statistique deuil/décès du conjoint survivant
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 28/05/2008 à 15h12
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Question d'origine :
Bonjour,
je cherche des liens, des informations sur le taux de survie du veuf ou de la veuve après le décès de son conjoint.
Je ne sais si ma question est claire. Je pourrais la reformuler autrement.
Si quelqu'un meurt dans l'année, il arrive que le conjoint, surtout s'il s'agit d'un vieux couple, le suive de très près dans la mort.
J'aimerais avoir les statistiques de cela. Combien de veufs/veuves suivent-ils leur conjoint dans la première année suivant le décès, dans la seconde année, dans les 5 années qui suivent, etc.
Merci beaucoup!
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/05/2008 à 14h10
Cette étude menée par l'INED en 1998, Risque de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage, répond à votre question :
On tente ici de décomposer les différents facteurs de la surmortalité des veufs vis-à-vis des mariés : surmortalité immédiate due au « choc du veuvage », surmortalité attribuable aux conditions de vie du veuf, surmortalité existant antérieurement au veuvage. L'article décrit l'évolution des risques de mortalité après le veuvage par sexe, âge au veuvage et surtout selon la durée du veuvage, en utilisant les données françaises d'état civil entre 1969 et 1991.
La première année de veuvage est une année critique : la surmortalité est de + 80 % pour les hommes, + 60 % pour les femmes. La deuxième année est une année charnière : la mortalité baisse en valeur absolue entre le premier et le deuxième anniversaire du deuil, bien que les personnes vieillissent d'une année supplémentaire. Effet réparateur du temps après le traumatisme de la première année, ou effet de sélection du fait du décès des personnes plus fragiles en début de veuvage ? En terme relatif, la surmortalité des veufs diminue à mesure que le veuvage est plus ancien, les progrès étant rapides au cours des trois premières années, plus lents ensuite. (article en texte intégrale en ligne sur Persée : Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage, Xavier Thierry, Population, 54e année, n°2, 1999).
Nous vous conseillons de consulter la totalité de cet article qui comprend de nombreuses autres données détaillées.
Du même auteur : Mortel veuvage. Risques de mortalité et causes médicales des décès aux divers moments de veuvage, Gérontologie et Société, n°95, 2000.
Enfin, une autre étude de l'INED, davantage axée sur la réorganisation de la vie après le veuvage, fournit des données plus récentes sur les conditions de vie :
Aujourd'hui, en France, près de 4 millions de personnes sont veuves. Cette situation conjugale est la marque des plus âgés mais c'est aussi celle des femmes : 84 % des veufs sont des veuves ! Cette étude longitudinale décrit le contexte de survenue du veuvage, entre 62 et 75 ans, et la réorganisation de la vie qui y fait suite, sur fond de comparaison entre les enquêtes restés mariés et ceux qui sont devenus veufs. Elle montre en quoi l'adaptation au veuvage s'avère plus ou moins difficile selon que l'on est homme ou femme. Les domaines essentiels de la vie des retraités, la famille et les loisirs, sont examinés. Une large part de cette recherche est également consacrée aux répercussions psychologiques de cet événement. Tous les indicateurs concourent à qualifier le quotidien des veuves de plus difficile. Elles ont une perception de la vie et de la retraite plus négatives, souffrent plus de solitude et sont davantage sujettes à des tendances dépressives. Leur moindre intégration à l'univers des loisirs et leur plus fort isolement social montrent encore à quel point elles sont pénalisées. Si la surmortalité des hommes suite au veuvage est beaucoup plus forte que celle des femmes, ceux qui ont échappé à la mort semblent mieux s'adapter à la perte de leur conjoint.
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