Question d'origine :
Comment énoncer la lecture de ce blason ?
Composants : un ibis 'littéraire', une croix de l'Ordre (équestre) du Saint Sauveur de Montreal (Monreal del Campo, Espagne), un Saint Georges (?)
MERCI
Réponse du Guichet
Ecartelé, en 1 d'azur au Saint-Georges intégralement d'argent terrassant un dragon de sinople; en 2 d'argent à la croix ancrée de gueule liserée d'or portant en médaillon le M de Mont-Réal; en 3 d'argent à l'ibis au naturel tenant un livre fermé d'argent; en 4 d'azur au château d'argent non couvert ajouré et maçonné de sable.
Bonjour,
ces armes ne respectent que très approximativement les règles classiques de l'héraldique, et sont probablement d'invention récente. Cela les rend plus complexe à décrire. Une tentative de description pourrait donner :
Ecartelé, en 1 d'azur au Saint-Georges intégralement d'argent terrassant un dragon de sinople; en 2 d'argent à la croix ancrée de gueule liserée d'or portant en médaillon le M de Mont-Réal; en 3 d'argent à l'ibis au naturel tenant un livre fermé d'argent; en 4 d'azur au château d'argent non couvert ajouré et maçonné de sable.
Il faudrait se tourner vers une association spécialisée pour une description complètement académique.
Auriez-vous par hasard sa provenance ? Le nom de l'institution, de la famille, du métier ou de la ville auquel il se rapporte ?
En plus de la description donnée ci-dessus, voici quelques précisions :
- pour le (1), Saint-Georges et Saint-Michel terrassant le dragon sont des figures héraldiques existantes et stéréotypées. La différence entre les deux est habituellement les ailes pour Saint-Michel (ange) et pas pour Saint-Georges. C'est donc ici Saint-Georges, d'ailleurs le plus fréquent. Le chevalier d'argent est habituel, de même que le dragon de sinople (vert), parfois dit aussi "au naturel". Il existe par ailleurs plusieurs variantes : la cape de Saint-Georges est parfois d'azur (bleue), son épée ou lance parfois d'or, de même que son armure et/ou son auréole. Un exemple connu est le Saint-Georges du blason moscovite, qu'on retrouve d'ailleurs dans les armoiries de la Russie impériale comme contemporaine.
- pour le (2), j'ai repris mot pour mot la description de la croix de l'ordre du Saint-Sauveur sur wikipedia, "portant en médaillon" est d'usage plutôt récent et peu académique. D'ailleurs, ledit médaillon et le liseré ont été rajouté au XIXe siècle seulement dans le blason de l'ordre (cf. Wikipedia). Etant donné la particularité de la croix, il aurait en effet été possible de décrire directement : "d'argent à la croix de l'ordre équestre du Saint-Sauveur de Mont-Réal". Dernière solution, sans connaître ni la description de Wikipedia, ni la croix de l'ordre du Saint-sauveur, on aurait pu dire décrire la croix ainsi : croix ancrée de gueules liserée d'or chargée en son centre d'un besant d'or, lui même chargé d'un M gothique de sable. Je note toutefois que placer une croix liserée d'or sur un champ d'argent est peu académique là encore (métal sur métal).
- pour le (3), les armes avec Ibis sont rares, et habituellement les échassiers sont stéréotypés comme des grues. Théodore de Renesse cite cependant la famille Berthollet qui porte un ibis dans son blason. Plutôt que de décrire les couleurs, j'ai préféré ici dire "au naturel". Notons encore qu'habituellement on ne met pas un meuble d'argent (blanc) sur un champ de même. Concernant le livre, je n'ai pas précisé pour le livre qu'il avait des fermoirs, on peut le faire. J'ai précisé fermé, car les livres sont généralement ouvert dans les blasons. Enfin, là encore, le livre d'argent sur champs d'argent est peu conventionnel.
- pour le (4), le dessin du château comporte une porte peu habituelle. Si la plupart des châteaux héraldiques ont des portes, ce sont souvent, comme les fenêtres, des portes très simples avec un aplat, et parfois dans un émail différent du mur et des tours (sable, azur, autre). Les châteaux sont généralement couverts, donc on le précise quand ce n'est pas le cas comme ici. Les dessins des châteaux héraldiques peuvent beaucoup varier. La version la plus stéréotypée est néanmoins celle d'une grosse tour surmontée de trois plus petites tours.
Ressources utilisées :
Johannes Baptista Rietstap, Armorial général, Lyon : société de sauvegarde historique, 1950.
Théodore de Renesse, Dictionnaire des figures héraldiques, Bruxelles : Schepens, 1894.
Wikipedia, article "liste des meubles héraldiques" et article "ordre équestre du Saint-Sauveur de Mont-Réal"
Le site web "Au blason des armoiries", rubrique héraldique : les définitions, classées par ordre alphabétique sont très détaillées.