Voici une bibliographie d'ouvrages sur l'histoire des phénomènes climatiques extrêmes ayant touché notre pays, mais aussi ses voisins, au cours des siècles.
Bonjour,
Il existe bien des ouvrages sur l'histoire des phénomènes naturels extrêmes en France et notre catalogue en comporte un bon nombre. Le plus directement centré sur la question qui vous occupe est peut-être Le climat et ses excès [Livre] : les excès climatiques français de 1700 à nos jours de Roger-Paul Dubrion :
La description détaillée des excès climatiques en France au cours des XVIIIe, XIXe et XXe siècles permet de faire le point sur les conséquences et les manifestations du changement climatique, répond à des questions sur le réchauffement de la planète, les causes des variations météorologiques, et fournit une mine d'informations reposant sur des références scientifiques.
Dans une optique de temps long, pourrait également vous intéresser Les colères du temps [Livre] : réalités et imaginaires des désordres climatiques de Farid Abdelouahab de Frédéric Denhez, qui s'attache aux représentations suscités au cours des siècles par ces évènements :
Une étude des perceptions et des représentations du temps à travers l'histoire. Les gravures, enluminures, couvertures de livres, affiches de films ou tableaux sélectionnés témoignent des fantasmes et des angoisses liés aux dérèglements climatiques, des tempêtes de neige aux cyclones en passant par les périodes de réchauffement et de refroidissement du climat.
Citons également les œuvres de l’historien Emmanuel Leroy-Ladurie sur le climat et ses dérèglements :
"Le ciel, la terre, les dieux et les hommes, écrit Platon dans le Gorgias, forment ensemble une communauté. [Les uns et les autres] sont liés par l'amitié, l'amour, le respect de la tempérance et le sens de la justice. [Les sages] l'appellent kosmos ou ordre du monde et non pas désordre ou dérèglement". Équilibre rompu, de nos jours. Les dieux, voici quelque temps, ont pris semble-t-il la poudre d'escampette. Leurs prises de position sont remplacées tant bien que mal depuis une vingtaine d'années par les prévisions pessimistes du GIEC. Les hommes, pour nombre d'entre eux, brillent par l'imprévoyance et la négligence en fait de préservation d'un certain équilibre en ce bas monde. Le ciel est troublé, chauffé, brouillé par les gaz à effet de serre que dispensent à tout vent les processus industriels et apparentés. La terre est quelque peu surexploitée par nos agriculteurs. Le quatuor platonicien Dieux/Terre/Ciel/Hommes paraît ainsi légèrement détraqué. Dans ces conditions, la tâche des historiens professionnels, inquiets pour l'avenir, ne serait-elle pas de prêter leur concours aux scientifiques qui sont effectivement demandeurs d'histoire ? Ils ont besoin de notre profession pour leurs nécessaires enquêtes dans un passé climatologique proche ou lointain. Nous nous devons de répondre à une telle demande, impérieuse, interdisciplinaire.
La théorie des climats est analysée dans ses représentations symboliques dans les domaines des lettres, de la peinture et de la musique, témoignage des désordres du monde.
Cet ouvrage constitue le deuxième volet de " l’Événement climatique et ses représentations ", dont l'enquête, ouverte en 2007 autour des Tempêtes, a donné lieu à un premier volume (Desjonquères). Le présent volume est consacré aux événements climatiques extrêmes que sont les canicules et les grands froids, du Moyen Age à la période contemporaine, voire ultra contemporaine. Il est le lieu d'un débat entre chercheurs-scientifiques, historiens du climat, historiens des sciences, littéraires et historiens de l'art autour de la question météorologique si préoccupante en ce début du XXIe siècle. Les hivers mémorables trouvent un éclairage particulier selon qu'ils sont abordés par l'histoire du climat, la géographie, la glaciologie ou l'analyse littéraire. Ainsi le " grand hiver 1709 ", premier hiver qui a fait l'objet de mesures scientifiques fiables, a laissé de remarquables empreintes dans la littérature. De même, dans le contexte du réchauffement climatique contemporain, aujourd'hui admis par la majorité des scientifiques, que nous apprennent les canicules du passé ? Le volume accueille les approches les plus variées de ces phénomènes extrêmes ; elles sont autant de points de contact entre scientifiques et littéraires.
Une histoire de la climatologie historique, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui, mêlée d'éléments autobiographiques. Une seconde partie aborde l'histoire du climat de 1300 à nos jours, avec des statistiques et des graphiques à l'appui.
L'auteur avait attiré l'attention il y a une trentaine d'années sur le lien unissant l'évolution du climat et la vie des sociétés humaines. Les récents événements climatiques l'ont conduit à reprendre la question et à approfondir ses premières enquêtes.
A mesure que progressent les techniques agricoles et que se perfectionnent les transports, les effets du petit âge glaciaire (que connaissait l'Europe depuis 1300) se font moins impitoyables que durant les premiers siècles de l'époque moderne. Certes, la famine ne disparaît pas tout à coup - l'Irlande la connaît encore dans les années 1840 -, mais on n'observe plus au même degré les hécatombes climatiques - et par conséquent épidémiques - de naguère. Disettes classiques et disettes larvées n'en continuent pas moins d'agir sur la vie des sociétés : hivers froids ou humides, printemps pourris, étés caniculaires (" échaudage " des blés) ou au contraire étés pourris, et jusqu'aux éruptions volcaniques à l'autre bout de la planète (le Tambora en Indonésie, 1815), compromettent aisément de fragiles équilibres. Un peu moins de grains, et la cherté provoque des troubles. Faux ou vrai, les puissants sont accusés de profiter des circonstances, d'accaparer les subsistances, d'organiser la pénurie d'où les réactions populaires. Sans qu'il faille voir là un mécanisme imperturbable, il est patent que la mauvaise année-récolte 1788 a sa part dans le déclenchement des événements de 1789, que l'embellie frumentaire du Directoire et de l'Empire (jusqu'en 1810) correspond à une période de relative clémence des cieux ; que les Trois Glorieuses sont comme cernées par les difficiles années 1827-1832 ; que les soubresauts climatiques et disetteux de 1845-1846 sont à mettre en relation avec les révolutions de février-mars 1848 à Paris, puis à Berlin et à Vienne. A partir de 1860 et plus encore de 1900, le climat européen se réchauffe, comme le montrent le recul des glaciers alpins et, nettement plus précises, les mesures instrumentales enregistrées un peu partout. En outre, les navires à vapeur et le chemin de fer permettent d'importer du grain d'Amérique et de Russie. L'Humanité d'Occident se libère de sa dépendance millénaire face à l'aléa climatique. S'ouvre alors une autre " météo-histoire ", dont nous ne connaissons pas le terme ; pleine d'incertitudes, elle aussi (ce sera l'objet d'un troisième volume).
Histoire humaine et comparée du climat. 03 [Livre] : Le réchauffement de 1860 à nos jours/ Emmanuel Le Roy Ladurie ; avec le concours de Guillaume Séchet
Enquête sur les effets politiques, économiques et sociaux des événements climatiques survenus en Europe du XIXe au XXIe siècle. 1860 marque l'année d'un réchauffement climatique net. Au fil du temps, les rendements agricoles s'améliorent, les vendanges ont lieu plus tôt, des sécheresses apparaissent, les glaciers fondent. Mise en lumière des origines du réchauffement actuel.
La mémoire de la canicule de 2003 est là pour nous empêcher d’oublier l’importance du climat sur la vie humaine. Jusqu’à la fin du xviiie siecle, l’Europe vivait en sociétés de subsistance où les changements de température et de pluviométrie conditionnaient directement les récoltes, les vendanges, l’élevage et indirectement les maladies comme la dysenterie. Un hiver trop doux, un été trop pluvieux et les risques de disette avec leurs épidémies conséquentes revenaient vite menacer la survie des hommes et des bêtes. Les dates de ces événements sont parmi les marqueurs qui permettent de reconstituer l’Histoire de climat. Il y a aussi le mouvement des glaciers ou les anneaux des arbres. Emmanuel Le Roy Ladurie les relie à l’histoire générale pour démontrer leur influence sur celle-ci. Comme l’augmentation du prix du grain dû à la mauvaise moisson de 1788 qui fut l’une des nombreuses causes de la Révolution française. Au début du xixe siècle, l’amélioration des techniques agricoles et des transports libèrent peu à peu les européens des menaces climatiques. Mais des hivers froids ou humides ou des printemps qui échaudent les grains et même des éruptions volcaniques à l’autre bout du monde risquaient toujours de compromettre un fragile équilibre. C’est au début du xxe siècle que le climat commence à se réchauffer alors que les famines ont complètement disparu. Aujourd’hui, il se réchauffe encore plus vite pour arriver à un point jamais atteint dans l’histoire climatique évoquée dans ce film.
Emmanuel Leroy-Ladurie résume l'influence des variations météorologiques sur la vie des hommes dans un entretien conservé par les archives de l'INA : le climat, "question de vie ou de mort pour peut-être 80 000 ou 100 000 personnes qui étaient victimes des disettes ou des épidémies nées [du fait de] la sous-alimentation", et son histoire est indissociable de l'histoire sociale, pouvant causer jusqu'à des révolutions :
A quoi on peut ajouter ces ouvrages :
Partant des tempêtes qui ont ravagé la France et une partie de l'Europe en décembre 1999, ce livre fait le point sur la situation climatique et écologique de la Terre : l'effet de serre, la pollution, les océans qui ne jouent plus leur rôle de régulateur du climat, la température moyenne qui grimpe, la déforestation massive qui empêche la nature d'absorber les carbones, l'occupation des sols, etc.
L'auteur veut montrer que ce problème est tout simplement un problème économique. Après une introduction générale sur les catastrophes en France et dans le monde, une deuxième partie analyse les politiques de gestion des risques en France. Le livre se veut une invitation à la réflexion pour le citoyen et les pouvoirs publics. (Source : Electre)
Rappelez-vous, les hivers polaires de 1954, de 1956 et de 1962 avec l'embâcle de la Saône, du Rhône, et de la Loire, mais aussi les scènes de patineurs qui s'élancent sur la glace du lac du parc de la Tête d'Or à Lyon... Rappelez-vous, encore, en décembre 1970, plus de 6 000 automobilistes bloqués dans la vallée du Rhône sur l'A7 par une tempête. Vingt ans plus tard dans la Loire, la mythique course SaintéLyon est interrompue à cause de la neige. [...] A travers ce nouvel ouvrage nous avons voulu rassembler les phénomènes météorologiques hors-normes survenus dans notre région de 1945 à nos jours et qui sont encore très présents dans notre mémoire collective.[...] (Résumé éditeur)
Les cicatrices du paysage [Livre] : après la tempête, essai d'écologie scientifique / Pierre-François Mourier ; photogr. Catherine Chevallier
L'après-tempête de décembre 1999 à travers les témoignages photographiques analysés par des experts. Une ingéniérie de la biosphère s'avère nécessaire.
Un appel à la prise de conscience politique en matière écologique. L'auteur examine la fréquence, la localisation, les causes et la prévisibilité des catastrophes naturelles avant se prononcer sur l'impact du changement climatique et la responsabilité humaine. ©Electre 2015
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