Qui était le parfumeur de Jean CHABERT qui tenait boutique place des Terreaux ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche des informations sur le parfumeur de Jean CHABERT, et sa boutique dénommée Au Jardin de Provence, qui aurait été située place des Terreaux.
Réponse du Guichet

Jean Chabert a bien tenu une boutique de marchand parfumeur sur la place des Terreaux au XVIIe siècle. Il avait pris pour enseigne Au Jardin de Provence. Il est dit parfois à son sujet qu’il était «le plus en vogue des parfumeurs de Lyon».
Bonjour,
Il est intéressant d’apporter ici un éclaircissement concernant le choix de l’enseigne Au Jardin de Provence. Nous lisons dans le livre Le Parfum: des origines à nos jours que le rôle du midi de la France dans le développement de la parfumerie française aux XVIIe et XVIII siècles se révèle par des références explicites dans la désignation des compositions aussi bien que sur les enseignes.
Le plus connu des parfumeurs de Lyon, Chabert, tient une boutique «Au jardin de Provence», et à Paris, Daumont s’est établi rue de la Huchette au «Messager de Montpellier".
Nos recherches dans les collections de la bibliothèque sur le parfumeur Jean Chabert n’ont pas été très fructueuses. Nous avons cependant appris dans l’ouvrage Les Graveurs d'estampes sur cuivre à Lyon, au XVIIe siècle que Jean Chabert a fait graver son portrait en 1679 par Buys, d’après une peinture d’Adrian Van der Kabel. Au sujet de ce portrait nous citerons ici le livre Le peintre Van der Kabel et ses contemporains :
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Ce portrait est une réclame. En bas, à mi-corps, une pièce d’eau bordée d’arbres symétriques, au-devant une fontaine au centre d’un bassin rond, circonscrit de pots de fleurs disposés en hémicycle. Une inscription est ainsi conçue : AU JARDIN DE PROVENCE, chez Jean Chabert, marchand parfumeur, ce font et vendent toutes sortes de cires d’Espagne, Essences, Parfums, Tabacs, Savonnettes et Rossolis de Turin sur les Terreaux à Lyon. A. Vander Cabel Pin. In. Buys fec. 1679. La date, au-dessus, sur le socle d’un vase de fleurs.
Ce portrait, d’un homme de 45 ans environ, est très beau ; si la figure est commune, elle est pleine d’énergie. Coiffé d’une grande perruque, vêtu d’un ample habit à manchettes de dentelles, Chabert tient de la main droite le couvercle d’une riche cassolette orientale, et de la main gauche il montre une éponge (?) Des fleurs de lys naturelles sont éparses sur la table où fume la cassolette. Une draperie forme le fond de la planche.
Les Archives Municipales de Lyon conservent un portrait de Jean Chabert dessiné par Bocourt, d’après une estampe du temps (voir la reproduction de ce portrait en pièce jointe).
Dans Le Magasin pittoresque, un magazine français illustré (1833 à 1938), nous avons retrouvé dans une édition de 1867 un article consacré à la corporation des Gantiers Parfumeurs où il est fait mention de l’enseigne lyonnaise Au Jardin de Provence, et de son propriétaire Jean Chabert.
Bonne journée.
Pièces jointes
