Quels penseurs voient les idées, pensées, émotions comme des virus ?
Question d'origine :
Quels penseurs voient les idées, pensées, émotions comme des virus ?
Réponse du Guichet
Selon certains savants, les idées sont véhiculées par des mécanismes définis, semblables aux modèles de propagation de maladies virales.
L’épidémie mondiale de Covid 19 et l’impact qu’elle a eu sur le fonctionnement des sociétés a renforcé la nécessité d’étudier de plus près les modèles de propagation virale. Par analogie, ces modèles théoriques servent pour scruter la circulation d’idées, d’individu à individu, de groupe social à groupe social. Pour comprendre de quelle façon nous constituons nos représentations du monde, il faut comprendre leur mode de propagation. Les penseurs et intellectuels avaient déjà identifié ce point important, et notamment Gustave Le Bon, médecin, sociologue et psychologue social qui, déjà à la fin du XIXe siècle, avançait l’idée de la «contagion mentale» au sein des foules dans son ouvrage "Psychologie des foules", ou encore, plus récemment, l’anthropologue et linguiste Dan Sperber dans "La contagion des idées". Le savant défend une approche épidémiologique non seulement des idées, mais aussi des traditions et des pratiques culturelles.
Une publication sur la transmission des idées parue dans les années ’70 du XXe siècle, intitulée "Le gène égoïste", présentait la thèse de «mèmes» qui seraient des correspondants mentaux de gènes, capables de se reproduire d’un cerveau à un autre, selon son auteur, Richard Dawkins, biologiste et éthologiste. Toutefois, cette théorie n’a pas rassemblé les preuves nécessaires pour être considérée comme ayant de sérieuses bases scientifiques.
Le formateur américain Robert Dilts, analysant les théories de la programmation neuro-linguistique (PNL), définit le rôle des idées dans la limitation des individus. De la manière que des virus infectent le corps, les pensées ont la capacité, selon lui, d’infecter l’esprit. Pour Dilts, le pouvoir de nos idées est immense et si nous parvenons à les utiliser de manière positive, nous retrouverons notre bien-être.
Pour finir, mentionnons l’article publié sur le site du CNRS, présentant les résultats de recherches scientifiques menées pour comprendre les effets de groupe sur la contagion sociale.