Quelle est la part de véracité du rachat de la filiale Alstom Power par General Electric ?
Question d'origine :
Bonjour,
Beaucoup d'informations et fake news circulent sur le rachat de la filiale Alstom Power par General Electric.
Et notamment sur les turbines Arabelle rachetée maintenant par EDF à General Electric.
Quelle est la véracité de cette information, et plus globalement du rachat d'Alstom Power par GE?
Par avance merci.
Cordialement
Réponse du Guichet
Les rachats d'Alstom Power par General Electric et des turbines Arabelle par EDF ont fait couler beaucoup d'encre. Nous vous proposons une revue de presse couvrant ces deux événements.
Bonjour,
Voici une sélection chronologique d'articles publiés depuis 2014, liés aux rachats d'Alstom par General Electric et des turbines Arabelle par EDF. Ils sont consultables dans leur totalité via Europresse, en ligne par les abonnés de la BML ou en bibliothèque.
Rachat d'Alstom par General Electric
- Vendredi 25 avril 2014, Le Figaro, General Electric en passe de s'offrir l'énergie d'Alstom :
General Electric se prépare à acheter les activités power d'Alstom. Elles représentent plus de 70 % du chiffre d'affaires du groupe français.
INDUSTRIE C'est un coup de tonnerre auquel ne s'attendaient pas les salariés d'Alstom. Mercredi soir, l'agence Bloomberg a évoqué des discussions du géant General Electric afin de racheter Alstom pour une somme de 13 milliards de dollars. Un fleuron français de l'industrie pourrait donc disparaître. Ou au moins subir une modification drastique de son périmètre d'activités. Car, selon nos informations, l'opération ne porterait pas sur l'ensemble du groupe Alstom, mais sur les seules activités liées à l'énergie.
Elles comprennent des turbines à gaz, des centrales à charbon, des éoliennes marines et des réseaux de distribution électrique. En tout, ces activités représentent plus de 70 % des 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'Alstom. L'opération prendrait la forme d'une cession d'actifs. Et la branche transport, qui fabrique notamment les TGV, resterait cotée en Bourse sous forme d'une société indépendante.
Des banquiers évoquent 30 euros par action comme juste valorisation pour Alstom dans son ensemble. Au total, le groupe français vaudrait près de 9,3 milliards d'euros. Sans compter le montant de sa dette nette de 3,3 milliards d'euros. Avec l'exclusion de l'activité « transport » , la transaction, si elle aboutit, se conclura à un prix significativement inférieur.
Quant au calendrier, il est rapide selon un proche des négociations. Le 7 mai, jour de publication des résultats annuels est évoqué. Du reste, dans un communiqué, le groupe industriel précise qu'à cette occasion « un point sur les perspectives de ses différentes activités » sera fait.
- Samedi 26 avril 2014, Libération, Alstom racheté par General Electric dès dimanche ? ou Siemens prêt à discuter coopération avec Alstom :
Le PDG du géant américain est attendu à Paris pour d'ultimes discussions au sommet en vue de l'acquisition de la division énergie d'Alstom, un des fleurons industriels français.
Le PDG du géant américain General Electric (GE) est attendu ce dimanche à Paris pour d'ultimes discussions au sommet en vue de l'acquisition de la division énergie d'Alstom, un des fleurons industriels français. Jeffrey Immelt devrait rencontrer le Premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, selon des sources concordantes qui se refusaient samedi à préciser le lieu et l'heure de l'entrevue.
L'opération vise l'achat des actifs du groupe français liés à l'énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions «Power» et «Grid»), qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d'euros, selon la presse. La branche transport, qui fabrique les célèbres trains à grande vitesse (TGV), ne serait, elle, pas concernée par cette acquisition.
Bien que l'Etat ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, Arnaud Montebourg s'est invité dans le dossier, justifiant son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois. Dès vendredi, il a reçu Clara Gaymard, la dirigeante de GE en France, selon des sources proches du dossier.
- Lundi 28 avril 2014, Finyear, L'actualité des entreprises :
Du coté des annonces de fusions, rapprochement, opérations d'émission de titres, l'actualité est très dense. Les échanges d'actifs entre groupes pharmaceutiques géants, les rumeurs d'OPA de Pfizer sur Astrazeneca (100 milliards de $ !), et du rachat d'Alstom par General Electric (GE) s'inscrivent dans l'accélération du cycle des fusions - acquisitions. GE est une magnifique entreprise, bien connue en France pour le succès planétaire du moteur d'avion CFM, fruit du partenariat avec SNECMA (SAFRAN). Cohérente d'un point de vue microéconomique, elle n'en est pas moins une nouvelle preuve du déclin industriel accéléré de la France, qui ne serait plus maître de la technologie de génération d'électricité, pourtant un de ses points forts...
- Samedi 10 mai 2014, Atlantico, Pourquoi la vente de la filière énergie d'Alstom met en péril la sécurité nationale
Tant sur les plans militaire qu'énergétique, la filière énergie d'Alstom est vitale à l'indépendance de la France. Malheureusement, les médias semblent s'alarmer bien peu de l'aspect directement stratégique de l'entreprise pour notre secteur nucléaire.
- Lundi 23 juin 2014, Le Parisien, Alstom : la souveraineté de la France dans le nucléaire est assurée, selon Kron ! :
Après plusieurs mois d'un long feuilleton, le Conseil d'administration d'Alstom a émis à l'unanimité un avis favorable à l'offre de General Electric pour le rachat de sa branche énergie Electric (GE) pour un prix ferme et définitif de 12,35 milliards d'euros. Cette branche énergie regourpe les secteurs Thermal Power (Energies Thermiques), Renewables (Énergies Renouvelables) et Grid (Réseaux), ainsi que les services centraux et partagés. A cela s'ajoutera la création de trois co-entreprises à parité dans les turbines à vapeur, les réseaux et les énergies renouvelables. En outre, GE devrait cèder à Alstom son activité de signalisation ferroviaire.
Dans le même temps, l'Etat a négocié les conditions du rachat sur vingt mois de 20% du capital d'Alstom à Bouygues, principal actionnaire de l'équipementier français, et va obtenir avant ce rachat des droits de vote au conseil d'administration d'Alstom.
Le Pdg d'Alstom Patrick Kron se rendra mardi à Belfort avec son homologue américain de GE pour expliquer ce projet aux salariés. Interrogé ce lundi matin sur Europe 1, il a estimé que cette opération «sera créatrice d'emploi» avec non seulement la création 1000 emplois promis par GE mais aussi avec les nouvelles activités de ce futur ensemble. Selon le patron d'Alstom, le dossier entre dans une nouvelle phase avec pour objectif de convaincre les salariés, les actionnaires mais aussi les autorités de la concurrence.
- Lundi 22 décembre 2014, Libération, Alstom accusé par les autorités américaines de corruption en Indonésie :
Le groupe énergétique français a reconnu que certains de ses responsables avaient versé des pots-de-vin à des officiels en Indonésie, en Egypte, en Arabie saoudite, dans les Bahamas et à Taïwan pour remporter des contrats. Il doit s'acquitter d'une amende de 772,29 millions de dollars.
Les autorités américaines ont infligé lundi une amende record de 772,29 millions de dollars au groupe énergétique français Alstom, accusé de corruption dans plusieurs pays et notamment en Indonésie. Cet accord à l'amiable dégage ainsi la voie au rachat pour 12,4 milliards d'euros par le groupe américain General Electric (GE) des activités énergie d'Alstom (100% des turbines à gaz, 100% des turbines à vapeur hors nucléaire sauf en France, 50% des turbines à vapeur nucléaires, 100% de certaines énergies renouvelables notamment).
La semaine dernière, le PDG du groupe français Patrick Kron avait indiqué qu'Alstom prendrait entièrement en charge cette amende et ne la transfèrerait pas à GE, même si les filiales énergétiques (Alstom Power, Alstom Grid...) étaient mises en cause par les Etats-Unis. Cette décision devrait se matérialiser par un impact négatif non précisé sur les comptes du fabricant des trains à grande vitesse (TGV), avait ajouté Patrick Kron.
- Mardi 23 décembre 2014, Le Monde, Alstom englué dans les affaires de corruption :
Le groupe énergétique français, qui a conclu un accord avec la justice américaine pour payer une amende de 772 millions de dollars, fait également l’objet de poursuites au Royaume-Uni.
- Lundi 23 février 2015, Le Monde, Après le rachat du pôle énergie d'Alstom par General Electric, Bruxelles ouvre une enquête :
C'est un nouvel épisode dans un dossier fertile en rebondissements. La Commission européenne a annoncé, lundi 23 février, l'ouverture d'une « enquête approfondie » sur le rachat des activités énergie d'Alstom par General Electric (GE), signé en juin 2014 pour 12,3 milliards d'euros, qu'elle soupçonne de fausser la concurrence.
« La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie afin de déterminer si le projet d'acquisition, par General Electric, des activités d'Alstom relatives à l'énergie thermique, aux énergies renouvelables et aux réseaux est conforme au règlement de l'Union européenne sur les concentrations » , indique Bruxelles dans un communiqué.
Après avoir mené une enquête préliminaire, la Commission estime que « des problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance (HDGT), qui sont principalement utilisées dans les centrales au gaz ».
- Mardi 24 février 2015, Courrier international, L'UE lance une enquête sur le rachat du pôle énergie d'Alstom par General Electric :
(Paris) - 'L'Union européenne vient de dresser un obstacle à l'acquisition pour 17 milliards de dollars [12,35 milliards d'euros] des activités énergie d'Alstom par General Electric (GE)', écrit The Wall Street Journal. La Commission européenne, plus haute autorité de contrôle de la concurrence en Europe, a décidé d'ouvrir une enquête approfondie sur la vente du pôle énergie d'Alstom, qui représente 70 % des activités du groupe français, à son rival l'américain GE, car elle craint que ce rachat réduise la concurrence sur le segment particulier des turbines à gaz de haute puissance.
- Mardi 12 mai 2015, Le Figaro, L'UE suspend l'enquête sur GE/Alstom :
General Electric (GE) a indiqué lundi que la Commission européenne avait suspendu momentanément son enquête sur son rachat pour 12 milliards d'euros du pôle énergie du fleuron français Alstom et s'est...
- Vendredi 12 juin 2015, Le Monde, Bruxelles de plus en plus critique sur le rachat d'Alstom par GE :
La Commission doit transmettre aux deux entreprises la liste de ses « griefs ». Au nom de la concurrence, elle réclame à l’américain General Electric la cession d’actifs dans les turbines à gaz.
- Lundi 29 juin 2015, AFP, Rachat d'Alstom : GE entendu jeudi par la Commission européenne :
New York, 29 juin 2015 (AFP) - - La Commission européenne va entendre jeudi des responsables de General Electric (GE) au sujet du rachat du pôle énergie du groupe français Alstom, a indiqué lundi à l'AFP un porte-parole du conglomérat américain.
Une audition à la demande de GE est prévue à Bruxelles jeudi 2 juillet, selon ce porte-parole, qui n'a pas donné davantage de détails.
La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, doit se prononcer sur le rachat pour plus de 12 milliards d'euros des activités dans l'énergie d'Alstom par GE.
En février, elle a décidé d'approfondir son enquête (dite "de phase 2" dans le jargon bruxellois), en invoquant notamment une possible réduction de la concurrence dans les turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales électriques utilisant ce combustible.
Aujourd'hui, seulement quatre fabricants de turbines se partagent ce marché: GE, Alstom, l'allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS).
GE, qui a reçu début juin les griefs de l'UE, est prêt à faire des concessions, dont une cession de ses brevets, sans pour autant affecter ses revenus. Le groupe n'a pas encore rendu publics les différents remèdes qu'il compte proposer à la Commission européenne.
La décision de l'UE est attendue d'ici le 21 août.
GE, qui a fait d'Alstom une pièce maîtresse pour son retour à ses racines industrielles, veut éviter une répétition du scénario de 2001 qui avait vu sa décision d'acquérir son compatriote Honeywell, pour 42 milliards de dollars, être bloquée par les régulateurs européens.
- Vendredi 17 juillet 2015, Le Monde, L'UE repousse sa décision sur le rachat d'Alstom par General Electric :
La Commission européenne a décidé de reporter au 11 septembre sa décision sur le rachat du pôle énergie du français Alstom par l'américain General Electric (GE), a confirmé le conglomérat américain dans un communiqué publié vendredi 17 juillet.
Cette décision était initialement attendue le 21 août, mais GE a soumis à Bruxelles un certain nombre de « remèdes », pour éviter un veto de la Commission sur cette opération à 12,3 milliards d'euros, qui nécessitent un examen plus poussé.
« General Electric confirme qu'il a soumis des remèdes à la Commission européenne dans le cadre de la transaction GE - Alstom , précise le communiqué du géant d'outre-Atlantique. Ces remèdes répondent aux préoccupations de la Commission et préservent dans le même temps la valeur économique et stratégique de la transaction. Nous continuons à avoir des négociations constructives avec la Commission concernant l'opération. »
- Mercredi 9 septembre 2015, Le Monde, Alstom-General Electric : Bruxelles assortit son feu vert de conditions :
Pour conclure le rachat des activités énergies du groupe français, l'américain a dû céder des actifs dans la maintenance des centrales.
- Lundi 2 novembre 2015, Boursier, Le nouvel Alstom est né ! :
GE a finalisé le rachat des activités énergie. Alstom est recentré sur le transport...
C'est fait ! L'américain de General Electric a procédé au rachat de la division énergie (Power et d' Alstom , après avoir obtenu le feu vert des autorités de la concurrence de plus de 20 pays et régions à travers le monde. Il s'agit de la plus grosse acquisition industrielle de l'histoire du conglomérat. L'accord initial avait été signé en 2014, pour 12,35 milliards d'euros. Des ajustements intervenus par la suite, notamment avec la création d'entreprises communes détenues majoritairement par l'américain dans les énergies renouvelables, les réseaux et le nucléaire, ont abouti à un prix final de 9,7 milliards d'euros. Ce montant représente les 12,35 MdsE évoqués précédemment, diminué de 1,9 MdE de cash présent dans les entités vendues, 0,4 MdE du fait de l'accord commercial conclu en décembre 2014 et 0,3 MdE d'ajustement de prix tel que décidé en juillet dernier.
La transaction devrait apporter 0,05 à 0,08$ de bénéfice par action à GE en 2016 et 0,15 à 0,20$ en 2018. Il anticipe 3 milliards de dollars de synergies en 5 ans et une forte contribution positive de la transaction. En parallèle, l'américain a conclu la cession de son activité de signalisation ferroviaire à Alstom pour 800 millions de dollars (700 millions d'euros).
A lire également,
- Les grandes dates de General Electric en France et à Belfort, 22 septembre 2021, Trois, Décrypter le Nord Franche-Comté
- “Affaires sensibles” : Alstom et le destin stupéfiant d’un cadre piégé par les Américains, Télérama
- Alstom, scandale d'État [Livre] / Jean-Michel Quatrepoint, 2015
- Le piège américain [Livre] : l'otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne / Frédéric Pierucci, 2019
- Le même titre adapté en BD, Le piège américain : Les dessous de l'affaire Alstom / scénario Frédéric Pierucci & Matthieu Aron ; dessin et couleur Hervé Duphot, 2021
A écouter/regarder, Rachat d'Alstom par General Electric : "Macron n'a pas dit la vérité", dénonce un élu, RTL
Rachat des turbines Arabelle par EDF
- Dimanche 20 décembre 2020, L'Obs, Comment la France compte récupérer les précieuses turbines de ses centrales nucléaires :
Et si la France récupérait ces turbines équipant nos centrales nucléaires vendues par Alstom à l’américain GE il y a six ans ? Le dossier pourrait être bouclé « dans quelques semaines ». Et effacer ainsi un traumatisme national.
- Samedi 28 août 2021, EDF s'apprête à racheter les activités nucléaires de GE, La Tribune :
Les célèbres turbines vapeur Arabelle, qui équipent les EPR, vont-elles redevenir 100 % françaises ?
- Mercredi 15 décembre 2021, Challenges, Comment General Electric a désindustrialisé la France :
ENQUÊTE- Emploi, R&D, finances: sept ans après le rachat d'Alstom, le bilan du conglomérat est désastreux en France, avec 5.000 postes supprimés dont 1.200 à Belfort. Emmanuel Macron a annoncé la reprise des turbines Arabelle par EDF.
- Vendredi 4 novembre 2022, Le Figaro, Nucléaire : EDF rachète enfin les turbines Arabelle à l'Américain GE :
DÉCRYPTAGE - L'électricien tricolore a obtenu une ristourne du vendeur.
- Vendredi 4 novembre 2022, Les Echos, Nucléaire : EDF tombe enfin d'accord avec General Electric pour reprendre les turbines Arabelle :
Après des mois de négociations, EDF et General Electric ont conclu un accord définitif concernant le rachat par l'énergéticien français des activités nucléaires du groupe américain, dont le site de fabrication des fameuses turbines Arabelle, qui équipent notamment une bonne partie du parc de réacteurs nucléaires d'EDF.
Bonne journée.