Existe-il un registre d'écrou du Château Pierre Scize ?
Question d'origine :
Existe-il un registre d'écrou du Château Pierre Scize? (liste des entrées et sorties)
Réponse du Guichet
La bibliothèque municipale de Lyon possède des documents évoquant le Château de Pierre-Scize dans lesquels certains noms de détenus sont évoqués, mais ce sont les Archives municipales de Lyon qui conservent les registres d’écrou. Cependant leurs collections sont incomplètes, car tout n’a pas été conservé….
Bonjour,
Avant 1790, Lyon compte deux prisons liées à la justice royale : celle de Roanne dans le Vieux-Lyon et celle de Pierre-Scize, ancienne résidence de l’archevêque. Le roi Louis XI ordonne de chasser l’archevêque Charles de Bourbon et le sénéchal de Lyon prend alors possession de Pierre-Scize. En 1468, Louis XI fait du château une prison, qu’il visite en juillet 1476. Célèbres ou non, les prisonniers vont s’y succéder.
On trouve, à la page 34 du livre Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications de Fr. Dallemagne, un passage relatant la construction et l’historique du Château de Pierre-Scize. La prison est entièrement détruite le 26 octobre 1793.
Nous retrouvons quelques noms de prisonniers dans le Dictionnaire historique de Lyon (p. 1052) : Ainsi parmi les plus célèbres : le duc de Milan: Ludovic Sforza (1452-1508) dit «le more» en raison de son teint basané ; le duc Charles Emmanuel de Nemours, l’un des chefs de la Ligue, qui parvient à s’échapper déguisé en domestique ; le beau [Henri Coiffier de Ruzé d’Effiat dit] Cinq-Mars, favori de Louis XIII et son ami François-Auguste de Thou (v. 1607-1642); le marquis de Sade (1740-1814)...
On trouve à Pierre-Scize des prisonniers politiques aussi bien que des fils de famille internés à la demande de leurs parents, à la suite de dévergondages jugés excessifs. Beaucoup d’entre eux bénéficient d’un régime "de faveur" un gentilhomme peut garder son domestique à son service, d’autres reçoivent une blanchisseuse qui s’occupe de leur linge…Sous la Révolution on enferme là des royalistes conspirateurs, un chanoine, des officiers du régiment Royal-Pologne qui passait malencontreusement à Lyon…. En octobre 1793, les jacobins lyonnais commencent à détruire leur Bastille, vidée de ses derniers occupants parmi lesquels le plus vieux prisonnier de France. Un dénommé François de Maumat, enfermé sur l’ordre de Louis xv en août 1727, et qui est donc resté à Pierre-Scize pas moins de 65 ans.
Le livre Prisons de Lyon. Une histoire manifeste de Bernard Bolze nous permet de compléter cette liste avec Jacques d’Armagnac, duc de Nemours en 1475 ; le baron des Adrets y fait enfermer des catholiques avant d’y être détenu à son tour.
Le document Le château de Pierre-Scize et ses prisonniers d’ E. Cuaz, consultable à partir de Numelyo, propose aussi, à la page 159 (table des matières), une liste de prisonniers.
Mais ce sont aux Archives municipales de Lyon que vous trouverez le plus d’informations concernant les prisons de Lyon. Vous pouvez consulter cette page.
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