SABLE APRES SABLE.

Réponse du Département Sciences et Techniques

Bonjour,
Les processus de formation, transformation, transport, dépôt, et dans certains cas, nouvelle transformation du sable sont complexes et mettent en jeu un nombre élevé de facteurs qu’il est difficile de résumer ici.
Ceci est très détaillé dans des ouvrages traitant de géologie et plus précisément de sédimentologie (nous en citerons plus loin).
Déjà, il faut partir de la définition du sable, comme celle-ci extraite du Dictionnaire de Géologie d’Alain Foucault et J-F Raoult :

Sable n. m. [du lat. sablum, même signif.] - Au sens courant, matériau meuble formé de grains de quartz (grains de sable) tel celui des plages ou des dunes. Plus précisément, sédiment détritique meuble dont les grains sont en majorité compris entre 1/16 de mm (62,5 micromètres) et 2 mm (classe des arénites). La nomenclature fait intervenir le grain, et la nature des éléments dominants (sables quartzeux ou sables, au sens courant ; sables calcaires) ou d'éléments particuliers : sables feldspathiques, micacés, aurifères, diamantifères, etc. Les études granulométriques et morphoscopiques précisent les modalités de sédimentation ; p. ex. les sables fluviatiles sont souvent à grains subanguleux, peu luisants et mal classés, les sables marins à grains subanguleux à arrondis, luisants et assez bien classés, les sables éoliens montrent des grains dominants de 0,5 mm, ronds et mats, car dépolis par suite des chocs entre les grains.

De fait, le sable est surtout défini par la taille des grains qui le composent. En dessous d’une certaine taille (du fait de l’usure due à la friction entre les grains), on ne parle plus de sable mais de silt voire de d’argile ou de précolloïdes, comme spécifié dans le tableau mis en pièce jointe à notre envoi, extrait de l’excellent ouvrage Éléments de géologie :


Donc pour répondre précisément à votre question, en se basant sur le tableau cité ci-dessus, après transport par un fluide (eau ou air via le vent), le sable peut subir deux transformations principales :
- si l’usure des grains continue, il change de catégorie et devient silt, voire argile,
- Si le transport et l’érosion corollaire des grains cessent, il se dépose. C’est ce que l’on appelle communément la sédimentation.
Il est à noter que la résistance à l’érosion est inversement proportionnelle à la taille des grains, comme l’explique bien p. 69 l’ouvrage Bases de sédimentologie : La résistance remarquable des dépôts argileux et silteux fins à l’érosion et au transport, par rapport aux dépôts sableux, résulte de leurs propriétés électrolytiques (mise en flocon et agrégats), et augmente avec le degré de cohésion. Lorsque le courant est suffisamment fort pour éroder un dépôt fin, l’argile est détachée en paquets plutôt qu’en particules isolées..
Le dépôt des particules de sable peut entraîner, dans des circonstances particulières (pression pour les dépôts marins et lacustres, infiltration d’argiles détritiques et dissolution des minéraux peu résistants), une nouvelle transformation appelée consolidation.

La dernière colonne du tableau mis en pièce jointe à notre envoi nous donne le nom des roches consolidées suivant les classes de sédiments ou de roches meubles. Dans les cas des arénites (classe de tous les sables, la roche consolidée est le grès.

En résumé, la fin du sable n’est pas sa fin mais sa transformation :

- En silt suite à changement de catégorie suite à l’usure et la diminution de la taille des grains,
- En grès suite à la consolidation de la roche meuble de départ.


Cordialement.