Question d'origine :
Bonjour,
Le maire d'Orléans a annoncé avoir signé un accord avec l'université de Zagreb pour une formation de 50 médecins par an à Orléans. Quelles sont les informations qui ont été publiées sur le contenu de cet accord et les réactions à cet accord ?
Merci d'avance.
Cordialement
Réponse du Guichet
L'annonce de l’ouverture d’une faculté de médecine à Orléans, orchestrée par l’université croate de Zagreb ne laisse pas indifférent.
Bonjour,
Cette annonce inattendue a été relayée entre autre par TF1, LaCroix, La Nouvelle République, Ouest France, France Bleu, La République du Centre.
Le communiqué de presse du maire orléanais indique que
ce protocole d’accord [acté le 21 janvier dernier] avec la faculté de médecine de Zagreb est l’aboutissement de nombreux mois de discussions, d’échanges et de négociations. Cet engagement fort, bordé juridiquement, va nous permettre d’avoir, à l’avenir, de la formation d’étudiants en médecine, à Orléans...
Dans son article L’ouverture d’une faculté de médecine par l’université de Zagreb à Orléans fait polémique, Le Figaro Etudiant précise que "l’enseignement sera dispensé en anglais, et les coûts d’inscription s’élèveront entre 5000 et 10.000 euros par an". Les présidents des universités d’Orléans et de Tours ont laissé transparaître leurs "inquiétudes". "La sélection ne se fera donc plus au mérite mais bien en fonction des capacités financières des familles. Compte tenu de nos valeurs, nous ne pouvons accepter cette sélection par l’argent". Ils dénoncent ainsi une ouverture au privé, ajoute Le Parisien et craignent également une " formation au rabais ", comme l'indique l'article de 20 minutes.
La plupart des articles dont celui du Quotidien du médecin mentionne la crainte d'une dégradation de la formation médicale car l'immunologie par exemple, comme d'autres disciplines essentielles, n'en fait pas partie. Cet article est disponible en ligne en bibliothèque ou à distance par nos abonnés.
De son côté, toujours dans l'article du Figaro Etudiant, France universités, association Loi de 1901 qui rassemble les dirigeants exécutifs des universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche afin de porter la voix et les valeurs des universités dans le débat public, déclare :
"Si l’intention d’augmenter l’offre de soins dans un territoire manquant de professionnels de santé est louable, France Universités dénonce la construction intempestive, par le maire d’Orléans, d’un objet pseudo-universitaire non identifié, soutenu par une collectivité hors de son champ de compétence." L’institution complète ensuite: "L’absence de concertation préalable avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le ministère des Solidarités et de la Santé, et l’absence de conventions signées avec les universités et les établissements de santé concernés condamnent par avance le dispositif."
Dans sa version papier datée du 3 février 2022, Le Figaro note encore que
l'annonce a fait l'effet d'une bombe, des doyens de médecine à la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui décrit « une initiative prise sans aucune concertation » . « Aucune garantie tangible n'est apportée, à ce stade, sur l'organisation des stages en établissement de santé ou auprès de praticiens libéraux » , précise le ministère.
Dans une tribune au Monde (article disponible en ligne en bibliothèque ou à distance par nos abonnés), Serge Grouard, maire d'Orléans répond aux polémiques notamment en avançant que le but de l'opération est de palier aux déserts médicaux de la région Centre-Val de Loire .
En espérant que ce tour d'horizon répondra à vos attentes.
Bonne journée.