Comment s'appellent les personnages qui ne dansent pas dans les ballets ?

Bonjour,

La danse, art du mouvement du corps humain, croise le chemin de la pantomime en France au XVIIème siècle, dans un genre chorégraphique appelé le Ballet de Cour. Des moments de paroles y ponctuent les entrées de danse. Jean-Georges Noverre (1727 – 1810) dans ses lettres sur la danse parues en 1760 recommande aux artistes sur scène de faire éprouver dans le tragique les mouvements des passions les plus violentes : « si j’ose m’exprimer ainsi, arracher les entrailles du spectateur, déchirer son coeur, percer son âme » (sic).

En guise d'exemple nous vous laissons regarder l'extrait de «Giselle» crée en 1841 par Jean Coralli et Jules Perrot, à l'Opéra de Paris . C'est un ballet pantomime qui comporte des scènes non dansées mais mimées qui relèvent de la narration pure. (Source : numeridanse.tv)

Le pantomimiste (ancienne appellation de l’artiste de mime) qualifiait l'artiste qui ne s'exprime dans un spectacle que par des gestes, des mimiques ou des attitudes. Sont resté célèbres l’anglais Henry Harry Woodward (1714-1777), le français Jean Gaspard Deburau (1796-1846).

Le mime et la pantomime font tous deux usage d’expressions, de mimiques, d’attitudes, de gestes. La principale différence entre mime et pantomime tient dans le fait que le mime représente à son spectateur un récit, tandis que la pantomime vise à faire ressentir les pensées et les émotions de l’acteur.

Dans l’exemple du baron Von Rothbart que vous citez, le sorcier maléfique du « Lac des cygnes » est un personnage crée en 1877 par Piotr Ilitch Tchaïkovski 1840- 1893) et inspiré d’une légende allemande.

Selon Alastair Macaulay (critique de danse en chef anglais pour le New York Times de 2007 ), le rôle de Rothbart ne devrait jamais être interprété par un danseur « cela banalise l’effet des éléments dansés et non-dansés dans cette histoire » (sic). Voire l’article complet dans son étude sur le personnage de Rothbart sur Swan Lake Studies 91-102 — Alastair Macaulay

Pour autant, les chorégraphes qui ont monté cette œuvre ont majoritairement confié ce rôle à des danseurs. L’expressivité en danse est passée par le mime jusqu’à l’apparition du ballet romantique du XIXème siècle. A cette époque, le ballet académique de Marius Petipa (1818 – 1910) perpétue toujours le ballet-pantomime mais va plutôt privilégier la virtuosité dansée au détriment de l’expressivité jouée. La pantomime évoluera pour trouver un écho dans la danse moderne et le cinéma muet avec Charlie Chaplin et Buster Keaton. 

A présent, le développement des performances physiques a fait du corps le moyen d’expression principal dans la danse moderne. Néanmoins, le rapprochement de la danse et du mime demeure et a permis notamment de développer des démarches passionnantes comme celles de Pina Bausch ou Maguy Marin…

Nous espérons vous avoir aidé dans vos recherches et nous vous remercions pour votre confiance.

L’équipe du département Arts vivants