Question d'origine :
En me renseignant (du moins ma future épouse) sur les voiles de mariée, j'ai pu lire ici http://www.instantprecieux.fr/tradition ... #musulmane que le coran ne précise rien de concret sur le voile en général.
Je n'ai pas trop compris le lien dans l'article, l'auteur y parle de rabattre le voile sur la poitrine, les mentions concernant le voile sur la tête ne sont pas claires.
En savez vous plus sur l'obligation du port du voile dans la culture musulmane ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/12/2015 à 16h41
Bonjour,
Nous avions déjà traité la question du port du voile en islam dans une précédente réponse, qui n’a rien perdu de son exactitude ni de son actualité.
Entre-temps, nous avons acquis de nouveaux ouvrages, dans lesquels vous glanerez des informations complémentaires.
Comme le rappelle, après d’autres, Farhat Othman dansCes tabous qui défigurent l’islam , chapitre « Le voile n’est pas islamique » : « Le prétendu voile n’est point islamique, il relève d’une constante anthropologique n’ayant aucun caractère religieux. S’il fallait lui en trouver un, il serait alors plutôt judéo-chrétien. En effet il n’est aucune évocation du voile dans le Coran qui ignore ce terme, qu’on l’appelle hijab, khimar ou encore bourquô, la fameuse burqua. Le voile est d’ailleurs de tradition en Orient. Il était certes une forme de pudeur, mais aussi la manifestation de la subordination de la femme à son mari. Sa nature a bien varié avec l’évolution des mœurs, mais il se résolvait généralement à ce dont parle le Coran : une partie du vêtement extérieur que l’on remonte sur la tête comme un capuchon ».
L’auteur fait ici référence à l’une des 2 seules mentions de « voile » dans le Coran, la sourate 33 verset 59 : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de se couvrir de leurs voiles: c'est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. - Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux »,Le Coran , traduction de Denise Masson, dans la Bibliothèque de La Pléïade.
(Ou en ligne sur ce site).
L’autre Sourate XXXIII, verset 53 se référe plutôt à une « tenture » : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs ».
On peut voir ici une attitude de déférence à l’égard des « épouses du Prophète ». Rien ne dit par ailleurs que ce voile se trouve sur leur corps.
L’ouvrageVoile, corps et pudeur : approches historiques et anthropologiques réunit les textes d’un colloque qui s’est tenu à Genève en 2013. Une exposition Voile et Dévoilement l’accompagnait.
Vous pourrez lire dans l’introduction : « Plus donc qu’indiquer une manière spécifique de se couvrir le Coran impose des règles de pudeur, plus strictes pour les femmes que pour les hommes, mais ne prescrit pas une tenue précise, pas plus qu’il ne nous renseigne sur la manière dont les femmes dans l’Arabie de l’époque du Prophète étaient habillées. » (p. 18).
C’est également ce souci de pudeur et de décence que relève Zeina el Tibi dansL’islam et la femme , en rappelant que burqa et autres tchador n’appartiennent pas à la culture arabe du Prophète.
Que le port de voiles ou de longues pièces de vêtements drapées autour du corps relève plus d’habitudes culturelles que religieuses autour du pourtour méditerranéen notamment a été relevé par de nombreux chercheurs.
Dans la Rome antique, les femmes étaient tenues de se couvrir la tête d’un pan de leur palla lors des sacrifices religieux. Cependant il semble que cette coutume relève plus d’impératifs d’élégance que religieux, comme le note Christophe Badel, professeur d’histoire romaine dans le chapitre « Le voile féminin dans la Rome antique » in Les voiles dévoilés, pudeur, foi, élégance.
L’allusion faite par Farhat Othman à la culture judéo-chrétienne nous ramène aux débuts du christianisme et au fameux texte de Tertullien «Du voile des vierges ». Dans la Bible, Paul recommandait le port du voile aux femmes mariées, Tertullien, penseur chrétien africain de langue latine (vers 160-240) étend cette prescription aux vierges.
Bruno Nassim Aboudrar dons son livreComment le voile est devenu musulman explore les différents ressorts du port du voile et montre comment, en devenant musulman, le voile « montre » finalement ce qu’il est censé cacher.
Nous avions déjà traité la question du port du voile en islam dans une précédente réponse, qui n’a rien perdu de son exactitude ni de son actualité.
Entre-temps, nous avons acquis de nouveaux ouvrages, dans lesquels vous glanerez des informations complémentaires.
Comme le rappelle, après d’autres, Farhat Othman dans
L’auteur fait ici référence à l’une des 2 seules mentions de « voile » dans le Coran, la sourate 33 verset 59 : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de se couvrir de leurs voiles: c'est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. - Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux »,
(Ou en ligne sur ce site).
L’autre Sourate XXXIII, verset 53 se référe plutôt à une « tenture » : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs ».
On peut voir ici une attitude de déférence à l’égard des « épouses du Prophète ». Rien ne dit par ailleurs que ce voile se trouve sur leur corps.
L’ouvrage
Vous pourrez lire dans l’introduction : « Plus donc qu’indiquer une manière spécifique de se couvrir le Coran impose des règles de pudeur, plus strictes pour les femmes que pour les hommes, mais ne prescrit pas une tenue précise, pas plus qu’il ne nous renseigne sur la manière dont les femmes dans l’Arabie de l’époque du Prophète étaient habillées. » (p. 18).
C’est également ce souci de pudeur et de décence que relève Zeina el Tibi dans
Que le port de voiles ou de longues pièces de vêtements drapées autour du corps relève plus d’habitudes culturelles que religieuses autour du pourtour méditerranéen notamment a été relevé par de nombreux chercheurs.
Dans la Rome antique, les femmes étaient tenues de se couvrir la tête d’un pan de leur palla lors des sacrifices religieux. Cependant il semble que cette coutume relève plus d’impératifs d’élégance que religieux, comme le note Christophe Badel, professeur d’histoire romaine dans le chapitre « Le voile féminin dans la Rome antique » in Les voiles dévoilés, pudeur, foi, élégance.
L’allusion faite par Farhat Othman à la culture judéo-chrétienne nous ramène aux débuts du christianisme et au fameux texte de Tertullien «
Bruno Nassim Aboudrar dons son livre
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