Le téléscope spatial James Webb permet-il de voir la planète Éris ?
Question d'origine :
Est-ce que le téléscope spatial James Webb serait capable de voir clairement la planète Éris ? Ou l'étudier ?
Réponse du Guichet
Le téléscope James Webb devrait effectivement permettre d'étudier Eris.
Bonjour,
Le téléscope James Webb devrait effectivement permettre d'étudier Eris.
L'article "Le télescope James Webb est presque prêt et s'entraîne à suivre des objets "proches"", indique ainsi :
Il sera également tourné, tout simplement, vers les planètes Uranus et Neptune, très peu visitées mais pour lesquelles la communauté scientifique attend de nouvelles découvertes. Et c'est sans compter la chasse à l'hypothétique «planète 9», l'observation des planètes naines comme Pluton ou Eris, et la recherche de nouveaux petits corps dans la ceinture de Kuiper.
Pour l'heure, les priorités sont autres et la Nasa présente sur le site nasa.gov les dernières observations scientifiques.Ce télescope, très attendu, a fait l'objet de nombreuses discussions et donc de publications. Depuis 2021, les articles se succèdent et en présentent les caractéristiques.
Le mercredi 26 janvier 2022 l'article "Le télescope spatial James Webb a entamé sa longue valse autour du soleil", publié dans Le Figaro en explique son fonctionnement :
Après trente jours de voyage, l'observatoire le plus cher et le plus complexe de l'histoire a rejoint son orbite de travail à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Les scientifiques vont s'atteler à le régler, une procédure longue et minutieuse qui s'étalera sur cinq mois.
C'est un petit pas de danse qui marque le début d'une longue et grande valse cosmique. Après trente jours de voyage, le télescope spatial James Webb (JWST) s'est placé lundi soir sur son orbite « de halo » autour du deuxième point de Lagrange (L2), un point d'équilibre gravitationnel entre la Terre et le Soleil situé à 1,5 million de kilomètres au-delà de notre planète (voir infographie). «Cela peut paraître très loin, mais ce n'est que quatre fois la distance Terre-Lune et 4 secondes-lumière environ, souligne Pierre-Olivier Lagage, astrophysicien au CEA et coresponsable de l'instrument Miri, en partie conçu par la France. Cela veut dire qu'il ne faut que 4 secondes pour communiquer avec le télescope. Je n'ai pas le sentiment que nous en sommes déconnectés, bien au contraire. »
L'observatoire monumental - par sa taille, mais aussi par sa complexité et son coût (11 milliards de dollars) - va désormais accompagner notre planète dans sa course autour du Soleil tout en tournant à bonne distance autour de ce point géométrique L2, un peu comme la Lune tourne autour de la Terre. Avec sa vitesse de croisière actuelle de 720 km/h,Webbmettra environ six mois à boucler une orbite autour de L2. Pour les amateurs de mathématiques, le résultat final, vu depuis le Soleil, sera une courbe de Lissajous : une lente ondulation autour de notre étoile. Le télescope devrait ainsi passer au moins dix ans, peut-être vingt, sur cette trajectoire, protégé du rayonnement solaire (et terrestre, et lunaire) par son gigantesque bouclier thermique de la taille d'un terrain de tennis. Il aura les yeux braqués sur le ciel à la recherche des plus anciennes galaxies de l'Univers, son objectif principal.
France 24 revient sur les dernières observations réalisées grâce au télescope et explique :
La lumière, après avoir parcouru un tel chemin, s'est étirée, passant du spectre visible à l'infrarouge - une longueur d'onde invisible pour des yeux humains, mais pas pour ceux de James-Webb. Ce dernier a visé, pour ce cliché illustrant les temps lointains du cosmos, l'amas de galaxies SMACS 0723 qui, agissant comme une loupe, a également permis de faire apparaître des objets cosmiques très lointains situés derrière lui - un effet appelé lentille gravitationnelle.
L'image, qui fourmille de détails, a été prise en un temps d'observation de 12,5 heures. Elle montre ainsi des milliers de galaxies, au cœur desquelles certaines structures "n'ont jamais été vues auparavant", selon la Nasa. Le travail de recherche débute donc tout juste. "Les chercheurs vont bientôt commencer à en apprendre plus sur les masses, âges, histoires et compositions" de ces galaxies, a ajouté l'agence spatiale.
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Grâce à ses observations dans l'infrarouge proche et moyen, James Webb pourra voir à travers des nuages de poussière impénétrables pour son prédécesseur, le mythique télescope spatial Hubble. Lancé en 1990 et toujours en fonctionnement, celui-ci a bien une petite capacité infrarouge mais opère surtout dans la lumière visible et les ultraviolets.
Autres grandes différences entre les deux télescopes : le miroir principal de James Webb est près de trois fois plus grand que celui de Hubble et il évolue bien plus loin : à 1,5 million de kilomètres de la Terre, contre 600 km pour Hubble.
L'European Space Agency a mis en ligne un kit expliquant ce qu'est le télescope et présentant les différents objectifs.
Nous vous laissons aussi regarder cette conférence :
Enfin, pour approfondir la question, vous pourriez vous plonger dans la lecture de l'ouvrage Univers [Livre] : de l'oeil nu au télescope spatial infrarouge James-Webb.
Bonne journée.