Quelles sont les pratiques alimentaires les plus impactantes d'un point de vue environnemental ?
Question d'origine :
Quelles sont les pratiques alimentaires les plus impactantes d'un point de vue environnemental et donc sur lesquels il faut agir ? (avec données scientifiques à l'appui si possible).
Par exemple, comme élément de comparaison : Est-ce que la consommation de viande est plus impactante que la consommation de produits non locaux ?
Ce qui m'intéresse serait d'avoir une hiérarchisation des pratiques sur lesquelles il faut que l'on agisse (ex. : 1. Manger moins de viande 2. Manger local...).
Merci :)
Réponse du Guichet
Sachant que le quart des émissions de gaz à effet de serre en France provient de nos assiettes, l'impact de notre alimentation sur l'environnement n'est pas à négliger. Il est bon de savoir comment agir à l'échelle des ménages.
Bonjour,
Sachant que le quart des émissions de gaz à effet de serre en France provient de nos assiettes, l'impact de notre alimentation sur l'environnement n'est pas à négliger. Le site agir pour la transition explique que
De la production des aliments jusqu’à leur consommation, notre modèle alimentaire contribue aussi au réchauffement de la planète. Consommations d’énergie, pollutions, gaspillages… Même si les pratiques évoluent, les impacts sont là, à toutes les étapes.
En tête arrive la production des aliments. En France, l’agriculture occupe 54% du territoire et génère 20% des émissions de gaz à effet de serre. Les modes de production ont parfois de lourdes conséquences sur l’environnement : utilisation d’engrais et pesticides, dégradation des sols et des réserves en eau, forte consommation d’énergie... Et les étapes suivantes ne sont pas en reste. La transformation des aliments consomme aussi beaucoup d’eau. Le transport essentiellement routier des denrées pollue l’air et émet des gaz à effet de serre, sans compter l’impact des importations par avion. Et puis il faut ensuite stocker et conserver tous ces produits. Dans les grandes surfaces alimentaires, la réfrigération représente à elle seule 40 % des consommations d’énergie.
Enfin au bout du bout, il y a les consommateurs. Aller faire ses courses, garder ses aliments au frais, cuisiner... Tout cela consomme encore de l'énergie. Sans oublier les déchets d’emballages alimentaires qu’il faut collecter, traiter, recycler ou incinérer.
Sur le site notre-environnement.gouv, une page est consacrée aux Impacts environnementaux de l’alimentation. Celle-ci présente des graphiques sur les émissions de gaz à effet de serre associées à quelques aliments et à quelques fruits et légumes, selon leur mode de production.
De la fourche à l’assiette, plusieurs pressions sur l’environnement peuvent être associées à l’alimentation : consommation d’eau et d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, production de déchets liée aux emballages, gaspillage, etc. La phase de production agricole peut également engendrer un risque de pollution et de dégradation des milieux (sols, eaux souterraines, eaux superficielles, air) en lien avec l’utilisation d’intrants (pesticides, nitrates, phosphore, etc.). Le risque d’épuisement des ressources naturelles, halieutiques en particulier (surpêche) est également un sujet majeur de préoccupation.
C'est pourquoi il est nécessaire d'interroger chacun des maillons de la chaîne alimentaire : agriculture, transport, emballage, distribution, leur dépendance aux produits chimiques : conservateurs, additifs, conditionnement plastique et de consommer autrement : bio ou issus de l'agro-écologie - de saison - de proximité - plus équilibré, moins carné.
Un guide, Manger mieux, gaspiller moins, pour adopter une alimentation plus respectueuse de l’environnement et de notre santé a été édité par l'ADEME. Voici quelques-uns de ses conseils :
- Diversifiez votre alimentation et augmentez la part des céréales, des légumes secs, des fruits et des légumes
- Consommez moins de viande et de poisson, en privilégiant la qualité et le local
- Privilégiez les fruits et légumes de saison et locaux
- Préférez l’eau du robinet aux boissons sucrées et aux alcools
En outre, il explique pourquoi la viande, notamment celle issue des ruminants, est plus impactante sur l'environnement.
La production d’1 kg de viande émet de 5 à 10 fois plus de gaz à effet de serre que celle d’1 kg de céréales. Cela s'explique par la nécessité de produire des aliments, les transformer, les transporter pour pouvoir nourrir les animaux. 70% de la surface agricole française sert à produire l'alimentation animale. Les impacts viennent également de l'usage des bâtiments et de la gestion des déjections des animaux. De plus, les émissions de méthane liées à la digestion des ruminants sont très importantes.
Une brochure, L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France de la production à la consommation détaille les principales étapes du système alimentaire et leur poids relatif dans l'empreinte totale : production agricole, transformation, transport de marchandises, distribution, restauration, déplacements pour les achats alimentaires des ménages, et préparation au domicile.
A retenir également que "le gaspillage demeure une problématique et un enjeu majeur en France où l’on estime que les ménages gaspillent chaque année 50 kg de nourriture par habitant", indique notre-environnement.gouv.
Pour vous permettre d'aller plus loin sur la question, nous vous invitons à consulter cette bibliographie sélective :
Une alimentation durable, 2021
Manger sain & durable, 2020
10 questions à Pierre Feillet sur comment bien se nourrir en respectant la planète et notre santé ?, 2016
A destination des enfants, Petit manuel de l'alimentation saine et responsable, 2020
Bonne journée.