C'est pour mieux gérer le risque de liquidité que des stress tests sont réalisés par les institutions financières, notamment les banques centrales.
Bonjour,
Comme nous l'indiquions dans cette précédente réponse A quoi servent les cartographies de risques financiers ?, nous répondrons ici à votre question portant sur les stress tests de liquidité des fonds.
Vous souhaitez en effet obtenir des informations sur les "stress de liquidité" mais peut-être voulez-vous parlez des stress tests portant sur les risques de liquidités.
Le risque de liquidité est le risque qu’une position dans le portefeuille ne puisse être cédée, liquidée ou clôturée pour un coût limité et dans un délai suffisamment court.
Le site La finance pour tous présente le contexte d'utilisation de ces stress tests :
L’activité traditionnelle des banques consiste à emprunter sur les marchés des liquidités (à court terme) pour financer l’octroi de crédits.
Par exemple, une banque peut renouveler un emprunt d’argent sur les marchés tous les trois mois pour financer des crédits hypothécaires sur 30 ans. Les différentes échéances adossées aux deux types d’emprunt (l’un à court terme et l’autre à long terme) permettent aux banques de dégager une certaine marge. Autrement dit, plus le crédit accordé sera long, plus la marge de la banque sera significative.
Cependant, ce mécanisme de transformation, s’il est poussé à l’extrême, peut engendrer des difficultés de refinancement pour la banque en cas de contraction sur les marchés. C’est ce que l’on appelle le risque de liquidité.
Pour pallier ce risque, le Comité de Bâle intègre dans son dispositif de régulation la mise en place de deux ratios de liquidité :
Le ratio de liquidité à court terme (LCR)
Cette norme a été établie dans le but « d’assurer que la banque dispose d’un niveau adéquat d’actifs liquides de haute qualité non grevés pouvant être convertis en liquidité pour couvrir ses besoins sur une période de 30 jours calendaires en cas de graves difficultés de financement » (source : BRI).
Ces graves difficultés de financement font référence au scénario de la crise financière de 2007/2008. Le système bancaire mondial a connu de fortes tensions à la suite de déclassements importants de notations de plusieurs établissements de crédit. Ces déclassements ont entamé la confiance du public et des marchés dans ces établissements et se sont traduits par des retraits partiels de dépôts et par des pertes de financements.
Le ratio impose ainsi aux banques de disposer d’une certaine quantité d’actifs liquides leur permettant de couvrir les sorties nettes d’argent pendant au moins 30 jours. Il se définit de la façon suivante :
Selon cette norme, l’encours d’actifs liquides de haute qualité doit au moins être égal aux sorties nettes de trésorerie pendant les 30 jours qui suivent la date d’arrêté du calcul du ratio.
En respectant ce ratio, l’établissement devrait ainsi disposer de suffisamment de liquidités malgré des difficultés de refinancement sur les marchés.
La réglementation Bâle III impose aux banques d’anticiper des situations de crise à l’aide de la réalisation d’un stress test simulant des événements susceptibles de provoquer de fortes tensions sur la liquidité, comme des retraits d’une partie importante des dépôts de la clientèle ou un déclassement de la note attribuée par les agences de notation affaiblissant la réputation de l’établissement.
Un test de résistance bancaire, ou « stress test », est un exercice consistant à simuler des conditions économiques et financières extrêmes mais plausibles afin d’en étudier les conséquences sur les banques et de mesurer leur capacité de résistance à de telles situations. Ces tests sont menés par les banques centrales.
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Qu’est-ce qu’un stress test ?
L’opération de stress test consiste à définir plusieurs scénarios à un horizon d’un ou deux ans qui seront appliqués aux portefeuilles des banques (crédits, placements, dette) afin de mesurer leur évolution.
Un premier scénario dit « de base » ou « central », reprend les principales prévisions macroéconomiques existantes. Les résultats obtenus en appliquant ce scénario sont alors comparés à ceux que génère un autre scénario, dit dégradé ou extrême. Ce dernier table généralement sur un fort ralentissement de la croissance, souvent même une récession, une hausse du chômage, une chute des marchés boursiers, une hausse des crédits non remboursés… Il s’agit d’étudier non seulement les risques pouvant peser sur tel ou tel établissement financier soumis au test mais aussi les risques de contagion pouvant générer une instabilité du système financier : les risques systémiques. Les chocs étudiés doivent être importants mais réalistes. Ils ont une probabilité faible mais non nulle
Les tests sont en général conduits selon une logique « top down », de haut en bas, pour mesurer l’effet de chocs globaux sur l’ensemble du système bancaire et l’effet spécifique sur les grands groupes bancaires. Des analyses « bottom up » (partant du bas) sont aussi menées sur une base individuelle à l’échelle des banques elles-mêmes, et peuvent éventuellement être agrégées par les Autorités de supervision.
Le stress test vise à mesurer notamment l’impact du choc macro-économique sur les volumes et les risques de crédit portés par les banques, sur la valeur de leurs actifs et in fine sur leur ratio de solvabilité.
source : La finance pour tous
Vous pouvez également consulter les sites suivants pour en savoir plus :
- Stress Tests de Liquidité des fonds : un outil de pilotage pour les gérants, un facteur de confiance pour les investisseurs
- Risque de liquidité et stress tests, un sujet toujours d’actualité
- Stress test de liquidité : plus qu'un enjeu de conformité, un outil de pilotage
- Tout savoir sur les stress-tests
Bonne journée.