l'anxiété en période pré opératoire

Réponse de Cap Culture Santé


 A propos de l'anxiété du patient en période pré-opératoire


La revue Recherche en soins infirmiers (septembre 2004) propose en texte intégral un article intitulé Étude comparative de l'anxiété, entre patients informés et non informés en période préopératoire.

Vous pouvez également consulter les articles suivants :
- POLLONO (Marie-Christine), ANDREOLETTI (Marion) / La place de l'information dans la préparation du patient à l'intervention chirurgicale, juillet 2007, revue Oxymag
- Le rôle essentiel de l'infirmière auprès des patients en chirurgie cardio-vasculaire : Comment contribuer à diminuer l'anxiété ? dans la revue Soins infirmiers, novembre 1998
- ROOSEN (Marie) / L'influence de l'attitude des soignants dans la gestion de l'anxiété chez les patients, dans la revue Education du patient et enjeux de santé, juillet 2007

Cet article extrait de Savoirs et soins infirmiers (références [60-635-B-10])
peut être accessible via la base de données médicales EMC Consulte. Il s'intitule Soins infirmiers en chirurgie : généralités et phase préopératoire, et aborde le fait que « chaque patient amène ses peurs à l'hôpital. Certaines sont dues à des expériences hospitalières antérieures, à des mises en garde d'amis ou de parents ou à l'ignorance. Il faut déterminer la compréhension du patient de l'intervention chirurgicale prévue, de ses implications et des activités postopératoires planifiées.»
Plusieurs parties peuvent être pertinentes pour votre travail :

Examen de l'état émotionnel :

« La chirurgie constitue une agression psychologique. Le patient est fréquemment anxieux à propos de l'opération et ses conséquences et a l'impression de ne pas avoir de prise sur sa situation. […] Pour comprendre l'impact de l'intervention chirurgicale sur l'état émotionnel du patient et de sa famille, il faut évaluer les sentiments du patient envers la chirurgie, l'image de soi, l'image du corps et les facultés de résistance.
[…] Costa (2001) a constaté que les patients soumis à un acte de chirurgie ambulatoire exprimaient trois grandes préoccupations : la peur, l'information et la présence de soignants. Les patients avaient besoin de parler de leurs sentiments, de recevoir une information préopératoire correcte et de savoir qu'ils comptaient en tant que personne. […]Il est important d'expliquer au patient qu'il est normal d'avoir peur ou d'être inquiet. La capacité du patient à faire part de ses sentiments dépend en partie du désir de l'infirmière d'écouter, d'être empathique et de corriger les idées fausses.
Si le patient se sent impuissant, il est utile de savoir pourquoi. Le diagnostic médical génère souvent des inquiétudes quant à l'autonomie et la perte de capacités physiques et mentales. L'idée d'être « endormi » sous anesthésie est parfois à l'origine d'une peur de perte de contrôle.»

Importance de l'image de soi :

« Le patient qui a une image positive de lui-même a plus de chance d'avoir une bonne approche des expériences chirurgicales. […] Une mauvaise image de soi rend difficile l'adaptation au stress de la chirurgie et aggrave les sentiments de culpabilité ou d'insuffisance. »

Importance de l'image du corps :

« L'ablation chirurgicale d'une partie malade du corps laisse souvent une cicatrice disgracieuse, une perturbation d'une fonction physique, ou génère la crainte d'une mutilation. La perte de certaines fonctions corporelles (par exemple, après une colostomie ou une amputation) peut aggraver les peurs du patient.[…]. La réponse du patient varie avec sa culture, son âge, son image de soi et l'estime de soi.
[…]L'infirmière doit encourager le patient à exprimer ses craintes en matière de sexualité. Le patient confronté à un dysfonctionnement sexuel, même transitoire, a besoin de compréhension et de soutien. »

Les ressources réactionnelles du patient jouent aussi un rôle important :

« L'évaluation des sentiments et de l'image de soi indique si le patient est capable de réagir à l'agression chirurgicale. Les effets physiologiques du stress sont bien connus. L'activation du système endocrinien entraîne la libération d'hormones et de catécholamines dont l'action élève la pression artérielle et accélère les fréquences cardiaque et respiratoire. Il se produit également une agrégation des plaquettes, parallèlement à de nombreuses autres réponses physiologiques. L'infirmière doit être consciente de ces réponses et contribuer à la gestion du stress. »

Mais les particularités culturelles du soigné ne doivent pas non plus être occultées :

« La culture est un système de croyances développé avec le temps et transmis de génération en génération. Le patient a des origines culturelles, ethniques et religieuses diverses. Ce contexte affecte la façon dont il perçoit l'expérience chirurgicale et y réagit. La prise en compte dans le plan de soins des différences culturelles, ethniques et religieuses au cours de la période périopératoire, conditionne l'atteinte des objectifs désirés de l'intervention chirurgicale. L'acquisition de connaissances sur l'héritage culturel et ethnique d'un patient aide à le soigner en phase périopératoire. Bien qu'il soit important d'identifier et d'intégrer les différences de nature culturelle, il est également nécessaire de reconnaître que les personnes appartenant à la même culture ont leurs propres croyances et ne partagent pas toujours des croyances communes. »


Vous pouvez aussi vous intéresser aux travaux des sciences sociales relatifs aux représentations de la maladie. Dans l'article La logique du malade ou le droit à la différence, Dieudonné Paulin Tchassou déclare ainsi que « la relation soignant-soigné qui est faite pour être un espace où les deux partenaires mettent en synergie leurs savoirs pour combattre le mal et obtenir la guérison, devient au contraire ce que François Laplantine appelle « la confrontation entre deux champs de connaissances et de significations » c’est-à-dire la confrontation entre deux logiques différentes de la maladie et des soins. »

Voici donc les références de l'ouvrage de l'auteur cité :
Anthropologie de la maladie, écrit par François Laplantine.



 A propos de la relation soignant / soigné

Ouvrages généraux sur la relation et la communication entre le soignant et le soigné :

La relation soignant-soigné, A. Manoukian et A. Masseboeuf, éd. Lamarre, 2001 : voir dans le catalogue.

La communication professionnelle en santé, sous la direction de Claude Richard et Marie-Thérèse Lussier, éd. ERPI, 2005 : voir dans le catalogue.

Communication soignant – soigné, Repères et pratiques, Antoine Bioy, Françoise Bourgeois et Isabelle Nègre, éd. Bréal, 2003 : voir dans le catalogue.

La face cachée des soins, Jocalyn Lawler, éd. Seli Arslan, 2002 : voir dans le catalogue.

Minuscules aperçus sur la difficulté de soigner, Jacques Salomé, éd. Albin Michel, 2004 : voir dans le catalogue.


La Communication médicale
→ La Communication médicale / Michel Ogrisek,Jean Michel Guillery





 A propos de la mastectomie et de l'image corporelle


- Sur le site infirmiers.com, dans la rubrique « cadre de carrière », est en ligne un document traitant de « La personne, le soignant, la pathologie cancéreuse et la question de la formation professionnelle »(voici le lien)
Ce site propose aussi une page de cours sur la prise en charge infirmière de la mastectomie, où il se trouve un petit passage sur la prise en charge psychologique du patient. Voici le lien.

- Sur le site de la direction des soins des hôpitaux universitaires de Genève, vous pouvez consulter une page dédiée aux soins liés à l'image corporelle, composée de d’exposés, de références et d’une bibliographie.

Bon courage pour vos recherches !