pierre valdes ou valdo, le lyonnais
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/01/2016 à 21h37
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Question d'origine :
Bonjour la super équipe !
Pour une étude sur le mouvement de valdo et ses conséquences, savez-vous si, au XIVè, le mouvement vaudois existait encore en france ?
ou a t il été exterminé comme celui des cathares ?
j'ai lu, qu'il y en avait des traces dans la région de montauban. Y en avait aussi dans le nord de la france ?
merci à vous
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/01/2016 à 10h51
Bonjour,
Le mouvement vaudois ne semble pas avoir réussi à s’implanter durablement dans le nord de la France. Entre le 12e et le 14e siècle, il était présent dans le sud de la France, et dans toute l’Europe, où il s’est étendu, malgré les persécutions, grâce à la branche lombarde :
Depuis Montpellier des prédicateurs furent envoyés dans diverses villes : Metz, Liège, Tours, Nantes... mouvements qui nous sont connus par les messages d’avertissement que s’échangeaient les évêques. Mais il n’en résulta rien de durable au royaume des Capétiens. Une autre branche importante du mouvement vaudois se développa en Lombardie, province du Saint Empire Romain Germanique : Bergame, Milan... La légende veut que Valdès, sur son chemin de Lyon à Rome, se serait arrêté en Lombardie, aurait prêché et créé des communautés vaudoises, mais cela n’est corroboré par aucune source digne de foi.
Ce qui est sûr, c’est qu’on a affaire à l’un des berceaux du mouvement vaudois, même s’il présente une différence substantielle avec le mouvement lyonnais : là on met tous les biens en commun, ici on fait vœu de pauvreté en distribuant l’excédent aux pauvres. La branche lombarde est à l’origine de l’extension du mouvement qui, à partir de 1210-1220, s’étend vers le nord, on en suit les traces à travers les minutes des procès en hérésie. Les premières traces apparaissent sur la rive nord du lac de Constance, puis se prolongent d’un côté par la vallée du Rhin et de l’autre par l’Autriche, d’où la plupart des nobles lombards étaient originaires.
De l’Autriche le mouvement s’étend en Bohême, puis dans le Brandebourg, et jusqu’à Stettin en Poméranie. Son développement, bien que jalonné de procès et de bûchers, est favorisé par une corruption croissante des prélats, les rivalités d’ambitions personnelles des hauts dignitaires de l’Eglise et les conflits de pouvoir avec les souverains temporels, situation qui culmine vers la fin du 14e siècle avec le Grand Schisme, l’élection de deux puis trois papes simultanés, s’excommuniant l’un l’autre et soutenus par des alliances antagonistes d’états et de principautés.
Cette situation ne sera dénouée que par le concile de Constance en 1414.
Les persécutions s’amplifient, marquées en particulier par des exécutions de théologiens et prédicateurs de renom : Jean Hus à Constance en 1415, Frédéric Reiser à Strasbourg en 1447.
Entre 1450 et 1500, le mouvement se réduit progressivement en Europe et ne subsiste que dans les hautes vallées alpines des deux côtés du col de Montgenèvre, où se réfugient une quarantaine de milliers de survivants.
Source : Histoire du mouvement vaudois, Conférence du pasteur Horst Deuke
Le mouvement vaudois (c’est le nom qui lui sera donné par ses adversaires) réussit à se répandre durant tout le Moyen-Âge, malgré les persécutions. Au XIIIe siècle, son centre est la Lombardie, autour de Milan. Il s’étend ensuite vers l’Autriche et le sud de l’Allemagne où les contacts furent intenses avec les disciples de Jan Hus. Des communautés importantes se forment aussi dans les vallées du Piémont. Leurs prédicateurs, nommés « barbes » (oncles, expression qui les distancie des « pères » catholiques), parcourent les chemins de l’Europe pour visiter périodiquement les petits groupes de croyants clandestins.
Source : Histoire des Vaudois, Musée virtuel du protestantisme
La présence des vaudois dans le sud de la France ne signifie pas qu’ils y soient en sécurité, comme en témoigne le massacre des vaudois du Lubéron suite à l’arrêt de Mérindol de 1540.
Outre les sources citées précédemment, vous pouvez approfondir en consultant ces ouvrages :
- Les vaudois : l'étonnante aventure d'un peuple- église : 1170- 1980, Georges Tourn
- Les vaudois : histoire d'une dissidence (XIIe-XVIe siècles), Gabriel Audisio
- Mérindol et les Vaudois, Jean-Pierre Muret, Samuel Berthalon, Philippe Hurtaut ; avec les associations "Pour le Luberon" et "La Route historique des Vaudois en Luberon"
- Les Vaudois du Lubéron : une minorité en Provence : 1460-1560, Gabriel Audisio
- Le Feu ardent des Vaudois, Jean Groffier
- Occitan, première langue des Vaudois, Marie-José
- L'Épopée des vaudois : Dauphiné, Provence, Languedoc, Piémont, Suisse, Maurice Pezet
- "Les Vaudois" d'après le registre d'Inquisition de Jacques Fournier, évêque de Pamiers de 1318 à 1325, Laurent Menjaud ; sous la direction de Jacques Paul
Une recherche dans le catalogue Sudoc vous permettra de trouver de nombreuses autres références.
Bonne journée.
Le mouvement vaudois ne semble pas avoir réussi à s’implanter durablement dans le nord de la France. Entre le 12e et le 14e siècle, il était présent dans le sud de la France, et dans toute l’Europe, où il s’est étendu, malgré les persécutions, grâce à la branche lombarde :
Depuis Montpellier des prédicateurs furent envoyés dans diverses villes : Metz, Liège, Tours, Nantes... mouvements qui nous sont connus par les messages d’avertissement que s’échangeaient les évêques. Mais il n’en résulta rien de durable au royaume des Capétiens. Une autre branche importante du mouvement vaudois se développa en Lombardie, province du Saint Empire Romain Germanique : Bergame, Milan... La légende veut que Valdès, sur son chemin de Lyon à Rome, se serait arrêté en Lombardie, aurait prêché et créé des communautés vaudoises, mais cela n’est corroboré par aucune source digne de foi.
Ce qui est sûr, c’est qu’on a affaire à l’un des berceaux du mouvement vaudois, même s’il présente une différence substantielle avec le mouvement lyonnais : là on met tous les biens en commun, ici on fait vœu de pauvreté en distribuant l’excédent aux pauvres. La branche lombarde est à l’origine de l’extension du mouvement qui, à partir de 1210-1220, s’étend vers le nord, on en suit les traces à travers les minutes des procès en hérésie. Les premières traces apparaissent sur la rive nord du lac de Constance, puis se prolongent d’un côté par la vallée du Rhin et de l’autre par l’Autriche, d’où la plupart des nobles lombards étaient originaires.
De l’Autriche le mouvement s’étend en Bohême, puis dans le Brandebourg, et jusqu’à Stettin en Poméranie. Son développement, bien que jalonné de procès et de bûchers, est favorisé par une corruption croissante des prélats, les rivalités d’ambitions personnelles des hauts dignitaires de l’Eglise et les conflits de pouvoir avec les souverains temporels, situation qui culmine vers la fin du 14e siècle avec le Grand Schisme, l’élection de deux puis trois papes simultanés, s’excommuniant l’un l’autre et soutenus par des alliances antagonistes d’états et de principautés.
Cette situation ne sera dénouée que par le concile de Constance en 1414.
Les persécutions s’amplifient, marquées en particulier par des exécutions de théologiens et prédicateurs de renom : Jean Hus à Constance en 1415, Frédéric Reiser à Strasbourg en 1447.
Entre 1450 et 1500, le mouvement se réduit progressivement en Europe et ne subsiste que dans les hautes vallées alpines des deux côtés du col de Montgenèvre, où se réfugient une quarantaine de milliers de survivants.
Source : Histoire du mouvement vaudois, Conférence du pasteur Horst Deuke
Le mouvement vaudois (c’est le nom qui lui sera donné par ses adversaires) réussit à se répandre durant tout le Moyen-Âge, malgré les persécutions. Au XIIIe siècle, son centre est la Lombardie, autour de Milan. Il s’étend ensuite vers l’Autriche et le sud de l’Allemagne où les contacts furent intenses avec les disciples de Jan Hus. Des communautés importantes se forment aussi dans les vallées du Piémont. Leurs prédicateurs, nommés « barbes » (oncles, expression qui les distancie des « pères » catholiques), parcourent les chemins de l’Europe pour visiter périodiquement les petits groupes de croyants clandestins.
Source : Histoire des Vaudois, Musée virtuel du protestantisme
La présence des vaudois dans le sud de la France ne signifie pas qu’ils y soient en sécurité, comme en témoigne le massacre des vaudois du Lubéron suite à l’arrêt de Mérindol de 1540.
Outre les sources citées précédemment, vous pouvez approfondir en consultant ces ouvrages :
- Les vaudois : l'étonnante aventure d'un peuple- église : 1170- 1980, Georges Tourn
- Les vaudois : histoire d'une dissidence (XIIe-XVIe siècles), Gabriel Audisio
- Mérindol et les Vaudois, Jean-Pierre Muret, Samuel Berthalon, Philippe Hurtaut ; avec les associations "Pour le Luberon" et "La Route historique des Vaudois en Luberon"
- Les Vaudois du Lubéron : une minorité en Provence : 1460-1560, Gabriel Audisio
- Le Feu ardent des Vaudois, Jean Groffier
- Occitan, première langue des Vaudois, Marie-José
- L'Épopée des vaudois : Dauphiné, Provence, Languedoc, Piémont, Suisse, Maurice Pezet
- "Les Vaudois" d'après le registre d'Inquisition de Jacques Fournier, évêque de Pamiers de 1318 à 1325, Laurent Menjaud ; sous la direction de Jacques Paul
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