Question d'origine :
Bonsoir,
Quelqu'un saurait il d'où vient la tradition du "Père Cent" dans les casernes cent jours avant "la Quille" ?
Ces "Père Cent" imprimés reprenent la présentation d'un avis de décès pour annoncer avec humour la mort du Père Cent.
.
La plupart citent, en jouant sur les noms de famille pour écrire une histoire ou un poème, les soldats de la même section, "libérables" eux aussi !
Certains de ces documents remontent aux années 1920-1930.
Mais il est probable que cette pratique soit plus ancienne...
Qui aurait une piste de réponse, une référence bibliographique, une idée ?
Merci d'avance pour votre aide.
Cordialement.
Michel Guironnet
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 24/10/2009 à 15h59
Nous n'avons pour l'instant trouvé que des éléments confirmant vos informations mais sans les préciser: date; origine...
Nous continuons nos recherches et nous vous envoyons le plus rapidement possible les résultats de cette recherche.
A très bientôt
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 29/10/2009 à 13h41
Nous ne vous avons pas oublié...Mais nous n’avons pu, hélas, obtenir des renseignements complémentaires très précis, même auprès de personnes ressources dans le domaine de l’histoire militaire.
On retrouve effectivement dans de nombreux ouvrages cette référence au « Père cent » :
«Bien vite le soldat est pris par une obsession unique : le nombre de jours qu’il lui reste à « tirer ». Il existe de petits calendriers du soldat qui, mis à jour régulièrement ; lui permettent de connaître son « score » quotidiennement et de l’annoncer à ses camarades en guise de salutation : « 193 au jus » ou « 193 » tout simplement. . Quand il ne lui reste plus que cent jours de caserne, il expédie à tous ses amis, parents et connaissances, un faire-part humoristique, annonçant la mort du Père cent, personnage gros, laid, et affectés de tous les défauts imaginables, un peu comme carnaval, et il fait, accompagné des camarades, la tournée de la caserne avec un cercueil tirelire : grâce à l’argent récolté, les soldats s’offrent une sortie en groupe pour arroser le Père cent.
Dès cette époque, ils s’occupent de leur quille. La « Quille » était le nom du bateau qui ramenait les forçats de Cayenne quand ils avaient fini leurs temps. Peut-être faut-il aussi y voir le souvenir de l’expression « prendre les quilles à son cou ». L’objet est devenu le symbole des libérations désirées, des comptes à rebours déterminés.»
Les conscrits, de Michel BOZON.
On retrouve un chapitre un peu détaillé, intitulé cahier 11 : Re-naissance (la quille, la classe), dans le livre de Claude Ribouillault : Le service militaire.
Dans le cahier 10 du même ouvrage, le vocabulaire militaire est décrypté.
Père-cent : nm personnage mythique que l’on enterre le jour où on devient libérable, à cent jours de la fin du service ( on dit aussi père-cent-besclots, et, au XIX° siècle, on « fête » aussi les pères deux-cents, trois-cents…)
Dans un rapport intitulé : métier militaire et enrôlement citoyen. Les enjeux de la loi du 28 octobre, on trouve toute une partie historique et un encadre sur La conscription dans le conscient plus ou moins collectif que l'on peut trouver à l'adresse suivante: métier militaire et enrôlement citoyen
Vous pouvez aussi consulter divers ouvrages :
- « Bons pour le service ». L’expérience de la caserne en France à la fin du XIX° siècle , par Odile Roynette
- L’âge des casernes. Histoire et mythes du service militaire , par Michel Auvray
- Le soldat citoyen. Une histoire de la conscription, par Annie Crépin et Philippe Boulanger
- La revue Ethnologie française, n°1, janvier-mars 1979, propose plusieurs articles autour de la conscription
Peut-être, plus éloigné de votre recherche, un article de sociologie sur la dimension « rite de passage »
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter