Grève des imprimeurs (typographes ?) en 1539
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 13/08/2008 à 08h36
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Question d'origine :
Bonjour
On dit que la première grève française est celles des typographes lyonnais en 1539.
J'aimerai en savoir un peu plus.
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 14/08/2008 à 07h39
H. Hauser, professeur à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, est l’auteur d’un ouvrage intitulé
Dans la
En voici un extrait, et nous vous proposons en pièce jointe à cette réponse l’intégralité de l’article de J. Godard.
« Le récit de la grève de 1539 est très attachant bien qu'il nous conduise dans le dédale des procédures échangées entre maîtres et compagnons. Au XVIe siècle, l'industrie typographique était, à Lyon, au dire du sénéchal (un des beaux trains et manufacture de ce royaume, voire de chrétienté) et le Roi devait déclarer qu'« il n'y a aujour-dhuy lieu en la chrétienté où il se fasse plus bel ouvrage, n'en plus de diverses sciences qu'il se fait audit Lyon, où une grande partie tant de notre royaume qu'autres pays ou provinces étrangères se fournissent de livres. »
Or, au début de 1539, les compagnons imprimeurs «ont tous ensemble laissé leur besogne», le mot de « tric » ayant couru de bouche en bouche «pour lequel et incontinent après la prononciation d'iceluy ils délaissent leur ouvrage pour faire quelque débauche». C'était la grève qui était déclarée, avec un caractère coercitif, les compagnons menaçant ceux qui n'abandonnaient point les ateliers de «les battre et mutiler et, en outre, de les expulser de la confrérie». C'est la grève avec les désordres qu'engendre l'oisiveté, les compagnons errants par la ville « vagants et comme vagabonds », frappant «le prévôt et les sergents jusques à mutilation et effusion de sang». C'est la grève avec une organisation complète, l'enquête constatant que les compagnons
se comportent «comme si étaient gens de nos guerres et ordonnances».
Quels sont les motifs de ce tric ? Tout d'abord l'insuffisance des salaires : ceux-ci étaient en argent et en nature, le maître devant au compagnon «pain, vin et pitance». Les plaintes des compagnons constatent que la nourriture est insuffisante par suite d'une économie poussée trop loin. En second lieu, ils se plaignent de ne pouvoir travailler à leur guise : un peu artistes et un peu bohèmes, ils avaient des fantaisies qui les faisaient chômer les jours de travail et les poussaient à besogner les jours de fêtes ; enfin, le trop grand nombre d'apprentis cause première de leur mécontentement.
A ces réclamations, que répondent les maîtres imprimeurs ? Ils font d'abord ressortir que tout ce grand mouvement est mené par une minorité : la plupart des compagnons « voudraient faire leur devoir et besogner » mais ils n'osent. Quant à la nourriture, ils déclarent qu'ils préfèrent ne pas la fournir vu qu'il y a des compagnons qu'on ne peut absolument pas contenter. Et ils offrent l'équivalent en Argent… »
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