Sous l'Ancien Régime en quoi consistait le "ban de la noblesse" ?
Question d'origine :
Bonjour,
Sous l'Ancien Régime en quoi consistait le "ban de la noblesse" Merci
Réponse du Guichet
Sous l'Ancien Régime, le ban de la noblesse correspond à la convocation des nobles au service militaire.
Bonjour,
Le ban de la noblesse correspond à la convocation des vassaux directs du roi au service ordinaire.
Il s'agit d'un terme féodal utilisé dès le XIIème siècle. À cette époque, le ""ban"" désignait les vassaux directs du seigneur et ""l'arrière-ban"" représentait les vassaux indirects, à savoir les vassaux des vassaux. Lorsque le seigneur convoquait le ban et l'arrière-ban, il rassemblait tous les hommes placés sous ses ordres afin qu'ils prennent les armes.
sources : Chroniques d'une frontière sous l’Ancien Régime et L'internaute
D'après le Dictionnaire de l'Ancien Régime de Anne Conchon, Bruno Maes et Isabelle Paresys, publié sous la direction de Robert Muchembled (pages 31 et 52) :
il s’agissait de la convocation faite par le roi de ses vassaux pour le service militaire, qui à leur tour réquisitionnaient l’arrière-ban. Plus généralement, le « ban » désignait une publication faite par le seigneur pour ordonner l’ouverture de certains travaux agricoles (moissons, vendanges...) et l’utilisation d’installations (banalités), ou interdire ponctuellement l’accès à certains espaces ainsi que la vente de vin (banvin). Par métonymie, il s’appliquait au territoire sur lequel le seigneur exerçait son pouvoir de commandement.
[...]
Il existe trois conceptions du recrutement des armées à l’époque moderne : l’ost féodal (qui subsiste avec le ban et l’arrière-ban mais, toujours insuffisant, on ne le convoque plus après 1703) ; la conscription pour les roturiers (qui conduit à la constitution de la milice en 1688) et les mercenaires volontaires qui fournissent l’essentiel de l’armée royale depuis la création des compagnies d’ordonnance (1445).
Voici une présentation du ban et de l'arrière-ban de Michel Nassiet dans "La noblesse en France au XVIe siècle d'après l'arrière-ban" :
Le ban et l'arrière-ban était, depuis le milieu du XVe siècle, la convocation des nobles et autres individus tenant fief pour leur faire effectuer un service militaire. L'obligation n'était pas personnelle mais réelle ; c'est pourquoi étaient autorisés à envoyer un remplaçant les feudataires qui n'étaient pas personnellement capables de combattre : vieillards, mineurs, veuves filles héritières. Par extension, les roturiers furent eux aussi admis à se faire remplacer. Dès les années 1445-1449, Charles VII a procédé à une vaste réorganisation du service. Pour que les nobles ne soient plus convoqués à l'improviste et puissent se préparer à servir, le roi désigna des commissaires qui durent se rendre dans les sièges des bailliages et sénéchaussées, établir des listes des feudataires et demander à ces derniers la valeur de leur fief. Enfin ils devaient leur faire prêter le serment de se préparer en fonction de leurs moyens. Ces ordres aboutirent en 1452 à l'établissement de listes des nobles par bailliages et sénéchaussées. Une enquête générale analogue fut ordonnée en 1455. Ces registres, indiquant les noms des feudataires et l'équipement de chacun, permettaient de tenir des montres préparatoires, de fréquence variable, au cours de laquelle on vérifiait l'adéquation entre la valeur du fief et le service proposé par le feudataire. Louis XI utilisa notamment l'arrière-ban en 1465 lors de la guerre du Bien public. Il ordonna des enquêtes sur les revenus des fiefs, ainsi que de fréquentes montres générales au début de la décennie 1470.
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