Question d'origine :
Cher Guichet,
des relations professionnelles sont-elles attestées entre les deux hommes ? Rouillé aurait-il pu être apprenti chez Tory ?
Deuxième question : existe-t-il un livre répertoriant les marques d'imprimeurs et de libraires à Venise au XVIe siècle ?
Merci pour vos réponses à venir et pour les précédentes, rapides et très bien documentées.
Erwin
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 13/11/2015 à 11h39
Malgré nos recherches, nous ne sommes pas parvenus à trouver d'éléments permettant d'établir un lien entre Geoffroy Tory (1480-1533) et Guillaume Rouillé (ca 1518-1589).
Tory a été imprimeur, libraire, éditeur de texte, philologue, traducteur, poète, peintre, graveur, calligraphe, dessinateur de lettres, de caractères et de reliures. Il revient de son deuxième et, semble-t-il, dernier voyage en Italie en 1516, deux ans avant la naissance estimée de Rouillé.
Il s'établit alors à Paris, rue Saint-Jacques, à l'enseigne du "Pot cassé".
Si la grande différence d'âge ne suffit pas à exclure un lien entre les deux personnages, les sources mentionnées par Julien Baudrier dans la longue note consacrée à Guillaume Rouillé dans sa Bibliographie lyonnaise (t. IX, p. 13-124) font état de l'apprentissage de ce dernier en Italie dans l'atelier de Giovanni Giolito de Ferrari.
A la mort de ce dernier en 1542, l'atelier passe aux mains de son fils Gabriel auprès de qui Rouillé ne reste qu'une année. L'apprenti libraire s'installe par la suite à Lyon vraisemblablement en 1542-1543. En 1544, il épouse Madeleine, la fille de Dominique de Portonariis, famille en étroite relation commerciale avec les Giolito. Baudrier en déduit lui-même que ces éléments "laissent peu de place à un séjour à Paris du jeune apprenti".
Or c'est à Paris qu'exerçait à la fin de sa vie Geoffroy Tory, au début des années 1530. Pour que les deux personnages aient été en relation, il eut fallu qu'elles aient eu lieu avant la période d'apprentissage de Rouillé en Italie, mais Rouillé n'y fait jamais allusion, contrairement à ses maîtres italiens qu'il évoque à plusieurs reprises dans ses épîtres dédicatoires.
Concernant vote deuxième question, il existe bien un ouvrage répertoriant les marques d'imprimeurs vénitiens du XVIe siècle : Vaccaro (Emerenziana), Le marche dei tipografi ed editori italiani del secolo XVI nella biblioteca angelica di Roma, Florence, Olschki, 1983.
Le classement des marques typographiques est établi par ville d'impression. Les p. 217 à 377 concernent les marques vénitiennes. Toutes sont décrites, par ordre alphabétique d'imprimeur, et la quasi majorité fait l'objet d'une reproduction.
Un second ouvrage aborde la question des marques typographiques italiennes au XVIe siècle : Zappella (Giuseppina), Le marche dei tipografi e degli editori italiani del cinquecento, Milan, 1986.
Il est cependant d'un usage moins commode que le premier si vous ne connaissez pas au préalable le nom de l'imprimeur qui vous intéresse. Le classement n'est pas établi par ville et il n'existe malheureusement pas d'index répertoriant ces dernières.
Nous espérons avoir pu vous aider dans vos recherches.
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