Dans un reportage audiovisuel, la traduction des propos des intervenants s'exprimant dans une langue étrangère est souvent enregistrée par-dessus la piste sonore originale, qu'on peut entendre à un volume plus bas. Cette technique s'appelle voice over, ou demi-doublage.
Bonjour,
Comme pour la plupart des productions audiovisuelles, la création de reportages télévisés obéit à plusieurs étapes :
Pour une définition assez simple, le documentaire est un contenu de média audiovisuel qui contient diverses informations instructives pour les audiences cibles. Ce genre de contenu multimédia doit éveiller la curiosité des publics cibles. Il doit être des plus plaisants et amusant afin de ne pas ennuyer le spectateur. Un bon reportage documentaire permet de montrer un fait ou une situation différemment, mais il permet également de partager un certain savoir. Il renvoie vers un monde réel et non imaginaire. Il offre la possibilité de mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Le reporter réalisant un documentaire doit savoir offrir un regard singulier et original au sujet qu’il traite. Pour émerveiller le public visé par sa production audiovisuelle, le documentariste réalise une scénarisation ou conçoit un scénario éveillant l’intérêt et comblant le besoin d’informations des personnes cibles. Produire un documentaire audiovisuel est assez similaire à diverses formes de contenus multimédias audiovisuels comme un clip vidéo, un film cinématographique, un film publicitaire, un spot tv, un film d’animation, un film d’entreprise, un long métrage ou un court métrage… Les étapes d’élaboration de ces contenus dans une agence de communication, une maison de production audiovisuel ou boîte de prod, une chaîne de télévision sont donc identiques.
(Source : emi.coop)
Ces étapes commencent par la mise au point d'une idée, l'écriture d'un scénario avec éventuellement un storyboard, le rassemblement d'une équipe et de matériel, le choix de lieux et d'intervenants, une enquête... puis le tournage à proprement parler. Mais celui-ci n'est pas la dernière étape. Selon le CNRTL, on appelle postproduction l'"Ensemble des opérations qui suivent la fin du tournage d'un film et qui concourent à son achèvement". Ces opérations sont précisées par le site homework.family :
La phase « créative » de la post production
Montage image
Après avoir trié et choisi les meilleurs prises (ou rushs), on coupe et assemble les plans. C’est le montage. Ces plans mis bout à bout forment des séquences, qui forment à leur tour la vidéo ou le film. On introduit aussi les transitions et les trucages.
Bruitage
Le bruitage consiste à créer une bande sonore avec des éléments sonores. Ce sont des bruits ou des ambiances sonores créés en studio. Ce sont par exemple les bruits de pas, de la pluie, de métaux, des craquements ou encore des frottements.
Postsynchronisation
En studio, l’acteur réenregistre le dialogue de certaines scènes dans lequel il joue et enregistre la voix off s’il y en a une. Cela permet d’avoir une bonne qualité de son et une meilleur maitrise des paroles par l’acteur, qui n’est cette fois-ci pas en pleine action.
Doublage
En fonction de la diffusion de la vidéo dans tel ou tel pays, on peut remplacer la voix et langue originelle de la vidéo par une autre langue. Cette étape est appelée le doublage. En France, le doublage est omniprésent, il est rare de voir un film ou une vidéo non doublé en VF. En revanche, en Suède, au Portugal et aux Pays-Bas, les films sont diffusés en VOST.
Mixage et montage son
Dernière étape de la post production sonore, le mixage consiste à rassembler, assembler et harmoniser les éléments sonores de façon harmonieuse. C’est à dire la musique, le son du tournage, les bruitages, les éléments de postsynchronisation…
De ces pistes sonores on obtient la bande son finale qui est calée sur le montage image. Au final on obtient un mixage original, qui termine et fixe les choix artistiques, techniques et scénaristiques du réalisateur et producteur.
Les opérations de laboratoire de la post production
Intégration des effets spéciaux
On réalise les effets spéciaux en post production par traitement numérique. Ils sont utilisés pour reproduire une atmosphère (brume, pluie), créer un univers imaginaire (Aliens, monstres, univers cosmique…) ou pour préserver les acteurs ou décors (accidents, violences…). On intègre les effets spéciaux au montage original pour le finaliser.
Etalonnage de l’image
Dernière étape de de la post production de l’image, l’étalonnage rend la vidéo agréable à regarder et lisible. L’étalloneur dose la saturation, la lumière, les teintes et les contrastes du montage. Le tout doit être homogène et agréable à l’oeil.
Enfin, on procède à la finalisation de la mise en forme des mixages selon la destination de la diffusion (cinéma, TV HD ou SD, Web…), et à la fabrication des fichiers en fonction.
C'est la phase du doublage qui nous intéresse ici. Dans tous les cas, les dialogues et interventions de personnes interrogées sont traduits pendant la phase de postproduction. Leur intégration à la bande sonore du film diffère ensuite selon qu'il s'agisse d'une fiction ou d'un reportage.
En France, le doublage des films de fiction est en général enregistré à part, sur une piste sonore vierge qui viendra remplacer la piste originale. Le but étant de créer l'illusion que ce sont les acteurs d'origine qui parlent, la traduction des dialogues est réalisée de façon à épouser les mouvements de leurs lèvres, et les comédiens doivent interpréter la version traduite avec l'émotion censément éprouvée par les personnages. Le travail de doubleur en devient un vrai travail d'acteur :
La plupart des doubleurs voix sont d’abord et avant tout des comédiens (et certains doubleurs sont parfois presque autant connus que l'acteur ou l'actrice qu'ils ou elles doublent). Le doubleur de voix doit savoir jouer la comédie, la tragédie... comme un authentique acteur et pouvoir, à travers sa voix, exprimer la joie, l'étonnement, la tristesse, la sensualité...
(Source : cidj.com)
En revanche, dans les documentaires et les reportages, le mixage laisse généralement entendre les voix originales sous les voix des doubleurs. Cette technique s'appelle le voice-over, ou demi-doublage :
Le voic over ou demi doublage est, en français, la surimposition de la voix de la langue d'arrivée sur celle de la langue de départ [...] la traduction est préparée, en synchronie avec les images ; elle est lue par des acteurs [...]. Ce mode sert pour certaines interviews où la personnalité est présente à l'écran, pour les commentaires de documentaires, etc. Il est l'usage le plus répandu pour les vidéos d'entreprises.
(Source : Yves Gambier, "La traduction audiovisuelle : un genre en expansion", Meta, 2004, consultable sur erudit.org)
Les traducteurs n'ont pas à se soucier des mouvements de lèvres des acteurs ou des émotions de personnages, mais leur travail a ses propres exigences, comme l'indique une page de la Société française des traducteurs :
La traduction audiovisuelle est aussi désignée sous le nom d’adaptation audiovisuelle, qui fait peut-être mieux écho aux besoins de créativité du métier et de ses spécialités (doublage, voice-over, narration, sous-titrage voire surtitrage). Dans ce domaine, l’objectif est d’optimiser l’accessibilité de films, de programmes, de documentaires auprès d’un public cible. Cela requiert, pour commencer, une parfaite maîtrise de la langue de destination et une aptitude à travailler la concision des contenus. Traducteurs et traductrices audiovisuelles ont aussi une importante sensibilité pour le cinéma et l’audiovisuel, une grande curiosité, une capacité à se documenter de manière adéquate (sur des sujets parfois très pointus et des thématiques variées) et une maîtrise des logiciels propres à leur métier. Certains se spécialisent en doublage ou en sous-titrage, tandis que d’autres conservent plusieurs cordes à leur arc et sont capables d’intervenir dans divers travaux d’accessibilité.
[...]
Essentiellement utilisé pour les documentaires, le voice-over n’implique pas cette notion de synchronisation, la voix dans la langue cible venant se superposer à la voix dans la langue source, que l’on entend toujours en arrière-plan. En narration en revanche, pas de superposition, mais la voix off dans la langue de destination remplace complètement l’originale. Pour l’une comme pour l’autre de ces disciplines, la principale contrainte a trait à l’encombrement : il faut faire dans la concision !
Toujours selon ce syndicat, ce métier, exercé le plus souvent en indépendant, est marqué par une certaine précarité :
Adaptateurs et adaptatrices exercent le plus souvent sous un statut indépendant, depuis leur domicile. Leur bureau est généralement envahi de larges écrans, de souris verticales et autres équipements facilitant l’utilisation des logiciels de doublage ou de sous-titrage. Il leur arrive de se rendre au studio pour contrôler leur texte pendant la vérification (en doublage) ou la simulation (en sous-titrage). On compte quelques postes salariés au sein de sociétés de post-production, aussi communément appelées « labos », mais plus rarement.
[...]
En adaptation audiovisuelle aussi, les métiers subissent les mutations du secteur de la traduction : arrivée et multiplication des plateformes de diffusion en ligne, raccourcissement des délais, enjeux de qualité revus à la baisse, intimement liés à la baisse continue des tarifs, obligation d’utiliser des plateformes internes pour traduire les contenus, mise en danger du droit d’auteur, etc. Un tableau parfois peu reluisant, qui n’encourage pas toujours les vocations (en tout cas dans les langues les plus pratiquées).
Lorsqu'une émission de télévision souhaite faire réaliser une traduction en direct, on fait appel à un interprète. En plus des qualités requises dans tout travail de traduction, ce métier demande une grande concentration et une non moins grande agilité intellectuelle :
C’est un passeur de mots. L’interprète traduit de manière orale un discours d’une langue à une autre.
Si la langue est importante, ce professionnel est avant tout une personne de communication : il doit savoir retranscrire avec justesse les nuances, les sous-entendus, les traits d’humour. Tout cela en restant neutre et détaché de son sujet.
L’interprète peut travailler en “consécutive” : il écoute un discours, prend des notes, puis le retranscrit dans la langue voulue. Mais le plus souvent, il travaille en “simultané” : il traduit le discours en même temps que l’orateur s’exprime (par exemple en conférence ou en direct à la télé).
(Source : L'Etudiant)
Bonne journée.