Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai avoir des informations sur le pensionnat de jeunes filles qui a été créé à Vourles(69) en 1823.apparemment il était tenu par les sœurs de Saint Charles.
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 08/02/2013 à 16h29
Le pensionnat de jeunes filles, dont vous parlez, est certainement l’usine-pensionnat qui s'était installé dans la Maison Forte de Vourles.
Le livre Vourles et sa région consacre un chapitre entier à cette demeure de 1226 jusqu’à sa réhabilitation actuelle.
Voici quelques éléments se rapportant à votre question :
C’est en 1835, que la famille Valous se sépare du domaine par voie d’expropriation forcée, au profit de Paul Jaricot négociant en soie. Le nouveau propriétaire remet la demeure en état et construit une nouvelle entrée au domaine, avec une grande grille en fer forgé, surmontée d’une décoration agrémentée de son monogramme…
Le domaine retrouve sa splendeur d’antan, mais la vigne laisse en partie la place au mûrier. En 1847, la propriété compte 7924 mûriers dont les feuilles servent à alimenter les vers à soie de la magnanerie tout nouvellement installée dans les vieux bâtiments….
Puis c’est Ernest, le fils de Paul, qui prend en main les destinées du domaine. Il installe, en 1861, dans un bâtiment situé dans la cour, une chaudière ou machine à vapeur pour faire fonctionner un moulinage de soie. Jaricot sera l’un des fabricants qui vont mettre en place un système unique, sorte « d’usine pensionnat » avec une discipline de vie rigoureuse basée sur la religion et les valeurs morales. Ce type d’usine fonctionnera à maison forte durant quelques années, sous l’autorité des sœurs Saint-Charles. En 1866, le moulinage Jaricot emploie 50 moulineuses âgées de 12 à 38 ans, dont la moyenne d’âge est de 19 ans. Quatre religieuses assurent l’encadrement.
Plus tard la fille d’Ernest hérite de la maison, se marie avec Jules Marie Aimé Richard et aura huit enfants. Durant cette période la propriété décline ; mal entretenus les bâtiments se dégradent, tant et si bien que la tour située à l’est s’écroule... A la mort de leur mère, les enfants Richard constituent la Société Immobilière de Maison Forte en 1949.
Inaugurée le 6 mai 2000, la Maison Forte est devenue un centre administratif, associatif et culturel.
Si vous êtes intéressé par le fonctionnement de ces « usines-pensionnat » appelées aussi « usines-couvent », nous vous conseillons de lire La Vie quotidienne des canuts, passementiers et moulinières au XIXe siècle ainsi que le passage du tome 4 de l’Histoire des communes de l'Ain dans lequel est répertorié Jujurieux, où se trouvait un établissement similaire.
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