Qui est Guillaume Duport qui a érigé une croix en pierre Montée de la Boucle ?

Nous donnerons ici un extrait tiré de ce Dictionnaire Historique de Lyon.

[…] Et la croix de la Croix-Rousse dans tout cela? Celle d’origine a, elle aussi, disparu depuis longtemps. Elles étaient d’ailleurs deux, dont les emplacements exacts suscitent encore les discussions passionnées des érudits et historiens locaux. La plus ancienne, élevée vers 1490, figure sur le fameux plan scénographique de 1550. Elle était située à l’endroit où la route de Bourg-en-Bresse, qui venait de Lyon par la Grande-Rue de la Croix-Rousse se séparait en deux voies: l’une, descendant sur la Saône et Vimy (auj. Neuville-sur-Saône), l’autre continuant vers Montluel. En tout cas, en 1560, à la suite d’une mission ordonnée par le cardinal François de Tournon, archevêque de Lyon, pour détourner les fléaux d’hérésie et de guerres civiles, une nouvelle croix est érigée. En pierre dorée de Couzon, elle était donc située en haut de l’actuelle montée de la Boucle, vers la place Joannès Ambre, tout près de l’endroit où, depuis décembre 1994, une nouvelle croix est de nouveau élevée […]

Nous citerons également ce passage lu dans l’ouvrage Petite histoire populaire de Lyon

A la mort de Henri II, les chefs du parti protestant voulurent s’emparer de l’autorité en France, mais la conspiration d’Amboise échoua (1560). Des processions furent ordonnées par le cardinal de Tournon, archevêque de Lyon. Ce fut à l’occasion d’une de ces processions qu’une croix de pierre de Couzon, d’un jaune tirant sur le rouge, fut érigée en haut de la côte Saint-Sébastien: d’où le nom de Croix-Rousse qu’a pris ce quartier.

 

L’attribution de l’érection de la «croix en pierre dorée» au cardinal de Tournon est également accréditée par le Musée d’Histoire de Lyon dans un court texte sur le quartier de la Croix-Rousse, accessible sur le site de l’institution au lien suivant.

Enfin dans un article intitulé Voyage en chemin de fer de Lyon a la Croix rousse, paru dans la Revue du lyonnais n° 28, 1864, nous avons relevé cette information intéressante sur les croix de la Croix-rousse.

La Croix-Rousse dépendait autrefois de Cuire. Ce faubourg prit son nom d’une croix en pierre de Couzon, qui y fut élevée en 1560, à la suite d’une mission […] Jadis, les diverses parties du quartier (Croix-Rousse) étaient désignées par des croix de couleurs différentes: ainsi, outre celle qui a donné le nom à la localité, on rencontrait encore la croix noire, sur le chemin de Caluire, au croisement d’une rue qui va rejoindre la route de Cuire. Cette croix, enlevée par la voie ferrée de Sathonay, a été transplantée au-dessus d’un mur voisin. Le chemin de Cuire possède sa croix blanche, à l’embranchement d’un sentier fort escarpé, qui conduit au cimetière, et descend près de l’Ile-Barbe [...] Enfin, le carrefour auquel aboutit la rue d’Enfer est signalé par une croix de bois.

Nous avons fait savoir au tout début de notre réponse que nos recherches n’avaient pas donné le moindre résultat sur Guillaume Duport. Pour être plus exact nous avons bien trouvé une notice concernant ce personnage dans le Dictionnaire des grands lyonnais , mais celle-ci n’apporte aucune information autre que les faits qui lui sont communément attribués... peut-être à tort, comme nous l’avons vu, concernant l’érection de la croix "rousse".

Guillaume Duport (XVe siècle)

On lui doit la croix en pierre de Couzon en 1493 à l’embranchement de la montée de la Boucle et de la rue de Margnolles et se trouvant à l’origine de l’appellation «Croix-rousse». Cette croix sera abattue par les protestants en 1562, réinstallée, de nouveau enlevée durant la révolution avant d'être remise en place en décembre 1994.  

Bonne journée