Question d'origine :
Bonjour,
grand débat aujourd'hui au bureau pour trouver la liste des 10 noms (à priori) à la fois masculin et féminin en langue française.
Nous avons déjà "après-midi" (bien que l'académie française préfère UN après-midi), "chasuble".. un doute sur "autoroute" ..
Merci par avance pour vos recherches !
Et bon après-midi
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/10/2016 à 10h33
Bonjour,
Voici les mots que nous avons trouvés dans le Bon Usage de Maurice Grevisse et André Goosse :
CHOSE
Ordinairement féminin, est employé au masculin comme substitut d’un nom que le locuteur ignore ou ne se rappelle plus, ou qu’il évite par décence (…)
Il devient aussi masc[ulin] dans les locutions pronominales indéfinies : quelque chose, ect. (…)
FOUDRE
Est féminin quand il désigne le phénomène météorologique ou, figurément, ce qui frappe d’un coup soudain, irrésistible (…)
La foudre est TOMBEE sur l’église. (…)
Il est masculin :
1) Dans les expressions figurées Foudre de guerre (courant), Foudre d’éloquence (littér.) et d’autres, occasionnellement. Il devient d’ailleurs nom animé.
C’est UN foudre de travail et d’expédition [de Mirabeau] (Hugo, cit. Rob. ). – Ancien ministre de Caillaux, et pas précisément UN foudre de guerre (ARAGON, Beaux Quartiers, II, 7). – Il se prenait pour UN foudre d’activité (CURTIS, Quarantaine, p.120) ;
2) Quand il désigne la foudre en tant qu’attribut de Jupiter, ainsi que sa représentation en héraldique, etc. :
Son peintre facétieux [=Alexandre le Grand] a, comme fils de Jupiter, armé grotesquement DU foudre, qui est là, entre ses jambes (MICHELET, Journal, cit. Trésor). Debout brandissant LE foudre (Grand dict. enc. Lar., s.v. Jupiter). – D’argent à UN foudre de sable. (…)
HYMNE
Les grammériens enseignent que hymne est masculin, sauf quand il désigne un « cantique latin qui se chante ou se récite à l’église ».
Ex.masc. L’hymne national. – Ce qu’un oiseau chante, un enfant le jase. C’est LE même hymne (HUGO, Quatrevingt-tr., III, III, 1). (…)
Ex.fém. L’Hymne RIMEE de Saint Thomas : Adoro te devote, latens deitasadmirable (LARBAUD, Aux couleurs de Rome, Nonnain, XV).
MERCI
Est féminin dans le sens vieilli (sauf dans sans merci) « pitié » et dans l’expression à la merci de. Il est masculin dans le sens « remerciement ». (…)
ŒUVRE
Est toujours féminin au pluriel ; il l’est généralement aussi au singulier.
Les plus BELLES œuvres de l’industrie humaine. Les DERNIERES œuvres de Cicéron. Faire de BONNES œuvres. Les œuvres SOCIALES. (…)
Il est au masculin quand il désigne :
1) L’ensemble de la bâtisse, surtout dans l’expression le gros œuvre (…)
2) L’ensemble des ouvrages d’un artiste, parfois d’un écrivain. L’œuvre ENTIER de Beethoven (R.ROLLAND, Vie de Beethoven, p.13) (…)
3) Le grand œuvre pour la recherche de la pierre philosophale ou, figurément, pour quelque grande entreprise analogue :
C’est en participant à la législation que l’Américain apprend à connaître les lois ; c’est en gouvernant qu’il s’instruit des formes du gouvernement. Le GRAND œuvre de la Société s’accomplit chaque jour sous les yeux, et pour ainsi dire dans ses mains (TOCQUEVILLE, Démocr. En Amér., I, II, 9). ( …)
ORGE
Est féminin, sauf dans les expressions orge mondé, orge perlé (employées notamment en pharmacie).
PERIODE
Est féminin dans la plupart de ses acceptions :
LA période quaternaire. LA période lunaire. (…)
Il est masculin lorsqu’il désigne le point, le degré où une chose, une personne, est arrivée ; dans ce sens, il appartient au langage soutenu.
Surtout dans les expressions le dernier période, le plus haut période : vous ne connaissez pas la misère à SON DERNIER période, la honte du déshonneur (BALZAC, Cous. Bette, p.24). (…)
Certains noms changent de genre avec le nombre :
AMOUR
Au sens de « passion d’un sexe pour l’autre, passion charnelle » est ordinairement masculin au singulier et souvent féminin au pluriel (le pluriel pouvant être un synonyme emphatique du singulier).
Ex. masc. sing.: Voila UN amour sans trouble et sans peur (VIGNY, Chatt., III, 8) (…)
Ex. fém. plur.: Jeunes amours, si vite EPANOUIES (HUGO, Contempl., I, 2).
Cependant, on trouve, soit dans une langue littéraire assez recherchée, soit dans l’usage populaire que reflètent d’autres textes littéraires, amour au féminin singulier, tandis que le masculin pluriel appartient à tous les niveaux de langue, même au niveau littéraire.
Ex.fém. sing.: J’ai l’âme lourde encor d’amour INEXPRIMEE (E. Rostand, Cyr., V, 5). (…)
Ex. masc. plur. : Vous avez beau me plaisanter sur mes amours PASSAGERS (STENDHAL, Corresp., t.I, p.64). (…)
DELICE
Est masculin au singulier et féminin au pluriel.
Ex. au sing.: Son nom fait MON délice (MUSSET, Poé.nouv., Idylle). (…)
Ex. au plur.: L’imagination m’apportait des délices INFINIES (NERVAL, Aurélia, I, 1). (…)
ORGUE
Est masculin au singulier. Il est féminin au pluriel quand il désigne un seul instrument (pluriel emphatique (…)), mais il reste masculin quand il s’agit d’un véritable pluriel.
Ex. masc. sing.: j’ai entendu UN orgue […] jouer, à la messe, les airs les plus doux et les plus tendres (CHAT, Itinér., Pl., p.989). (…)
Ex. fém. plur.: cela ressemblait aux sons d’orgues LOINTAINES (BOYLESVE, Becquée, p.57) ; (…)
Ex. mac. plur. : Il ne reste guère d’orgues ANCIENS en France (M. CHAPUIS, dans Le monde, 5 sept. 1967). (…)
Source : Le bon usage / Grevisse (14e édition)
Bonne journée.
Voici les mots que nous avons trouvés dans le Bon Usage de Maurice Grevisse et André Goosse :
CHOSE
Ordinairement féminin, est employé au masculin comme substitut d’un nom que le locuteur ignore ou ne se rappelle plus, ou qu’il évite par décence (…)
Il devient aussi masc[ulin] dans les locutions pronominales indéfinies : quelque chose, ect. (…)
FOUDRE
Est féminin quand il désigne le phénomène météorologique ou, figurément, ce qui frappe d’un coup soudain, irrésistible (…)
La foudre est TOMBEE sur l’église. (…)
Il est masculin :
1) Dans les expressions figurées Foudre de guerre (courant), Foudre d’éloquence (littér.) et d’autres, occasionnellement. Il devient d’ailleurs nom animé.
C’est UN foudre de travail et d’expédition [de Mirabeau] (Hugo, cit. Rob. ). – Ancien ministre de Caillaux, et pas précisément UN foudre de guerre (ARAGON, Beaux Quartiers, II, 7). – Il se prenait pour UN foudre d’activité (CURTIS, Quarantaine, p.120) ;
2) Quand il désigne la foudre en tant qu’attribut de Jupiter, ainsi que sa représentation en héraldique, etc. :
Son peintre facétieux [=Alexandre le Grand] a, comme fils de Jupiter, armé grotesquement DU foudre, qui est là, entre ses jambes (MICHELET, Journal, cit. Trésor). Debout brandissant LE foudre (Grand dict. enc. Lar., s.v. Jupiter). – D’argent à UN foudre de sable. (…)
HYMNE
Les grammériens enseignent que hymne est masculin, sauf quand il désigne un « cantique latin qui se chante ou se récite à l’église ».
Ex.masc. L’hymne national. – Ce qu’un oiseau chante, un enfant le jase. C’est LE même hymne (HUGO, Quatrevingt-tr., III, III, 1). (…)
Ex.fém. L’Hymne RIMEE de Saint Thomas : Adoro te devote, latens deitasadmirable (LARBAUD, Aux couleurs de Rome, Nonnain, XV).
MERCI
Est féminin dans le sens vieilli (sauf dans sans merci) « pitié » et dans l’expression à la merci de. Il est masculin dans le sens « remerciement ». (…)
ŒUVRE
Est toujours féminin au pluriel ; il l’est généralement aussi au singulier.
Les plus BELLES œuvres de l’industrie humaine. Les DERNIERES œuvres de Cicéron. Faire de BONNES œuvres. Les œuvres SOCIALES. (…)
Il est au masculin quand il désigne :
1) L’ensemble de la bâtisse, surtout dans l’expression le gros œuvre (…)
2) L’ensemble des ouvrages d’un artiste, parfois d’un écrivain. L’œuvre ENTIER de Beethoven (R.ROLLAND, Vie de Beethoven, p.13) (…)
3) Le grand œuvre pour la recherche de la pierre philosophale ou, figurément, pour quelque grande entreprise analogue :
C’est en participant à la législation que l’Américain apprend à connaître les lois ; c’est en gouvernant qu’il s’instruit des formes du gouvernement. Le GRAND œuvre de la Société s’accomplit chaque jour sous les yeux, et pour ainsi dire dans ses mains (TOCQUEVILLE, Démocr. En Amér., I, II, 9). ( …)
ORGE
Est féminin, sauf dans les expressions orge mondé, orge perlé (employées notamment en pharmacie).
PERIODE
Est féminin dans la plupart de ses acceptions :
LA période quaternaire. LA période lunaire. (…)
Il est masculin lorsqu’il désigne le point, le degré où une chose, une personne, est arrivée ; dans ce sens, il appartient au langage soutenu.
Surtout dans les expressions le dernier période, le plus haut période : vous ne connaissez pas la misère à SON DERNIER période, la honte du déshonneur (BALZAC, Cous. Bette, p.24). (…)
Certains noms changent de genre avec le nombre :
AMOUR
Au sens de « passion d’un sexe pour l’autre, passion charnelle » est ordinairement masculin au singulier et souvent féminin au pluriel (le pluriel pouvant être un synonyme emphatique du singulier).
Ex. masc. sing.: Voila UN amour sans trouble et sans peur (VIGNY, Chatt., III, 8) (…)
Ex. fém. plur.: Jeunes amours, si vite EPANOUIES (HUGO, Contempl., I, 2).
Cependant, on trouve, soit dans une langue littéraire assez recherchée, soit dans l’usage populaire que reflètent d’autres textes littéraires, amour au féminin singulier, tandis que le masculin pluriel appartient à tous les niveaux de langue, même au niveau littéraire.
Ex.fém. sing.: J’ai l’âme lourde encor d’amour INEXPRIMEE (E. Rostand, Cyr., V, 5). (…)
Ex. masc. plur. : Vous avez beau me plaisanter sur mes amours PASSAGERS (STENDHAL, Corresp., t.I, p.64). (…)
DELICE
Est masculin au singulier et féminin au pluriel.
Ex. au sing.: Son nom fait MON délice (MUSSET, Poé.nouv., Idylle). (…)
Ex. au plur.: L’imagination m’apportait des délices INFINIES (NERVAL, Aurélia, I, 1). (…)
ORGUE
Est masculin au singulier. Il est féminin au pluriel quand il désigne un seul instrument (pluriel emphatique (…)), mais il reste masculin quand il s’agit d’un véritable pluriel.
Ex. masc. sing.: j’ai entendu UN orgue […] jouer, à la messe, les airs les plus doux et les plus tendres (CHAT, Itinér., Pl., p.989). (…)
Ex. fém. plur.: cela ressemblait aux sons d’orgues LOINTAINES (BOYLESVE, Becquée, p.57) ; (…)
Ex. mac. plur. : Il ne reste guère d’orgues ANCIENS en France (M. CHAPUIS, dans Le monde, 5 sept. 1967). (…)
Source : Le bon usage / Grevisse (14e édition)
Bonne journée.
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