Pourriez-vous nous donner des informations l'escalier forgé de cette traboule ?
Question d'origine :
Chers bibliothécaires,
pourriez-vous nous éclairer quant à cette remarquable cage d'escalier qui traboule entre le 10, rue sergent Blandan 69001 et la rue de la Martinière? Bien à vous . EH
Réponse du Guichet
L'immeuble et l'escalier aux 7 passerelles qui traboule entre la rue de la Martinière et la rue du sergent Blandan serait datés du XVIIème siècle. Un travail de restauration serait nécessaire pour sublimer sa cage d'escalier, ses balustrades et ses piliers. A la fin du XIXème siècle, ce bel ensemble fut le lieu de vie d'un abbé aux pratiques jugées hérétiques. Son défroquage fut très médiatisé.
Bonjour,
Le contraste entre la beauté de cette cage d'escalier et la façade de l'immeuble qui l'abrite fait couler beaucoup d'encre dans les livres spécialisés sur les traboules que nous possédons de nos collections. Il est aussi souvent regretté qu'un tel ouvrage ne fasse pas l'objet d'une restauration d'envergure. Nous trouvons en revanche peu d'informations sur son histoire ou ses caractéristiques architecturales :
L'entrée n'est pas encourageante, la façade de l'immeuble (XIXe) non plus. Pourtant la cour abrite un escalier à sept passerelles munies de leurs balustrades en fer forgé. Le tout dans un état critique. On remarque le monogramme PG au premier étage. La construction a été soignée, l'ensemble est laissé aux mauvais traitements du temps qui passe. Une volée de treize marches récupère le niveau de la rue de la Martinière. (...)
Source : Lyon et ses traboules : cours, passages... de Corinne Poirieux (Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2009) (p. 65).
Ces remarques de considération esthétique dans Traboules de Lyon : histoire secrète d'une ville de rené Dejean (le Progrès, 1988) (p. 80) :
Ouverte. Maison étroite de sept étages. Cour intéressante avec escalier à spet passerelles ; monogramme PG sur la première. Pas entretenue. Descendre quatorze marches. Débouché : façade quelconque avec un balcon. Une traboule de plus où l'on constate que la cour est plus belle que la façade.
Quelques détails architecturaux et une datation dans ce guide des plus belles traboules de Lyon :
Immeuble assez sordide de sept étages datant du XVIIème siècle. Mais la technique architectonique est grandiose. Les volées de marches sont à l'arrière de l'escalier et alternées avec de longs paliers-coursives transversaux, créant ainsi des balcons sur la cour. Tout est soutenu par des piliers centraux. On notera les splendides balustrades en fer forgé caractéristiques du XVIIème siècle. Restauré, cet escalier serait une merveille.
Source : Lyon les 210 plus belles traboules de Gérald Gambier (IDC, 2015) (p. 94)
Enfin cet immeuble est associé à l'histoire de l'abbé Boullan, défroqué en 1875 pour pratiques hérétiques :
c'est là que vivait, en 1875, l'abbé défroqué Boullan, qui pensait être poursuivi par les puissances infernales et qui fut accusé de pratiques cabalistiques et de messes noires.
Source : Lyon méconnu 1 de Régis Neyret et Jean-Luc Chavent (Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 1996) (p. 44)
Retrouvez son histoire dans cet article de la Tribune de Lyon - Les pratiques obscures de l’abbé Boullan (aout 2022).
Bonne journée,