Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez-vous me dire si les statues, grilles... en fonte de fer, réalisées vers 1880/1900 par Louis Gasne et les fonderie de Tusey , étaient peintes ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/05/2014 à 08h34
Bonjour,
Les fonderies Tusey ont été fondées en 1832, comme l’indique cet historique proposé par le site E-monument :
« Historique :
Créées en 1832 par Pierre Adolphe Muel, issu d’une famille de maîtres de forges vosgiens, les fonderies de Tusey s’orientent, dès l’origine, vers la fabrication d’objets artistiques en fonte de fer.
Muel coulera les 2 fontaines, ainsi que 16 colonnes rostrales de la place de la Concorde (1834-1837). Ce mobilier urbain en fonte, symbole de l’union de l’Art et de l’Industrie, est le premier et magistral exemple d’une production qui va révolutionner l’urbanisme et exporter un art de vivre français dans le monde entier.
Dans son traité : de la Fonderie telle qu’elle existe en France… A. Guettier, professeur à l’École royale des Arts et métiers d’Angers, et ancien directeur de la fonderie de Tusey, décrit précisément les techniques de fabrication et de revêtement des fontaines de la place de la Concorde. Il témoigne ainsi d’un savoir faire parfaitement maîtrisé dès la première moitié du XIXe siècle.
Muel s’associera à Wahl en 1840. Puis l’usine sera reprise par Ed. Zegut (1862-1874), ancien associé du fondeur d’art haut-marnais Durenne. Louis Gasne lui succèdera en 1874. Lors de l’Exposition universelle de 1889, il présentera une fontaine monumentale sous la tour Eiffel, avant de reprendre la fonderie Thiébault en 1896.
Zégut puis Gasne contracteront avec Louis Thiriot, propriétaire de modèles à Paris (92, rue Amelot). Quelques modèles Thiriot apparaissent dans le catalogue Zégut. Celui de Gasne (1888-1889) comporte tous les modèles du catalogue Thiriot (1887).
Entre 1896 et 1949, l’usine passera entre les mains de Dufilhol et Chapal, puis Dufilhol (1897-1904) qui enrichira le fonds de modèles artistiques. À la mort de Dufilhol, l’usine est rachetée par Laurent Chevailler, qui produira des monuments aux morts et cessera la production de fontes d’art autour de 1920. Les Héritiers de Laurent Chevailler lui succéderont (il existe un catalogue 1925 ne comportant plus de fontes d’art, mais simplement des éléments de serrurerie : balcons, appuis de croisées…). Cette société sera reprise par Pierre Esch en 1935. Elle fusionnera avec les Ateliers et Fonderies de Meuse (ancienne Fonderie Jeanne d’Arc à Vaucouleurs), qui deviendront Fonderies de Vaucouleurs en 1961. Le site de Tusey est abandonné en 1963 et la production de fontes mécaniques est recentrée sur Vaucouleurs.
Présente aux expositions universelles de 1851 à 1900 et à des expositions nationales, cette fonderie obtiendra régulièrement des prix et des médailles. »
Dans les années 1880-1900, les fonderies appartiendront à différents propriétaires dont Louis Gasne.
Leurs productions seront nombreuses et seront fortement utilisées pour la conception du mobilier urbain de l’époque (colonnes du métropolitain, bancs, grilles…), de nombreuses statues (Vercingétorix, Vierge Marie, Jeanne d’Arc…) et des fontaines.
La présence ou non de peinture était issu d’un choix de la part de client. D’après nos recherches, il semblerait que la plupart des réalisations étaient peintes puisque que la fonte est comme de nombreux métaux, sensible à la corrosion. Les alliages dont sont faits la fonte permet de limiter le phénomène de corrosion mais celle-ci reste sensible aux acides et peut finir par rouiller.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver de sources indiquant si la peinture des éléments était systématique. Néanmoins, de nombreuses réalisations des fonderies Tusey sont encore visibles, il est donc possible de s’y référer.
Ainsi dans l’Inventaire général du patrimoine culturel, on trouve la description d’une pièce produite par les fonderies en 1890 :
« Fonts baptismaux en fonte de fer peinte en vert : la base est circulaire, en forme de piédouche et porte un riche décor en bas relief. La partie supérieure de la cuve, également de forme circulaire, est ornée d'un décor en bas et en demi relief. Ce décor se poursuit sur le couvercle qui est constitué de quatre parties dont une mobile à charnière et bouton de préhension. Il s'achève par une croix sommitale peinte en jaune. »
L’article Wikipédia sur les fonderies de Tusey propose les images de plusieurs réalisations peintes (la fontaine de Void-Vacon (Meuse) et la grille du château de Laeken (Belgique)).
Certaines statues ont été laissées à l’abandon et la corrosion a commencé à agir, c’est le cas de ces trois statues de Montceau dans l’Isère présentées sur le site Godas.
On peut donc supposer que ces statues avaient été peintes ou recouvertes d’un produit évitant la dégradation.
Pour aller plus loin, vous pouvez contacter les fonderies de Vaucouleurs issues de la fusion en 1950 des Fonderies de Tusey, industrie de fontes d’art et d’ornement (fontaines de la Place de la Concorde à Paris) et des Fonderies et Ateliers de la Meuse qui peuvent disposer d’archives sur les productions des fonderies Tusey à l’époque qui vous intéresse.
Pour finir, vous pouvez consulter le catalogue Thiriot de 1887 présentant les réalisations des fonderies Tusey sur le site Fontes d’art.
Bonne journée.
Les fonderies Tusey ont été fondées en 1832, comme l’indique cet historique proposé par le site E-monument :
« Historique :
Créées en 1832 par Pierre Adolphe Muel, issu d’une famille de maîtres de forges vosgiens, les fonderies de Tusey s’orientent, dès l’origine, vers la fabrication d’objets artistiques en fonte de fer.
Muel coulera les 2 fontaines, ainsi que 16 colonnes rostrales de la place de la Concorde (1834-1837). Ce mobilier urbain en fonte, symbole de l’union de l’Art et de l’Industrie, est le premier et magistral exemple d’une production qui va révolutionner l’urbanisme et exporter un art de vivre français dans le monde entier.
Dans son traité : de la Fonderie telle qu’elle existe en France… A. Guettier, professeur à l’École royale des Arts et métiers d’Angers, et ancien directeur de la fonderie de Tusey, décrit précisément les techniques de fabrication et de revêtement des fontaines de la place de la Concorde. Il témoigne ainsi d’un savoir faire parfaitement maîtrisé dès la première moitié du XIXe siècle.
Muel s’associera à Wahl en 1840. Puis l’usine sera reprise par Ed. Zegut (1862-1874), ancien associé du fondeur d’art haut-marnais Durenne. Louis Gasne lui succèdera en 1874. Lors de l’Exposition universelle de 1889, il présentera une fontaine monumentale sous la tour Eiffel, avant de reprendre la fonderie Thiébault en 1896.
Zégut puis Gasne contracteront avec Louis Thiriot, propriétaire de modèles à Paris (92, rue Amelot). Quelques modèles Thiriot apparaissent dans le catalogue Zégut. Celui de Gasne (1888-1889) comporte tous les modèles du catalogue Thiriot (1887).
Entre 1896 et 1949, l’usine passera entre les mains de Dufilhol et Chapal, puis Dufilhol (1897-1904) qui enrichira le fonds de modèles artistiques. À la mort de Dufilhol, l’usine est rachetée par Laurent Chevailler, qui produira des monuments aux morts et cessera la production de fontes d’art autour de 1920. Les Héritiers de Laurent Chevailler lui succéderont (il existe un catalogue 1925 ne comportant plus de fontes d’art, mais simplement des éléments de serrurerie : balcons, appuis de croisées…). Cette société sera reprise par Pierre Esch en 1935. Elle fusionnera avec les Ateliers et Fonderies de Meuse (ancienne Fonderie Jeanne d’Arc à Vaucouleurs), qui deviendront Fonderies de Vaucouleurs en 1961. Le site de Tusey est abandonné en 1963 et la production de fontes mécaniques est recentrée sur Vaucouleurs.
Présente aux expositions universelles de 1851 à 1900 et à des expositions nationales, cette fonderie obtiendra régulièrement des prix et des médailles. »
Dans les années 1880-1900, les fonderies appartiendront à différents propriétaires dont Louis Gasne.
Leurs productions seront nombreuses et seront fortement utilisées pour la conception du mobilier urbain de l’époque (colonnes du métropolitain, bancs, grilles…), de nombreuses statues (Vercingétorix, Vierge Marie, Jeanne d’Arc…) et des fontaines.
La présence ou non de peinture était issu d’un choix de la part de client. D’après nos recherches, il semblerait que la plupart des réalisations étaient peintes puisque que la fonte est comme de nombreux métaux, sensible à la corrosion. Les alliages dont sont faits la fonte permet de limiter le phénomène de corrosion mais celle-ci reste sensible aux acides et peut finir par rouiller.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver de sources indiquant si la peinture des éléments était systématique. Néanmoins, de nombreuses réalisations des fonderies Tusey sont encore visibles, il est donc possible de s’y référer.
Ainsi dans l’Inventaire général du patrimoine culturel, on trouve la description d’une pièce produite par les fonderies en 1890 :
« Fonts baptismaux en fonte de fer peinte en vert : la base est circulaire, en forme de piédouche et porte un riche décor en bas relief. La partie supérieure de la cuve, également de forme circulaire, est ornée d'un décor en bas et en demi relief. Ce décor se poursuit sur le couvercle qui est constitué de quatre parties dont une mobile à charnière et bouton de préhension. Il s'achève par une croix sommitale peinte en jaune. »
L’article Wikipédia sur les fonderies de Tusey propose les images de plusieurs réalisations peintes (la fontaine de Void-Vacon (Meuse) et la grille du château de Laeken (Belgique)).
Certaines statues ont été laissées à l’abandon et la corrosion a commencé à agir, c’est le cas de ces trois statues de Montceau dans l’Isère présentées sur le site Godas.
On peut donc supposer que ces statues avaient été peintes ou recouvertes d’un produit évitant la dégradation.
Pour aller plus loin, vous pouvez contacter les fonderies de Vaucouleurs issues de la fusion en 1950 des Fonderies de Tusey, industrie de fontes d’art et d’ornement (fontaines de la Place de la Concorde à Paris) et des Fonderies et Ateliers de la Meuse qui peuvent disposer d’archives sur les productions des fonderies Tusey à l’époque qui vous intéresse.
Pour finir, vous pouvez consulter le catalogue Thiriot de 1887 présentant les réalisations des fonderies Tusey sur le site Fontes d’art.
Bonne journée.
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