un seul est nécessaire pour chaque montagne." "Sur le versant est, il faut que le berger de chaque propriétaire ait une habitation : aussi les chalets sont-ils beaucoup plus nombreux. En outre, les vaches laitières vont à la montagne l'été : le simple abri de berger fait place à une construction plus importante comprenant une étable bien aménagée où bêtes et gens peuvent passer la nuit."

in Architecture rurale française du Dauphiné, p.40

On peut en déduire que, quelle que soit leur utilisation aujourd'hui, ce type de construction servait d'abri à une époque où le pâturage était encore proéminent sur ces alpages. Ces petits abris sont sans doute très difficiles à dater précisément.

Nous avons contacté l'Inrap (Institut national de recherche archéologique préventive), auteur de plusieurs rapports sur l’archéologie montagnarde de la région, qui nous confirme l'existence d'une étude réalisée par Alexandre Morin, Etude diachronique des structures pastorales dans la réserve naturelle de Chartreuse : secteurs de l'Alpe, des Haberts de Barraux et de l'Alpette (Sainte-Marie-du-Mont, Chapareillan, Isère). Prospection thématique 2007. Elle ne concerne pas les haberts qui vous intéressent mais peut néanmoins vous apporter des éclaircissements sur ce type de constructions. Cette étude est numérisée mais il faut en faire la demande par formulaire auprès de notre interlocuteur. Si ce document vous intéresse, faites le nous savoir, et nous vous transmettrons la démarche à suivre pour l'obtenir. Pour finir, notre interlocuteur vous conseille : "Pour une enquête plus poussée, je vous orienterai vers le service du patrimoine culturel du Département de l’Isère (https://culture.isere.fr/page/vos-contacts-0) voire vos collègues de la BM de Grenoble.", ce qui nous parait judicieux.

Nous avons également contacté la municipalité de Saint-Pierre de Chartreuse qui nous a dit avoir peut-être effectué une étude sur un des haberts, sans plus de précision. Nous devrions être tenu au courant après recherche de leur part dans leurs archives. Le cas échéant, nous publierons leur réponse ici.

Nos propres sources documentaires (pour l'essentiels des imprimés) sont limitées dans le cadre de questions très précises portant sur des éléments peu suceptibles de faire l'objet de publication de masse. Pour ces questions, il vaut mieux en général se tourner vers la litterature grise (recherche, thèses,...) en espérant que le sujet a interessé une équipe de chercheur. Par exemple le SUDOC (thèses) ou un agrégateur de litterature professionnelle comme Cairn. Dans votre cas, de rapides recherches sur ces sites n'ont donné aucun résultat, mais je vous encourage à approfondir cette piste des thèses/articles de recherche.

Nous avons obtenu une réponse de la municipalité de Saint Pierre-en-Chartreuse solicité après votre question. Celle-ci nous confirme n'avoir pas de documentations spécifique sur le sujet. Elle nous a en revanche orienté sur le site https://www.refuges.info où on trouve des informations sur deux des haberts qui vous interessent, informations malheuresement non sourcées, que nous vous livrons donc sans autre espèce de confirmation : le habert de Pravouta et le habert du Col du Coq. (pour le habert de Pravouta, il est très probable que la date de création donnée provienne de celle indiquée sur le fronton, ce qui tendrait à prouver si c'est le cas qu'en l'absence d'une date sur le monument lui-même celle-ci a en général été oublié ; aucune indication en revanche sur l'existence d'un second habert.) Il reste la piste du couvent de la Grande Chartreuse évoqué comme étant à l'origine du habert de pravouta ; peut-être qu'en consultant leurs archives...

et la mairie de Saint Pierre conclut :

Globalement, voici 4 liens vers des sites qui traitent des haberts … mais il y en a bien d’autres!

http://www1.onf.fr/enforet/grande-chartreuse/explorer/patrimoine/20120521-123249-630999/@@index.html

https://culture.isere.fr/page/habert-des-ayes-les-vestiges-sont-preserves

https://culture.isere.fr/actu/un-instant-dans-la-longue-histoire-des-montagnards-de-pravouta

https://www.coldeporte.fr/habert-ou-chalet

Espérant vous avoir donné quelques pistes …

(Un grand merci à la mairie de Saint Pierre-en-Chartreuse qui a bien voulut prendre le temps de répondre à votre question.)

Par curiosité, dans quel cadre avez vous publié vos articles sur les haberts ? Nous disposons de peu de documentation dans nos fonds sur ce sujet, il serait interessant d'éventuellement faire l'acquisition d'ouvrages ou de revues qui nous permettrait d'enrichir ce sujet.

Bonjour,

Nous vous remercions pour ces précisions.

N'hésitez pas à laisser un commentaire en bas de page pour vos remarques et remerciements.