Question d'origine :
Cher Guichet,
Y-a-t-il un recueil dans lequel je puisse trouver ce conte, que j'ai déjà entendu raconter dans une version audio enregistrée ?
Il s'agit de deux frères : l'aîné hérite et vit très confortablement, le cadet n'a pas un sou.
Ce dernier, après avoir tenté de voler une pomme dans le jardin de son aîné, part à la recherche de sont destin. Sur sa route, il croise un loup affamé, un arbre chétif puis une jeune fille triste, qui tous trois lui demandent d'interroger son destin sur les causes de leur malheur.
Merci.
Réponse du Guichet
bml_jeun
- Département : Jeunesse
Le 30/08/2014 à 14h30
Bonjour,
La version audio du conte dont vous vous souvenez semble être la juxtaposition de deux contes.
Le début de l’histoire ressemble au conte « Le plus bel héritage » de Léon Tolstoï dans lequel le père partage inégalement son héritage entre les deux frères.
" Un marchand avait deux fils : l’aîné était le préféré du père, qui voulait en faire son unique héritier.
La mère, qui déplorait l’injustice dont son fils cadet était victime, pria son mari de ne pas instruire ses fils de son intention. Elle voulait arriver à égaliser le sort des deux fils; le marchand consentit et ne leur parla pas de son projet.
Un jour, la mère était assise près de la fenêtre et pleurait; un pèlerin qui passait lui demanda la cause de ses larmes.
— Comment ne pleurerais-je pas ? lui dit-elle; mes deux fils me sont également chers, mais leur père veut déshériter le cadet au profit de l’aîné. J’ai prié mon mari de ne pas en informer mes fils, espérant trouver un moyen de dédommager le cadet; malheureusement, je ne possède rien et je ne sais comment m’y prendre.
— Cela n’est pas difficile, dit le pèlerin; va déclarer à tes fils que l’aîné doit hériter de tout au préjudice de son frère; le cadet n’aura rien, et ils seront pourtant aussi riches l’un que l’autre.
Lorsque le fils cadet sut qu’il n’avait rien à attendre, il partit pour l’étranger, où il apprit les sciences et différents métiers, tandis que l’aîné, restant auprès de son père, négligea de s’instruire, se sentant riche.
Lorsque le père mourut, son fils aîné, ne sachant rien faire, dissipa tout son bien, tandis que le cadet s’enrichit à l’étranger. »
La suite de l’aventure du héros infortuné à la recherche de sa chance se trouve dans plusieurs versions :
• Le texte de la version de Praline Gay-Para L'homme qui cherchait sa chance dans le livre L'ogre gentleman et autres contes aux Editions . Syros, dans la Collection Paroles de conteurs, 1994.
• Le texte de la version d’Henri GOUGAUD: « Homme qui courait après sa chance » cueilli dans L'arbre d'amour et de sagesse au Seuil, en 1992 repris dans le recueil Contes d'Europe en 2010.
Un homme malheureux va à la rencontre de Dieu et lui pose trois questions, en chemin il croise un tigre , un chêne maigre et une femme qui pleure.
• Le texte du Conte de Lozère : L'homme qui courait après sa chance..
Un pauvre malheureux qui joue de malchance va demander conseil à un vieux chevrier connu pour sa sagesse. Il l'envoie tout en haut du Mont Lozère interroger l'Eternel. en chemin il rencontre un loup qui a perdu l’appétit, croise un hêtre déplumé, une femme soupirant sans cesse. La fin est semblable à la version de Gougaud.
Et avec une fin heureuse pour le héros : la version de Béatrice Tanaka dans La montagne aux trois questions dans la collection Petit contes de sagesse chez Albin Michel,publié en 1998. D'après un conte populaire vietnamien.
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